Mi 2016, DJI sortait son Phantom 4, qui remplaçait lui-même le Phantom 3. Avec des concurrents comme Yunnec ou 3D Robotics, DJI n'avait pas besoin d'innover beaucoup. Mais en septembre, voilà que GoPro arrive finalement sur le marché avec son Karma tant attendu. DJI réplique immédiatement avec le Mavic qui, à cause des déboires du Karma, sort finalement avant ce concurrent. Seulement un problème se pose dans la gamme DJI : le Mavic propose presque la même chose que le Phantom 4 pour bien moins cher, bien moins lourd. L'arrivée du Mavic signe-t-il la mort du Phantom ? C'est pour remettre chaque gamme à sa place que DJI a sorti le Phantom 4 Pro. Les nouveautés permettent de reprendre de la distance par rapport au Mavic (et donc par rapport au Karma), alors que la version 2 du Inspire s'éloigne un peu du Phantom avec d'autres avantages.
Nous voilà donc avec une nouvelle version du Phantom, la cinquième de la célèbre lignée de caméras volantes.
La version 4 Pro du Phantom n'existe actuellement (février 2017) qu'en deux déclinaisons qui ne diffèrent que par la télécommande. Nous avons testé la version Pro+, celle dont la télécommande intègre une tablette 5,5".
Les tests ont été menés avec le firmware 1.02.0304 du drone et la version 4.0.0 de l'application DJI GO 4 intégrée.
Ce test a été rendu possible grâce au prêt d'un exemplaire par Digistore qui propose une boutique complète dédiée à DJI.
Puisque le Phantom 4 Pro est un caméscope volant, commençons par le principal pour la qualité d'image : le capteur et l'objectif. C'est bien de commencer par là car c'est le plus gros changement depuis le Phantom 4. Le capteur est passé du classique 1/2,3" de 13 Mp au classique 1" de 20 Mp. Oui, un capteur 1" et 20 Mp dans une si petite caméra, c'est une première. Bien utilisé, il devrait grandement améliorer la qualité d'image. Le capteur 1", c'est celui que les fabricants de caméscopes utilisent pour se distinguer des capteurs présents dans les téléphones (1/2,3"). DJI nous fait le même coup, le Pro gagne un capteur plus qualitatif, mieux défini et plus gros. C'est un choix industriel raisonnable, ce type de capteur étant fabriqué par tous les grands fabricants, de Sony à Sharp. DJI ne se cache pas d'utiliser un capteur Exmor R, modèle rétro-éclairé de chez Sony.
Le capteur du Phantom 4 était bien classique, celui du Phantom 4 Pro l'est donc aussi. Mais s'il est plus grand et mieux défini, rien ne montre que DJI utilise toute la surface du capteur, tous ses photosites. Ainsi, l'objectif reste très petit et je doute que l'image captée profite de toute la définition du capteur.
L'objectif est de focale fixe, 24 mm, c'est à dire avec un angle de vision moins large que celui du Phantom 4 dont la focale était de 20 mm. On passe de 94° de champ de vision à 84°. Ne nous en plaignons pas, cela donne une image plus naturelle et moins déformée. Grosse évolution, l'ouverture n'est plus fixe : elle varie de f/2,8 à f/11, automatiquement ou manuellement à l'aide d'un diaphragme mécanique. Cette ouverture variable supprime, dans la plupart des situations de forte luminosité, la nécessité de monter un filtre neutre. La vitesse d'obturation n'est plus le seul paramètre qui varie en fonction de la luminosité. Normalement, une faible ouverture est aussi synonyme de plus grande profondeur de champ.
On aurait pu craindre que le grand capteur avec une grande ouverture génère une faible profondeur de champ, mais nous ne l'avons pas constaté sur les images. Il faut dire que pour un drone de cette gamme, une faible profondeur de champ serait sûrement plus un problème qu'un avantage, à cause du nombre d'images floues qui pourraient être regrettées après le vol. La profondeur de champ reste importante (de 1m à l'infini), c'est un indice qui montre que le "gros" capteur n'est pas complètement utilisé.
