D'un poids de 440 g nu seulement (!),
le Canon HV10 détrône en légèreté et compacité le Sony HDR-HC3 et devient le plus petit camescope HDV actuel (octobre
2006). En attestent ses mensurations : 56 x 104 x106 mm à comparer à celles du HC3 (82
x 78 x 139 mm) qui n'était pourtant déjà pas bien gros ni lourd.
Comme sur le HC3, pas de pare-soleil. Le HV10 est labellisé "grand-public".
Il en adopte d'ailleurs le cahier des charges à l'image du zoom numérique, du mode Photo
ou de l'absence de griffe et de prise Micro (contestables cependant).
Le standard Haute Définition HDV 1080i défendu
par Sony ou Canon comme celui promu par JVC (720p), répondent à la norme MPEG-2. Le HDV délivre plus de 700 lignes TV, 500
en DV.
Attention, bien que les vitesses de défilement
soient les mêmes, un appareil DV est incapable de relire un enregistrement HDV. L'inverse est
bien entendu possible.
Côté compatibilités, les camescopes
HDV enregistrent en HDV 1080i (SP) ou en DV (SP/LP). En HDV 1080i, l'image est au format 16:9 obligatoirement.
D'ailleurs dans ce format HD, la commutation du format TV en lecture reste bloquée sur le mode 16:9.
En HDV, on n'est ni en Pal ni en NTSC au niveau du codage du signal, et ce,
quel que soit le standard haute déf. On dispose d'un signal composé de la Luminance (Y)
et de 2 signaux de Chrominance U et V. D'où l'appellation YUV...
Le HDV de Canon (comme de Sony) se caractérise par un balayage
entrelacé - celui qu'on connaît sur nos TV actuelles - contrairement au système
concurrent de JVC (le 720p) qui exploite un balayage progressif. On retrouve ces mêmes batailles
à propos des TV à écrans plats et autres écrans Plasma. Nous ignorons si le HV10 accepte de relire le 720p
(p = Progressif) de JVC.
Le format HDV exploite au choix des K7 HD de 85 min (env. 23 euros), ou de simples K7 DV de 60 minutes sans perte de qualité prononcée.
Toutefois, le revêtement des K7 Digital HD serait plus résistant. La compatibilité du HDV avec les K7 DV
est rendue possible par la vitesse de défilement commune (18,81 mm/s).
Le HV10 sait bien sûr relire les K7 DV
mais pas "l'ancien" format pro DVCam, pas plus qu'il ne peut enregistrer dans ce format.
La technologie à laquelle fait appel le
HV10 est celle du capteur CMOS (Complementary Metal Oxyde Semiconductor). La technologie
CMOS a commencé par équiper chez Sony le modèle 3-capteurs Sony
DCR-PC1000 puis le HC1.
On rencontrait généralement ce type
de capteur moins gourmand en énergie et moins coûteux, sur les Webcams et les mobiles.
Mais le CMOS s'est amélioré en finesse et précision et des reflex APN hauts de
gamme ont commencé à adopter ce type de capteur chez Canon (Eos 1D, D30), Nikon ou Kodak.
Les avantages du capteur CMOS pour le consommateur
tiennent à une bien moindre exposition au Smear (*) et des détails renforcés dans
les contrastes. Le smear est d'ordinaire doublement pénible car il ne se contente pas d'enregistrer
une barre verticale parasite, il génère aussi un effet d'éblouissement. Par ailleurs,
le classique CCD a un coût de surface plus élevé. Autre avantage pour le consommateur : un prix moindre, le capteur CMOS étant moins complexe à fabriquer
que le CCD. Enfin, le CMOS est censé moins consommer que le CCD.
Le capteur CMOS n'a pas que des avantages : il génère du bruit vidéo car son rapport signal/bruit
est faible, l'obligeant à intégrer un amplificateur de gain capable de corriger le tir.
En outre, le CMOS pose un problème d'évolution car il est régi par
un unique composant, plus difficile à manier. Enfin, on a plus de recul sur le CCD (plus de 30
ans !) que sur le CMOS.
