08 septembre 2007 par Thierry Philippon - Mis à jour le 18 février 2013
Choisir son trépied photo ou vidéo n'est pas toujours très simple. Comme nous le savons bien, nous avons sélectionné certains critères d'achat, très exactement 7. Six de ces sept critères d'achat concernent tous les trépieds, grand-publics comme professionnels. Les trépieds grands-publics ont en général une tête et des jambes indissociables à l'inverse des seconds, modulaires. Mais on voit poindre des modèles grands-publics dont la tête (la rotule) peut être changée. A noter que nous n'abordons pas ici en détail les nombreuses spécificités des trépieds pros qui nécessiteraient un relevé des caractéristiques point par point et un comparatif détaillé qui n'est pas la vocation de cet article.
En théorie, pour la vidéo, on vous conseillera… un trépied vidéo ! En effet, eux seuls supportent les mouvements des camescopes (a fortiori d'un poids conséquent) et disposent d'une tête capable de réaliser des mouvements fluides. Les trépieds vidéo ont aussi une bonne stabilité bien adaptée à la vidéo car ils sont lourds. Mais ils sont chers, voire très chers, la sophistication de la rotule, les choix des matériaux, faisant grimper le prix. On trouve néanmoins des modèles vidéo à des prix très attractifs mais ils sont souvent instables et les mouvements d'appareils ne sont pas évidents à réaliser.
Le trépied photo peut également intéresser le vidéaste amateur : il offre généralement autant de réglages que le trépied vidéo (sinon plus) et s'avère plus léger. C'est un choix pas si incohérent si la priorité de l'utilisateur est de rechercher la stabilité de ses prises de vues, sans mouvement d'appareil associé (autre que le zoom optique). Il faut aussi considérer que les camescopes grand-publics dépassent rarement 800 grammes, rapprochant plus la vidéo du poids des APN.
Les trépieds grand-publics sont - pour les jambes en elles-mêmes - en aluminium car c'est un matériau léger mais on voit poindre de plus en plus de trépieds en carbone. D'ailleurs, les trépieds vidéo pro de studio exploitent généralement le carbone qui a permis également d'alléger le poids tout en offrant une grande rigidité doublée d'une bonne stabilité. En revanche, les rotules sont souvent constituées d'aluminium moulé. Pour bloquer les 2 ou 3 sections du pied, vérifiez que le trépied dispose de cliquets verticaux : ce sont les plus pratiques à utiliser car ils sont très rapides à défaire.
Les modèles proposés se distinguent aussi par la hauteur maxi et mini qu'ils atteignent. Les plus grands débattements sont un atout indéniable : toute hauteur supérieure à 170 cm est un plus. Attention, cette hauteur indiquée sur les brochures correspond à celle atteinte avec la colonne centrale complètement levée et non la hauteur seule des jambes dépliées. Il convient donc de s'assurer que cette hauteur conséquente atteinte au prix d'une "astuce" ne se fait pas au détriment d'une trop grande instabilité, la colonne centrale étant par nature plus instable dépliée que repliée.
La colonne centrale à crémaillère de certains trépieds est aussi capable de se diviser en deux (ou d'être réversible) pour adopter une position très basse - de l'ordre de 30 cm - ou pratiquer de la macro, en écartant pratiquement les pieds à l'horizontale. Parfois, le trépied est équipé d'un niveau à bulle placé généralement au niveau de l'embase du pied. Mais si la rotule peut être inclinée, cette dernière doit posséder son propre niveau à bulle. L'idéal : avoir un niveau à bulles pour le trépied et un second sur la rotule. Comme c'est rarement le cas, les photographes et vidéastes prévoyants acquerront un niveau indépendant à double bulle, qui se fixe sur la griffe Flash (porte-accessoires) du camescope ou de l'appareil photo.
Rappelons en quelques mots en quoi consiste ces notions. Schématiquement, on trouve deux catégories de têtes : les modèles à friction et à tête fluide. Dans tous les cas, la tête peut être changée en vue de faire évoluer le trépied. Les modèles à friction sont plus basiques (selon les modèles) et à prix plus modéré. La fluidité des mouvements dépend d'une vis de serrage qui frotte avec plus ou moins de friction (d'où le nom) entre deux disques (souvent en Téflon).