Comme le Phantom 3 Pro et le Phantom 4, le Phantom 4 Pro est un vrai "caméscope" 4K : un mode 4K permet de capter 4096 points de large. L'inscription 4K est donc valide, contrairement à de nombreux concurrents qui affichent 4K en se contentant d'Ultra HD. Le mode Ultra HD est bien sûr disponible, malheureusement sous une appellation 4K qui porte à confusion.
L'objectif est moyen, il y a encore cette protection plastique (le filtre antiUV) qui se salit vite et qui dégrade la transmission. Il arrive que les images soient de belle qualité, mais ce n'est pas toujours le cas. On voit bien que la qualité des images progresse par rapport au Phantom 4, et donc aussi par rapport aux plus anciens, mais c'est encore loin de ce qu'on peut attendre d'un bon objectif à focale fixe devant un capteur 1". A pleine ouverture, les bords manquent cruellement de netteté, il faudra penser à fermer le diaphragme pour obtenir une belle image, ce qui pourra obliger à augmenter le gain, donc le bruit. L'angle de vue un peu plus faible compense en améliorant la qualité perçue. Pas de déformation gênante de l'image, c'est appréciable.
Cette focale est aussi un marqueur de positionnement du Phantom 4 Pro dans la gamme DJI. S'il est probable que cette gamme intègre un zoom à l'avenir, DJI réserve actuellement la possibilité de zoomer à sa gamme supérieure, l'Inspire 2. Le très grand angle est laissé à la gamme plus grand public, le Mavic. Espérons la possibilité de zoomer pour le Phantom 5.
Dans le test du Phantom 4, on trouve L'ouverture maxi est de f/2,8, ce qui est plutôt faible avec un capteur si petit (alors que ce serait correct pour un capteur 1"). Et bien nous voilà avec ce capteur 1" espéré, et l'ouverture à f/2,8 nous semble donc tout à fait correcte. Sauf que le doute sur l'utilisation de toute la surface du capteur reste... Mais le Phantom 4 Pro est meilleur, ou moins mauvais, selon le niveau d'exigence, que le Phantom 4 et ses prédécesseurs en basse lumière. Meilleur capteur, meilleur processeur vidéo ? J'avais trouvé les vidéos du Phantom 4 médiocres à l'aube ou au crépuscule. Celles du Phantom 4 Pro me semblent moyennes. C'est mieux, non ?
Pour se faire une idée, la qualité d'image est plus proche de celle d'un smartphone ou d'une caméra de sport que de celle d'un caméscope ou un APN équipés du capteur 1". Objectif en plastique, amélioration par le processeur vidéo trop faible ?
L'objectif n'est pas stabilisé, le capteur non plus. C'est tout le bloc optique qui est suspendu à la nacelle stabilisée. Et c'est la que la caméra intégrée prend tout son sens : débarrassée de batterie, d'écran, de module d'enregistrement et d'une partie de l'électronique qui doit être intégrée dans les caméras de sport habituelles, le bloc optique est léger. Il semble de même taille que celui du Phantom 4, ce qui est étonnant vue la taille du capteur et l'ajout du diaphragme. Les ingénieurs disent que la masse suspendue est faible. Une stabilisation efficace devient plus facile et moins coûteuse : faible puissance des moteurs, donc moindre consommation et temps de réaction plus courts. Le poids total y gagne nettement, au bénéfice de l'autonomie générale. On comprend que l'intégration fine du bloc optique dans le drone est un gage de performance générale, même si on y perd en choix d'optique.
Le design est le même que celui du Phantom 4 : la platine anti-vibration est intégrée dans le corps du drone. Plus de risque d'accrocher les amortisseurs, le design est nettement plus lisse. La tête de caméra est supporté par un axe horizontal de chaque coté du bloc optique, il n'est pas en porte-à-faux, ce qui a permis d'alléger la fourche support.