Le capteur CMOS du Canon est un 1/2,7 pouce "Full HD" de 2,93 millions de pixels, soit davantage que celui du Sony HC3 mais on sait que les différences jouent essentiellement sur le mode Photo (excellent par ailleurs sur le HV10). Il délivre en effectif 2,07 Mp en vidéo
16:9 (HDV ou DV), 2,07 Mp en vidéo 4:3 (en DV), 1,5 Mp en photo 4:3.
Le capteur est secondé du fameux processeur Digic DV II, garantissant un résultat au moins égal au DXP 14 bits du Sony.
(*) Smear : Phénomène provoqué
par une source déclairage et qui se manifeste par une traînée lumineuse verticale
lorsque celle-ci frappe le capteur. Selon la qualité de ce dernier, un camescope est plus ou moins
sensible au smear. Le défaut peut s'avérer particulièrement gênant par exemple
lors de prises de vues nocturnes.
A gauche, image du Sony DCR-VX2100 (CCD), pourtant
déjà assez peu sujet au phénomène de Smear. Malgré tout,
on note la présence d'une légère traînée lumineuse verticale.
A droite, avec le HV10, toute trace verticale
disparaît, application concrète du capteur CMOS, même si l'éblouissement reste un peu présent. Notez la sensibilité moindre du HV10 par rapport au VX2100, mais supérieure à celle du Sony HC3.
Comparaison
capteurs de camescopes hauts de gamme en SD et HD
Modèle
Capteur
Nb de
pixels total
Nb de
pixels effectifs (vidéo)
Canon HV10
1/2,7
1 x 2 960 000
1 x 2 070 000 (***)
Canon
XL1 ou XL1s
1/3
3 x 320 000
3 x 300 000
Canon
XL2
1/3
3 x 800 000
3 x 410 000 (*)
Canon
XM2
1/4
3 x 470 000
3 x 440 000
JVC GY-HD100/101
(HDV)
1/3
3 x 1 110 000
3 x 1
100 000 ?
Panasonic
NV-GS400
1/4,7
3 x 1 070 000
3 x 690 000 (**)
Panasonic
AG-DVX100A
1/3
3 x 470 000
3 x 380 000
Sony DCR-VX
2100
1/3
3 x 450 000
3 x 400 000
Sony
HDR-FX1/Z1 (HDV)
1/3
3 x 1 120 000
3 x 1 036 800
Sony
HDR-HC1 (HDV)
1/3 (CMOS)
1 x 2 970 000
1 x 1 983 000 (***)
Sony
HDR-HC3 (HDV)
1/3 (CMOS)
1 x 2 103 000
1 x 1 076 000 (***)
(*)
410 000 en mode 4:3, 550 000 en mode 16:9. (**) 690 000 en mode vidéo, 990 000 en mode Photo. (***) en
mode 16:9.
L'objectif du HV10, de fabrication Canon, est sur certains points comparable à celui du HC3, à savoir un modeste zoom au ratio x10 (6,1-61 mm) à vitesses variables, ouvrant
à f/1.8 (Grand-angle) et 3.0 (Télé), valeurs proches de celles du HC3 Sony. D'après la documentation Canon, les lentilles asphériques et le traitement Super Spectra de cet objectif éliminent les imperfections visuelles.
La focale grand-angle obtenue en HDV ou DV 16:9 n'est pas très bonne puisqu'avec 43,6 mm, elle reste en-deçà de celle du HC3...
L'objectif n'est muni d'aucun pare-soleil
mais un volet protecteur s'enclenche à
l'allumage/extinction du caméscope.
Le diamètre du filetage est plus grand que celui du HC3 : 37 mm contre 30 mm. Les deux diamètres restent courants, mais on recense peut-être un peu plus de compléments grands-angles d'origine 37 mm.
Le petit stabilisateur, optique, à la différence du numérique du HC3, est difficile à prendre au piège avec le ratio assez modeste de x10. Néanmoins, images et essais à l'appui, nous n'avons pas constaté de déficience particulière, comme nous avons pu le lire. La différence avec et sans stabilisateur est réelle et la stabilisation est assurée, même après un temps assez long où l'avant-bras commence à fatiguer. Il importe, comme nous nous efforçons de le faire, d'éviter de tester des prototypes qui peuvent présenter des problèmes de finition...