Un équilibre avant-arrière et latéral doit alors être trouvé pour que les mouvements de la rotule ne soient pas saccadés (comme c'est souvent le cas lors des panoramiques verticaux ou horizontaux) ou trop "lâches". Généralement, un bouton de réglage de la friction se charge de la bascule (haut-bas) tandis qu'une molette de réglage de la friction se charge des mouvements panoramiques, avec un verrouillage panoramique. Un niveau à bulle (souvent précieux) complète ce dispositif, permettant d'être bien "plan". Les têtes à friction peuvent être toutefois d'un niveau de prix élevé selon leur degré de sophistication ou la réputation de la marque. Ce qui a pour conséquence que certaines têtes à friction sont qualifiées de "fluides", ce qui est abusif. Alors ouvrez bien l'oeil !
Les modèles à tête fluide ont plutôt une logique de studio : ils se destinent à des applications pros et semi-pros, avec peu de contraintes au niveau des mouvements. Les tarifs sont assez variables selon les marques et les caractéristiques mais le prix d'une bonne tête démarre à 200-300 euros. A noter que des fabricants comme Manfrotto proposent un bras muni d'un report de commandes pou piloter à distance depuis le bras le zoom, le démarrage/arrêt du camescope ou pour les plus sophistiqués, asservir la mise au point.
C'est un critère dont on peut relativiser l'importance pour les camescopes grand-publics car ceux-ci ne dépassent pas 300 à 700 grammes selon les modèles et pour les plus lourds, autour du kilo avec accessoires supplémentaires tels qu'un grand-angle et une batterie de forte capacité. Or tous les trépieds vidéo acceptent au minimum des charges de 2 kg. Il en est de même des trépieds photo qui tolèrent même d'emblée des charges théoriques de 4 kg.
Il en va différemment des camescopes pros de plus de 2 kilos et plus, auxquels aucun trépied grand-public ne conviendra. Un trépied pro s'impose !
La rigidité du trépied dépend de nombreux facteurs importants. Ce critère doit prendre en compte l'accroissement des zooms et les focales utilisées de plus en plus longues. Car si un plan large au zoom x10 peut supporter une très légère instabilité, il n'en est pas de même d'un plan capté au téléobjectif au zoom x20 !
Les trépieds ne disposant que 2 sections sont intéressants car ils sont plus solides qu'avec 3 sections. Dans tous les cas, nous vous conseillons de ne pas déplier les dernières sections les plus fines pas plus que de déployer la colonne centrale.
Les jambes doubles qu'on trouve en pro, sont plus lourdes mais augmentent incontestablement la stabilité du trépied. Des jambes assez fines traduiront la volonté du fabricant de privilégier la légèreté de son trépied mais la rigidité la meilleure s'obtiendra avec des jambes plus épaisses.
Pour tester la rigidité, faites le test suivant : choisissez une surface lisse, posez le trépied dessus déplié, appuyez vos mains sur la rotule en exerçant une pression vers le bas et voyez si le pied ne glisse pas trop sous la force exercée. De même, une fois les jambes dépliées complètement, jaugez si le trépied ne tremblote pas exagérément. Quand vous heurtez légèrement le pied (les chocs involontaires sont fréquents !), observez si les vibrations ne se répercutent pas trop facilement sur le cadre !
La surface de contact doit être suffisamment large pour que la base du camescope repose correctement sur la platine.
Examinez aussi les embouts en caoutchouc qui reposent sur le sol, tous ne se ressemblent pas en termes d'assise et d'adhérence.
Certains trépieds disposent d'un crochet : on peut s'en servir pour suspendre un accessoire qui permette d'abaisser le centre de gravité et de fait, en augmenter la rigidité.
Ces réglages concernent surtout les modèles vidéo pros :
Le réglage de la friction est sans doute le plus important. Il doit être facile à atteindre, même en allant vite. Surtout en allant vite ! Et même sans le regarder, ce doit être instinctif !
Le Bol : il sert à régler l'horizontalité du support de la rotule.
Un dispositif basé sur le contrebalancement permet de lutter contre les mouvements intempestifs du camescope, évitant ainsi au camescope de "piquer du nez".
Il existe aussi des "écarteurs" en plastique destinés à augmenter la stabilité du trépied. ils se fixent à la base du trépied ou à mi-hauteur des jambes.
(Choisir son trépied vidéo)
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