Les possibilités de réglages sont nombreuses si on les compare aux caméras de sport. Toujours pas de zoom pour jouer sur la focale, mais le réglage de l'ouverture est maintenant possible. La désignation de la zone d'exposition sur l'écran devient plus intéressante. En fait, on retrouve toutes les possibilités de réglages d'un APN à focale fixe. Que de progrès en quelques années ! Ces réglages sont simples à modifier, comme pour la balance des blancs. Comme on a le droit à l'histogramme pour le contrôle de l'exposition, pas besoin de se fier à l'écran ou de deviner ce que ça donnera lors du montage.
Même chose pour la taille et la fréquence des images, les styles d'image et les éventuels filtres. Le Phantom 4 Pro donne accès à une longue liste de coloration prédéfinies, il y en a pour tous les goûts. Comme c'est maintenant l'usage, on a le droit à un mode "plat" pour favoriser l'étalonnage ultérieur, une sorte de "V-log" (nommé D-log, pour DJI-log).
Nous avons vu que le Phantom 4 Pro est capable de capter en vrai 4 K (4096 x 2160) à 24 ou 25 ips (ou 30 ips). Comme le Phantom 4 ? Non, car le capteur et le processeur vidéo accélèrent en donnant accès au 48 et 50 ips (ou 60 ips). Et oui, comme certains caméscopes pros, le Phantom 4 Pro propose du vrai 4K à 50 ips, enregistré à 100 Mbps, même en H.265. Impressionnant ! Bon, calmons nous, on reste avec un sous-échantillonnage 4:2:0 très grand public, et l'ajout d'un enregistreur externe n'est pas approprié sur un tel drone. Les "vrais pros" ont encore de la marge...
Si vous connaissez le Phantom 4 par coeur, vous aviez remarqué qu'il proposait du 120 ips en Full HD, au prix d'une forte réduction de la résolution et d'une focale deux fois plus grande angle de vue de 47° au lieu de 94°). Et pas de 100 ips, juste du 120. Ce mode qui ne collait pas du tout avec la dénomination Pro a été abandonné, ce n'est pas une grosse perte... Le Phantom 4 Pro est limité à 50 ips (60 ips en fait). C'est déjà très bien, l'utilité des très hautes fréquences d'image sur un drone restant à démontrer.
DJI ne se cache pas de s'inspirer d'Apple, sur un certain nombre de points, en particulier sur le design de sa gamme Phantom, et sur l'ergonomie. Sans objection ! S'inspirer des meilleurs du domaine ne nous dérange absolument pas, bien au contraire. Et pour les débutants en vidéo aérienne, l'ergonomie est critique. Disons le franchement : c'est une réussite. Pouvoir faire des images bien exploitables après quelques batteries d’entraînement montre que DJI a fait de bons choix. Ce n'est pas le cas de certains de ses concurrents...
Aucun réglage n'est accessible en dehors de l'application. C'est clair et simple. Pas vraiment besoin de lire le manuel lorsqu'on est déjà à l'aise avec un caméscope ou lorsque on a pu manipuler quelques heures un Phantom 3 ou Phantom 4. Mais cela ne dispense pas d'apprendre les règles de vol, en particulier la dernière réglementation.
La partie drone est maîtrisée : la mise en route est simple et sûre, l'assemblage plutôt enfantin. Il suffit de repérer les hélices avec les codes couleur, les clipser dans le bon sens, enficher la batterie, allumer le tout, attendre la chauffe et c'est parti ! C'est presque tout comme un Phantom 4.