L'écran non-tactile de 2,7" du
HV10 est de même taille que celui du HC3 et reste bien sûr au format 16:9. Il totalise tout comme lui 211000
pixels. Par fort ensoleillement, l'écran est relativement lisible mais le traitement du Canon est moins efficace pour voir l'écran de côté ou pour revisionner à plusieurs : si l'on est de côté, on ne distingue pas bien l'image. Le Sony dépasse cet obstacle.
En mode 4:3 (DV donc), l'écran affiche deux bandes noires dans le cadre 16:9, c'est-à-dire les bords gauche et droit de l'image.
A noter aussi : la diagonale d'écran en
mode 4:3 est plus petite (environ 5,5 cm) que sur un camescope doté d'un écran de 6,3 cm, ce qui est le cas pour tous les écrans 16:9.
Venant le compléter, le viseur
couleur, muni d'un moniteur interne lui aussi en 16:9, ne s'étire pas, mais ne pose pas de problèmes particuliers. Par contre, le
fait qu'il ne se relève pas peut générer quelques contorsions de l'utilisateur, par exemple si le
caméscope est au ras du sol. On apprécie que ce viseur soit présent, rappelons que c'est un élément in-dis-pen-sa-ble
d'un camescope par fort ensoleillement, éblouissement, d'autant qu'il offre une moindre consommation que
l'écran.
Ouvert, l'écran laisse apparaître
une pléiade de boutons. Gênant ? Non. Car ces boutons sont surtout destinés à la lecture de bande, l'écran est donc ouvert...
A noter deux particularismes du Canon : d'une part, une possibilité (2 couleurs au choix) de diviser l'écran en 9 cases égales. C'est assez pratique pour les débutants pour placer leurs sujets aux points-clés du cadre (Règle des Tiers). D 'autre part, l'affichage possible d'un "niveau", surtout utile en 16:9.
Avec la batterie d'origine BP-310 de 850 mAh, l'autonomie du HV10 est de 50 minutes réelles en HDV. C'est un peu moins bien que le HC3. Vous pouvez acquérir une batterie BP-310 ou une BP-315 d'une durée de 80 à 85 minutes réelles en HDV. Le choix est assez mince car la batterie est encastrée. Le temps de charge est de 150 minutes (15 de plus que le HC3).
On ne peut pas visualiser très précisément le temps d'autonomie restant. Le chargeur est intégré, il monopolise donc l'appareil durant la charge. Mais c'est le cas de 95% des modèles… Un chargeur optionnel existe (CG-300E).
La K7 du HV10 s'éjecte par le bas, contrairement à son homologue HC3. Dommage. Il en résulte une gêne lorsqu'on change de cassette alors qu'on filme sur trépied.
Il faut environ 7 secondes pour charger la K7, ce qui est remarquable. Pour passer de l'arrêt à l'enregistrement, 3 secondes sont requises (hors démarrage effectif en HDV) : c'est très correct et appréciable, surtout en HDV où l'enregistrement n'est pas toujours immédiat. La mise en route s'avère en effet plus longue au début de chaque nouvel phase d'enregistrement, lorsque le camescope a besoin d'être initialisé dans son mode HDV. Ce "défaut" n'existe pas en DV.
Ce vertical se tient bien en main et la visée reste confortable quand on replie l'écran quoi que le viseur ne s'étire pas. Quand on utilise l'écran, on regrette juste l'absence de double commande start/stop sur écran (que possède le Sony HC3). Le zoom du HV10 est agréable à manipuler mais les grosses mains devront desserrer beaucoup la sangle de poignée, sous peine de mal "négocier" la commande de zoom. Ces mêmes "grosses" mains seront handicapées pour effleurer les boutons arrières et latéraux qui n'ont qu'une très faible épaisseur. Des ratés sont à prévoir. Par contre, on peut contrôler et se caler efficacement sur les dernières images enregistrées grâce au bouton End Search prévu à cet effet.
L'accès à la mise au point ou à l'expo manuelle, situés à l'arrière et régis par une molette garnie d'un bouton-poussoir, restent possibles alors qu'ils sont plus difficiles d'accès sur le HC3, via son écran tactile.
Côté détails, il faut prêter attention aux
traces de doigt sur l'objectif. Elles sont dues entre autres à la faible protection de l'objectif. L'horizontalité du camescope peut aussi avoir une tendance à jouer les tours de Pise (davantage qu'avec un horizontal). Heureusement un repère sous forme d'une ligne médiane, déjà rencontré sur d'autres modèles Canon, est là pour y veiller.
Le délai de déclenchement est immédiat ou presque,
ce qui permet de ne rater aucune prise.
Le Canon HV10 enregistre en MPEG-1 Audio Layer, système qui a été préféré
au PCM 16 bits du DV. Le MPEG-1 est uniquement en 16 bits, 48 Khz (donc si on filme en HDV, pas de 12
bits). Un filtre coupe-vent est présent, contrairement au Sony. Il est à noter que ce filtre laisse le choix entre "Off" et "Auto", ce qui est un peu différent de "Off" et "On". Nous vous conseillons de le laisser sur Off dans la majorité des cas.
Le son est plutôt bien restitué dans
les graves et les aigus, les voix sont bien audibles avec un certain relief sonore. Point apprécié, le camescope
capte assez peu de bruit de fonctionnement de la section Magnétoscope (hormis un très léger grésillement, audible dans le silence). De même, le mécanisme
du zoom produit un bruit assez peu prononcé à sa vitesse la plus rapide.
Vous pouvez vérifier la présence
ou non de bruits de fonctionnement ici :
Pas de réglage manuel
du son. Dommage. Plus grave, pas de prise micro mini-jack
permettant de connecter un micro externe. Et pas de griffe non plus à l'inverse de Sony pour adapter au moins un micro de la marque ! Mais pourquoi pénaliser ceux qui ont déjà un micro externe et souhaitent s'en servir ? Pas davantage de prise casque. Pour continuer sur ces mauvaises notes,
comme chez Sony, le haut-parleur intégré est assez passable, plutôt nasillard.
Les experts
doivent aussi savoir qu'il est bien sûr impossible de moduler le son depuis la prise HDV/DV.
En conclusion, le HV10 fait peu de bruit mais on pourrait croire que Sony et Canon ont joué à celui qui réussirait à décevoir le plus l'amateur averti sensible au son. Faut-il rappeler qu'un Canon MVX4i, simplement "DV", possédait un son réglable en manuel, et des prises Micro et casque !
On note une grande richesse photo, globalement supérieures à celles du Sony HC3. Comme toujours, la plupart des fonctions vidéo sont disponibles en Photo. On passe de l'un à l'autre via un curseur rotatif situé près du zoom, et pas très facile à manipuler. Exclusif au mode Photo, les 3 modes de mesure de la lumière : Spot, Pondéré Centrale ou Evaluative.
Les résolutions photo atteignent de belles valeurs : 2048 x 1536 pixels (L) en 4:3 ou 1920x1080 (LW) en 16:9, soit l'équivalent d'un capteur 3 millions de pixels en 4:3, et 2 millions en 16:9. Ces résolutions - pour le mode 4:3 - sont moins élevées qu'avec le Sony mais la qualité se vaut. Il existe 3 qualités disponibles : Superfin, Fin, Normal.
A signaler que l'angle de champ s'élargit très sensiblement avec le mode Photo : en 4:3, il atteint 40 mm. En 16:9 : 43,6 mm. C'est toutefois moins large qu'avec le HC3.
Comme chez Sony, on dispose d'un équivalent du mode "Dual Record", à savoir la capacité de capturer des vues fixes de haute qualité pendant l'enregistrement. On peut aussi capturer (copier en fait) une vue sur le carte à partir de la bande vidéo et ce, dans une résolution, qui ne dépend que de la qualité de l'enregistrement vidéo de départ. Autrement dit, vous pouvez bénéficier d'une vue en 1920x1080 si votre séquence vidéo est à ce format.
La carte mini-SD doit être achetée car elle non fournie. La mini-SD démarre le plus souvent à 128 Mo, voire même plutôt 256 Mo (environ 25 €). Avec cette contenance, vous pourrez stocker 60 vues dans la résolution la plus haute ( en 2048x1536 pixels). On trouve des mini-SD jusqu'à 1 Go.