La radiocommande GL300E, celle livrée avec la version + du Phantom 4 Pro, est bien faite, d'une qualité correcte. Elle est nouvelle dans le sens qu'elle intègre une tablette Android 5,5" (écran Full HD 1000 cd/m2) avec l'application DJI GO 4. Le système démarre avec l'application, c'est très pratique à l'usage. Pas besoin de brancher un écran, pas besoin de lancer l'application DJI GO, il suffit de démarrer la télécommande. En cela, cette télécommande se rapproche de celle de Yunnec, même si elle reste moins complète. L'écran est très lumineux, ce qui est un gros atout en extérieur, alors que certains téléphones et tablettes sont un peu juste de coté. Toujours la connexion "LightBridge" de DJI, une variante du WiFi, qui permet une portée bien plus longue et un meilleur débit vidéo vers l'écran de contrôle.
Mais je ne sais pas si c'est du au fait que la tablette soit sous Android, si elle n'est pas au point, pas assez puissante ou si c'est dû au drone lui-même, mais j'ai eu de nombreux décrochages du flux d'images. Beaucoup plus que lors de l'essai du Phantom 4 couplé à un iPad Air 2 ou un iPhone 6S, et très nettement plus que lors de l'essai du Phantom 3 Pro. Ces décrochages sont suffisamment perturbants pour m'avoir fait rater des prises de vues. Ce n'était pourtant pas un problème de portée, le Phantom 4 Pro était à quelques mètres de la télécommande.
Aussi embêtant, cette tablette n'intègre de connexion cellulaire (3G ou 4G), ce qui ne permet pas de connexion au compte DJI à l’extérieur, ni de chargement de carte GPS ou autre accès internet en pleine nature. Par rapport à un iPad, l'écran est bien plus petit et d'une qualité inférieure (sauf pour la luminosité). La puissance processeur est aussi inférieure à celle d'une tablette ou d'une téléphone haut de gamme. Parmi les autres défauts, son système Android est limité (pas d'accès aux réseaux WiFi cachés, par exemple), uniquement en anglais et chinois et n'intègre pas d'applications tierces qui pourraient s'avérer pratique lors du tournage.
Cette télécommande "+" n'est intéressante que si vous ne voulez pas y connecter votre tablette ou téléphone. Si vous avez un iPad ou iPhone ou une tablette ou téléphone Android récent et haut de gamme, prenez la télécommande classique (GL300F). Pas pour économiser 300 euros, mais pour bénéficier d'un meilleur appareil.
La télécommande avec écran intègre une prise HDMI, pas celle sans écran qui utilise le port USB pour sa sortie vidéo. La télécommande peut donc se connecter à une TV pour diffuser les vidéos. Enfin, quand ça marche. Est-ce du au mélange des clips en H.265 et H.264 ou à une erreur du logiciel, mais la lecture des rushs sur la télécommande a rapidement échoué avec une message intimidant. Visiblement, la mise au point de l'application DJI GO 4 n'est pas terminée. Car les mises à jour ne sont pas aussi fluides et rapides que sur une tablette standard : l'application de la télécommande est restée en version 4.0.0 alors que celle contenue dans mon iPad a reçu une mise à jour pendant le test en passant en version 4.0.4 (et en 4.0.5 pendant la rédaction). J'ai aussi trouvé que cette télécommande était bruyante, avec son ventilateur qui se déclenche trop. Moins bruyante que celle de Yunnec, mais plus que les modèles précédents, celle du Phantom 4 ou du Phantom 3 Pro. A noter que cette télécommande demande assez fréquemment l'étalonnage de son compas, ce que je n'avais pas constaté lors des autres essais.
Contrairement à un caméscope, même de sport, il n'y a pas de connectique prévue directement sur le drone, sauf une prise USB qui ne sera que peu utilisée et celle de la radiocommande. Cette absence de connectique n'est pas un vrai souci : il serait assez peu pratique de relier un drone à un téléviseur via une prise HDMI.
Rappel : il n'y a pas d'audio sur le drone, donc dans les vidéos. Pas besoin de prise casque ou de prise micro :-)
L'ajout d'audio se fera au montage, à partir d'une source externe. L'absence de micro et de piste audio ne permettra pas de faire une synchronisation d'image ou de son avec une autre source basée sur un pic audio comme un clap. DJI pourrait intégrer une captation audio fortement filtrée, sans ambition de qualité (le drone fait beaucoup trop de bruit), mais juste pour avoir des repères.
Le positionnement et le pilotage de drone faisant appel au GPS, la localisation précise est bien sûr disponible. Si les coordonnées GPS sont faciles à extraire des images JPEG, ce n'est pas le cas des vidéos. DJI s'est visiblement contenté d'imiter GoPro au sujet des metadata des vidéos, dommage ! Si DJI pouvait aller voir ce qui se passe du coté de TomTom ou Garmin, ce serait une bonne idée ! A noter que le Phantom 4 Pro utilise une puce captant le signal GLONASS des satellites russes, en plus du GPS américain, comme le Phantom 3 Pro, mais cette puce ne capte pas encore le signal Galileo européen, plus précis. C'est dommage car Galileo est maintenant en service, plus précis que le GPS et Glonass, et apportera un vrai progrès pour le positionnement. Pour le Phantom 5 ?
Pour faciliter le pilotage et une bonne captation vidéo, il faut une faible latence entre l’enregistrement et la visualisation sur l'écran. Pas de souci particulier de ce coté, comme pour les précédents Phantom. Sauf lors de ces coupures qui figent l'image, décalent la réception avant de cesser pour revenir à l'image presque en temps réel.
Si le pilotage du drone et de la caméra passe par la radiocommande, tous les réglages passent par l'application DJI GO 4, ainsi que ses fonctions évoluées comme le suivi, les trajectoires, etc. C'est dire si cette application est critique pour la bonne manipulation. Sur les caméras de sport ou les caméscopes conventionnels, c'est un accessoires pratique. Pour un Phantom 4 Pro, l'application est au coeur du système. Autant dire qu'elle se doit d'être fiable et ergonomique. J'avais apprécié l'application en version 2.4 lors du test du Phantom 3. La complexité de l'application et le nombre de réglages ne faisant qu'augmenter, j'avais eu un peu plus de mal à utiliser la version 2.8 avec le Phantom 4. DJI a sorti une version 4 pour le Mavic, le Phantom 4 Pro et le Inspire 2. Si on reste en terrain connu, quelques menus et fonctions ont été revus, cette version parait plus claire, après quelques changements d'habitude.
DJI GO 4 est une application complète, affichant de nombreux détails sur l'appareil, les batteries, la localisation, etc. En vol, les touches de la radiocommande suffisent à piloter, déclencher, cadrer. Petit avantage de la télécommande à écran intégré : la tablette bénéficie de la grosse batterie de la télécommande. Elle est donc plus autonome qu'une tablette ou un téléphone pas toujours bien chargé.
Tous les réglages se font via l'écran tactile. En matière d'ergonomie, DJI est nettement en avance sur les grands fabricants de caméscopes, conventionnels, de sport ou même professionnels. Je peste régulièrement contre les écrans trop petits des caméscopes. Ici, on a un écran Full HD de 5,5" très lumineux. Allo Sony, Panasonic, Canon, JVC, vous avez vu ça ?
Les concurrents en prennent plein la tête sur un point que certains jugeront accessoire, pas d'autres : le guide de démarrage et le manuel d'utilisation sont disponibles en français, même s'il reste de l'anglais par endroits. Pour l'application, ça dépend de la télécommande : en anglais ou chinois si vous optez pour la version "+", partiellement en français si vous optez pour l'application sur votre téléphone ou tablette. Par contre, la quantité de textes bien traduits diminue de versions en versions, c'est dommage. De même, tous les messages audio (pratiques pour avoir un retour sans consulter l'écran) sont en anglais. Allez, les français de DJI, il faut tenir sur la distance !