Le Flash, à droite de l'objectif ("Pop-up flash"), s'avère judicieusement placé. Sa portée est de 1 à 2 mètres. Il possède un anti yeux-rouges. En appuyant séquentiellement sur le bouton Flash, on modifie le mode du Flash : Flash forcé, anti yeux-rouges, pas de Flash, etc.
Une pléthore de fonctions sont prévues : prises de vues en Rafale (environ 4 /images/seconde), bracketing de l'exposition, Retardateur, fonction Diaporama, possibilité d'agrandissement des vues… Pas de mode "Web" en revanche.
Enfin, le camescope est compatible avec les imprimantes à la norme Pictbridge. Rappelons que cette norme évite d'utiliser un ordinateur pour imprimer ses photos.
6 vues du Canon HV10 en 2048 x 1536 pixels (4:3)
Comme on le discerne sur l'ensemble de ces images réalisées en mode Auto, sans rivaliser avec un APN, les détails sont assez remarquablement restitués avec le mode Photo du Canon HV10.
Le HV10 est dépourvu de bague Focus/Zoom, permettant normalement des ajustements manuels toujours appréciés des amateurs avertis. Ici, il faudra s'en passer. Heureusement, les automatismes du HV10 sont globalement fiables, secondés de débrayages efficaces et surtout plus accessibles que sur le HC3 de Sony. Trois positions sont disponibles : "P", "Auto" ou encore "Scènes". Les Scènes correspondent aux différents modes Programmes comme le mode Neige ou Portrait par exemple. La position Auto ne permettra pas, si besoin, de débrayer le stabilisateur car il est toujours enclenché dans ce mode. Il faudra passer sur "P" et y rester.
L'autofocus est régi par deux modes : le plus classique est le "point centre" qui comme son nom l'indique, s'ajuste en fonction du centre du cadre. Le second est plus intéressant sur le papier : nommé AIAF, il fait le point à l'aide de différents cadres (jusqu'à 9) qui s'affichent, tenant compte de la globalité de la scène. Mais ce mode n'a pas forcément notre préférence, il peut provoquer des hésitations dans la mise au point.
Les réglages s'opèrent à partir
de vrais boutons dédiés de mise au point ("Focus") et d'expo ("Exp"), situés sur le flanc arrière du camescope et d'une molette avec bouton-poussoir, système très pratique déjà rencontré sur d'autres modèles Canon moins sophistiqués. Une assistance à la mise au point permet même d'affiner la mise au point grâce à un grossissement provisoire de la scène. En prime, les fonctions Peak (accentuation des contours) et Zébra sont prévues.
Nous avons relevé un problème de mise au point que nous avons signalé à Canon : en Autofocus, quel que soit le mode choisi, lors d'un zoom arrière (rapide ou pas), et alors que le point était parfait au télé, il n'en est pas de même une fois parvenu en grand-angle; en fait, la mise au point met un peu de temps avant de stabiliser, elle peut même être sujette à des hésitations en cours de zoom. Plus embêtant : en mode manuel, si l'on fait le point en Télé et qu'on dézoome jusqu'à la position grand-angle, le point est définitivement perdu (image partiellement floue), ce qui est anormal.
Les vitesses d'obturation lente (1/6 en vidéo, 1/2 en Photo) et rapide (1/2000) sont aussi disponibles à condition d'accéder au mode Priorité à la vitesse (Tv). Outre ce mode, on dispose comme en Photo d'un mode Priorité à l'ouverture (Av). Enfin, d'un programme d'expo Auto.
On peut aussi modifier les couleurs, ou le contraste si besoin grâce à un mode Personnalisé (plutôt masqué) accessible via la touche Func.
Côté boutons, méfiez-vous de la touche Backlight qui ne sert qu'à modifier le rétro-éclairage de l'écran (afin d'économiser éventuellement la batterie) sans affecter l'enregistrement, alors que chez Sony, il s'agit d'une vraie touche Contrejour.
Comme
à l'accoutumée chez Canon, de très nombreuses positions de balance des blancs sont offertes. Elles peuvent même compliquer l'utilisation du camescope pour distinguer l'utilité de certains modes comme Ombres et Ombrages (??) par exemple.