Si c'était pour un caméscope, la batterie serait jugée énorme. Pour un engin volant, pas tant que ça. La principale limite d'un drone est la capacité de sa batterie. Si vous pensez que votre caméscope conventionnel est limité en autonomie ou que vous constatez que votre caméra de sport ne tient pas toute une sortie, vous n'allez pas apprécier ! Avec un drone vidéo, l'autonomie fait partie intégrante des paramètres à surveiller en permanence, comme le cadre en photo ou en vidéo.
DJI avait amélioré l'autonomie du Phantom 4. Celle du Phantom 4 Pro évolue à peine, mais dans le bon sens. Le test ayant été fait en hiver, parfois avec des températures proches de zéro, la mesure était un peu faussée. Pourtant, l'autonomie était encore bonne, comparée au Phantom 3 ou au Phantom 4. Car DJI a visiblement adopté une nouvelle chimie dans la batterie pour gagner encore 10 % de capacité sans changer le volume ou le poids.
Concrètement, on peut voler environ 20 minutes, et non les 30 minutes promises par DJI. Car pas question de se retrouver avec quelques minutes d'autonomie avec un drone haut et loin. Le Phantom 4 Pro ne le permet pas, d'ailleurs. Après de multiples alertes, il entamera un retour au point de départ pour atterrir dans des conditions correctes. Mais comme vous ne voudrez pas en arriver à cette procédure toujours anxiogène (c'est une perte de contrôle), la première alerte (réglable) vous incitera à ramener le drone pour changer sa batterie. Avec un caméscope, vous pouvez continuer à tourner jusqu'à épuisement complet de la batterie. Ce n'est pas une bonne idée avec un drone !
Une "batterie" devient une unité de mesure du temps de vol. Lors du tournage, le nombre de batterie chargées emmenées sera prépondérante pour la durée des images. Vous n'allez pas faire une heure de vol, mais "3 ou 4 batteries". Dans le caisson d’origine du Phantom 4 Pro, on peut d'ailleurs caser 3 batteries : une dans le drone, deux dans les emplacement latéraux prévus.
Chaque minute gagnée est importante, car les temps de préparation, décollage, montée, positionnement, cadrage, descente, atterrissage sont plutôt incompressibles et consomment une bonne partie de l'autonomie. Donc chaque minute de plus, c'est du temps de tournage supplémentaire. Ce qui confirme que ce n'est pas la carte mémoire qui vous limitera !
Cette faible autonomie rappellera aux adeptes de la bande cinéma des durées de captation que nous avons oublié avec le numérique... Elle a aussi une influence non négligeable sur le coût d'achat du drone. Partir tourner avec une seule batterie n'a pas vraiment de sens, sauf pour un essai rapide. Deux ou trois batteries semblent un minimum et il en faudra plus lorsque le tournage devient un peu sérieux ou s'allonge. Et comme une batterie coûte 190 € (celle du Phantom 4 est à 160 €), la note gonfle vite. A ce sujet, n'hésitez pas à acheter des packs comprenant plusieurs batteries, car celles-ci coûtent moins chères dans le cadre de ces packs, et non 190 € à l'unité... Attention aussi au transport, au stockage et à la charge de ces batteries : poussées dans leur retranchement, elles sont autant susceptibles d'incidents que celles des téléphones portables, la taille en plus !
A part le progrès en densité énergétique, la batterie est le même que celle du Phantom 4, donc c'est une batterie intelligente et performante, plus lourde et plus grosse que celle du Phantom 3. La technologie LiPo 4S (Lithium-ion Polymère) promet une certaine résistance malgré une capacité de 89 Wh nominale (environ 98 Wh au mieux). Mais elle ne permet pas de bien voler lorsqu'il gèle. Lors du test dans le froid, nous avons du attendre plus longtemps le préchauffage de la batterie. La décharge est ici accélérée, surtout sur la fin. Il faut donc redoubler de vigilance et prendre plus de marge de sécurité.