Deux vues, la première en grand-angle, la seconde au maximum du zoom optique (x10). La position Télé reste modeste : l'équivalent d'un 436 mm en HDV ou en DV 16:9 et 530 mm en DV 4:3. On peut éventuellement envisager d'utiliser le zoom numérique à son 1er palier (x40, mais pas à x200), le stabilisateur restant efficace, mais rien n'indique sur écran ou dans le viseur la "frontière" entre le zoom optique et numérique, ce qui est assez gênant.
La position grand-angle correspond à une focale de 53 mm (en mode 4:3) et de 43,6 mm en mode 16:9. Autrement dit, si vous tournez en DV 4:3, vous manquerez singulièrement de recul ! La solution du grand-angle s'impose : vous devrez trouver un objectif de filetage 37 mm (diamètre déjà rencontré sur le DVDCam DC40). Canon recommande un x0,7 comme le Canon WD-H37C. Mais il ne semble trouvable qu'à l'étranger.
Autre solution, très économe, les fameux kits Kenko (ou Cokin), composés d'un grand-angle X0,5 et d'un télé X2 qui ont l'avantage d'un prix défiant toute concurrence.
Le zoom du HV10 est disposé sur le côté droit en haut, près de l'objectif. Aucun report de commande n'est accessible ici depuis l'écran comme chez Sony.
La bascule du zoom fait (est) très pro mais elle est un peu rapide au déclenchement, du moins si on a opté pour le mode Variable. On peut en effet choisir son mode (3 vitesses ou Variable) dans le menu. On aime. Dans le mode Variable justement, l'intégralité des focales est balayée assez rapidement en 1,5 secondes environ à la vitesse la plus rapide et 30 secondes seulement à la plus lente, soit trois fois plus lent que le Sony ! C'est une qualité pour des mouvements bien fluides. Autrement dit, le zoom du HV10 dispose d'une vitesse lente qui n'usurpe pas son nom.
Il n'existe pas de position Télé-Macro, utile pour faire le point sur un objet rapproché, saisi au télé mais une aide d'assistance à la mise au point (Focus Assist) remplit ce rôle.
Côté sensibilité, le Canon s'avère plus sensible que son homologue Sony, même en n'exploitant pas le mode Obt lent Auto du HV10. Cependant, si vous l'utilisez, ce mode ne provoque que de très faibles saccades. La colorimétrie est mieux respectée sur le Canon en comparaison de l'image très monochrome du Sony HC3, et l'image est globalement plus claire même s'il est vrai qu'elle fourmille un peu.
Côté chiffres, la sensibilité du HV10 est annoncée pour 0,3 lux en mode Nuit, ce qui correspond à une vitesse d'1/2s et de 4 lux en mode d'obturation lente Auto (qui n'excède pas le 1/25e de sec). Le HC3 de Sony revendique pour sa part un seuil minimum d'éclairement de 5 lux et 0 lux en mode Nightshot. Comme chez Sony, le caméscope est insensible au Smear, apanage de tous les modèles CMOS.
Le mode Auto Slow Shutter fait varier automatiquement l'obturation entre 1/50 et 1/25 si le besoin s'en fait sentir.
Avec la torche intégrée de 7 watts éclairant à une distance maximale d'un mètre environ, les situations délicates trouvent ici une petite solution d'appoint qui dépanne bien. Nous avions déjà utilisé un dispositif comparable avec la torche du Canon MVX460 qui nous avait maintes fois été d'une aide précieuse quand la lumière venait à manquer totalement. C'est une solution pour éclairer, à défaut pour vérifier/affiner la mise au point dans le noir. Attention, surcroît de consommation à prévoir.
Toutes les prises utiles ou presque s'alignent à l'avant et à l'arrière du HV10, sous des clapets en plastique (et non en dur comme sur le Sony HC1). On y trouve :
une prise composite multiconducteur (photo de gauche), destiné à visionner sur TV par exemple. cette prise analogique est In/out, ce qui, en HDV, est propre à ce seul camescope,
une USB-2,
un connecteur iLink,
une mini-prise Component vidéo In (YUV) destinée à relier un afficheur HD ou à établir une connexion analogique. Le HV10 est d'ailleurs fourni avec le câble composantes correspondant (vert, bleu, rouge, ici à droite sur la photo ). Ce type de câble est moins pratique que la sortie HDMI du HC3 Sony mais au moins, ici, le câble est fourni.
Attention, le connecteur externe Y/C physique fait défaut au même titre que le câble ad hoc. Pour rappel, pas davantage de câble DV (un peu fort sur un caméscope de ce prix !).
La prise DV est In/out comme sur le HC3 mais en plus, le Canon se singularise par une connexion analogique.
Pour finir, une évidence : pas de prise XLR qui ne fait pas partie du cahier des charges des modèles grand-public.
Le signal peut, au choix, être acheminé en HDV ou DV. En sortie DV ou par la prise YUV pour visualiser l'image, le réglage 16:9 ou 4:3 n'a aucune incidence. Mais il en a une par la prise vidéo composite.
Les gros regrets : pas de prises micro mini-jack (et aucune griffe de contact comme chez Sony) et pas de prise casque. Cette privation est délibérée semble-t-il pour classifier le camescope comme "amateur" et ne pas concurrencer les modèles plus hauts de gamme en HDV. Mais l'amateur ne va pas débourser 3000 euros de plus (prix du Canon XHA1) pour une prise micro ou casque. Donc tout cela est un peu ridicule...
Pour bénéficier du HDV, natif ou pas, il faut
monter dans ce format. Problème, la haute déf est gourmande,
l'image HDV étant 5 fois plus grande : 1080 x 1920 en HDV (poids : 2 Mo) contre 720 x 576 en
SD (poids : 400 Ko) ! Pour traiter du HDV au montage, un biprocesseur est recommandé et au moins
1 Go de Ram.
Si vous n'avez pas de solution de montage musclée
ou si vous préférez monter en DV, la solution : down-convertir (tourner en HDV, monter en DV pour solliciter moins d'espace disque et processeur).
Pour convertir un signal de HDV en DV, il faut
en fait bloquer le DV du menu correspondant. Si vous ne souhaitez pas downconvertir en DV, laissez l'automatisme HDV/DV agir.
Sur certains logiciels, il faut configurer la capture pour que l'image issue du camescope s'affiche dans la fenêtre de capture. Par exemple : "DV
Pal convertisseur DV".
La qualité obtenue en downconversion HDV-DV
est au moins aussi bonne que d'enregistrer en DV direct.
Il faut noter à quel point la conversion
iLink peut s'avérer rebelle lorsque le logiciel refuse de reconnaître le camescope par exemple. Il faut bien penser à brancher-débrancher le câble iLink
dès lors qu'on change de mode, sinon non seulement le logiciel n'identifie pas la liaison avec le camescope mais en plus, la fonction de changement de mode du camescope reste en grisé.
A ne pas confondre avec la downconversion, le HV10 offre aussi la conversion d'une source analogique en DV/HDV. Vous pouvez donc importer, ou convertir vos anciens rushes analogiques en numérique
en utilisant éventuellement le fameux mode "Pass
Through". Nous avons testé, ça marche bien !
A noter que le HV10 est fourni avec
un CD regroupant différents logiciels (Ver. 23.0 for Windows), essentiellement à même de traiter la photo.
Le format HDV trouve sa pleine justification pour le HV10 sur
des écrans plats ou vidéoprojecteurs répondant au minimum à la norme HD Ready, en vigueur depuis début
2005 ou labellisées "Full HD". Le prix de ces afficheurs baisse et tous les fabricants s'y mettent en coeur. Rien que chez
Sony, 83 (!) modèles de TV étaient compatibles dès le mois de juin 2005 (*) !
(*) source Sony
Autre choix possible, celui des vidéoprojecteurs.
Les dalles HD en natif baissent elles aussi et les pleines résolutions en HD de modèles
tri-LCD en 1920x1080i, progressent en termes de choix. On pourra consulter un excellent site à ce sujet, www.projectorcentral.com (en anglais), offrant une comparaison possible de très nombreux vidéoprojecteurs.
Pour être complet, il faut considérer
aussi l'avenir du support DVD en haute définition. La haute définition sur DVD est pour
l'instant au cur de la guerre que se mènent les partisans de deux normes : Le Blu-Ray et
le HD-DVD. Cette guerre devrait définitivement s'éclaircir cette année 2006.
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