Comme l'état de la batterie est critique, le drone le surveille de prêt et l'application DJI GO 4 nous donne les informations importantes. Vu le prix de la batterie, on prendra soin de surveiller son vieillissement pour l'utiliser aussi longtemps que possible.
L'autonomie est un des points faibles des drones de façon générale (sauf les lourds emportant du carburant). Pas grand chose à faire, seule une forte évolution technologique de la chimie des batteries permettrait d'améliorer ce point critique. Et on peut voir que cette amélioration existe, mais reste lente. Car il ne faut pas croire qu'augmenter la taille de la batterie serait suffisant : une bonne partie de l'énergie consommée par les moteurs sert justement à emporter ... la batterie. Après les 20 % d'amélioration de l'autonomie du Phantom 4, cette version progresse de 10 % (grâce à l'augmentation de 10 % de la capacité de la batterie). Les fabricants pourront encore améliorer la capacité jusqu'à ce que la batterie pèse la moitié du poids du drone, ce qui nous donnerait plus d'un demi-heure de vol. Mais atteindre l'heure de vol (par exemple pour faire du suivi long) ne parait pas atteignable dans cette gamme de drone.
Béotien en drone, et peu adepte des engins radio-commandés ni même de consoles de jeu, je n'ai pas eu besoin de faire beaucoup d'effort pour me placer dans la peau de l'apprenti droniste ! On se familiarise vite avec l'aéronef qui surprend par sa nervosité et sa réactivité immédiate, mais l'apprentissage est long pour bien maîtriser l'engin, et réaliser de beaux plans, ce qui relativise l'affirmation de DJI qui parle d'un engin facile pour débutants. En fait, le Mavic est truffé de fonctions et de réglages, tous plus intéressants ou utiles les uns que les autres, ce qui en fait un outil agréable à explorer mais pas si simple à utiliser... C'est un drone évolué, pas un jouet d'enfant. La meilleure preuve est qu'on reste très proche des fonctionnalités et réglages des Phantom 4 qui n’ont jamais été considérés par DJI comme des drones pour débutants.
A ce sujet, notez l'existence d'un mode qui s'appelle justement le mode "débutant". Dans ce mode, le Mavic limite la vitesse, la hauteur de vol et la distance, ainsi que les modes automatiques. Un argument supplémentaire qui vérifie l'idée que le drone dispose de niveaux d'utilisation bien différents !
Le simple pilotage s'apprend vite mais comme il y a un risque de crash, mieux vaut démarrer doucement. Ne jamais perdre de vue le drone surtout si vous rencontrez des problèmes de vision du smartphone en plein soleil. Les plans de dévoilement (lorsque le drone recule) sont souvent les plus vidéogéniques, mais ce sont aussi les plus dangereux (obstacle arrière si le drone, emporté par son élan, ne freine pas à temps).
J'aime bien la fonction Flight Pause qui immobilise le drone en stationnaire.
Le Mavic pro est contrôlé par la radiocommande longue portée (fréquence 2,4 Ghz) qui est fournie, ou simplement par un smartphone sur de courtes distances. Comme le drone, la radiocommande avec afficheur (de données) intégré, est elle-même compacte. D'après DJI, le nouvel algorithme de gestion de la bande passante rendrait le nouveau système de transmission vidéo (nommé OcuSync) plus robuste dans les environnements très chargés en fréquences. Il est vrai qu'il fonctionne fort bien dans les conditions prudentes dans lesquelles j'ai utilisé le Mavic (100 mètres maxi et pas plus d'1 km de distance).
On repoussera à plus tard le mode "Sport", pour rester en mode Normal. La portée (théorique) du système de navigation optique du Mavic Pro est de 7 Km et serait la vraie différence, avec le Karma de GoPro, limité à 1 kilomètre. Dans les faits, dépasser 2 ou 3 kms demande déjà une bonne expérience du drone car l'engin est dans ce cas à peine perceptible en visuel direct, voire ne se voit plus du tout. Et à moins d'être un droniste aguerri, l'anxiété croit avec la distance. Élevez déjà votre drone à 100 mètres de distance et vous aurez une petite idée de l'effet produit. de toute façon, la réglementation française impose une puissance d'émission maxi de 4 km. C'est déjà bien. Par ailleurs, les grandes distances avec le Mavic posent le problème de la batterie, car il faut laisser suffisamment d'autonomie pour que le drone puisse faire l'aller et le retour !
Le Mavic Pro atteint une vitesse de 64,8 km/h (mode Sport) contre 54 Km/h chez GoPro, et reste stable face à des vents allant jusqu’à 38,5 km/h. Le fait est, une journée avec des rafales de vent à 50 km/h, a failli me faire abandonner. D'ailleurs, c'est la seule fois où le Mavic m'a indiqué que les rafales de vent étaient très violentes pour lui. Très violentes mais pas trop, puisque l’aéronef a condescendu à terminer le plan.
Le décollage et l'atterrissage sont assez peu évoqués dans certains tests que j'ai pu lire. Ils sont pourtant riches en enseignement. Non, le Mavic ne peut pas décoller s'il y a un peu d'herbe, même basse. Les hélices se heurtent à une résistance et le drone renonce à décoller. Du coup, on est tenté de démarrer le drone à bout de bras, ce qui est déconseillé pour des raisons évidentes de risque de blessure aux mains ou au visage ! Quand on voit les méchantes blessures que peuvent causer des hélices de drones, ça fait réfléchir. Des utilisateurs aguerris pourront toutefois prendre ce risque en cas de nécessité, lorsque le terrain est "indécollable". C'est le cas par exemple en hiver en montagne, quand la neige recouvre tout. Mais pour minimiser les risques, il faut que le vent soit faible ou nul.
Par contre le Mavic peut décoller de tout terrain rocailleux du moment que ses hélices ne sont pas gênées. On peut décoller depuis une simple pierre. Mais en cas de RTH le drone refusera d'atterrir, considérant la pierre comme un obstacle (j'en ai fait les frais) !
Hormis ce point, pour le décollage, la radiocommande doit se connecter au drone. Parfois il faut s'y reprendre à deux fois. Ne pas être trop impatient, laissez la communication entre les deux appareils agir. Quand la radiocommande indique « Ready to go » et que le signal lumineux à l’arrière du drone flashe lentement, la radiocommande est connectée avec succès. En insistant, on arrive toujours à ses fins.
Un petit piège m'a valu de perdre une demi-journée de test : en introduisant la carte mémoire micro-SD, il semble qu'on puisse déplacer involontairement le commutateur Wi-Fi / RC, disponible sur le drone au-dessus de la carte. Suspectez ce commutateur si la connexion refuse de s'établir.
Pensez à bien orienter le contrôleur à distance au départ vers l’engin qui est au sol, et de façon générale, à bien orienter les antennes (bien parallèles). Il en va de la bonne manipulation du drone une fois en vol ! Si le contrôle image ne s'affiche pas, quittez l'application, et relancez. Au besoin, éteignez tout (drone, contrôleur et smartphone), l'image doit se rétablir.
L'atterrissage au point de départ est très probant, aidé par les données satellite. Mais la technique dite "Precision landing" fait mieux grâce à une reconnaissance du sol en 3D à l'aide de clichés. Cette mémoire du lieu de départ permet au drone d'atterrir en théorie à quelques centimètres près de son lieu de décollage. En pratique, si la cible est "brouillonne" (par exemple un peu d'herbe basse), le Mavic exprime sa limite, et atterrit à 1 ou 2 mètres. Il n'est pas si précis.
Côté législation aérienne, les anxieux et les utilisateurs sérieux disposent de deux outils :
Le 1er est le système GEO qui identifie les zones de vol restreintes et empêche automatiquement tout vol dans des zones qui pourraient provoquer des problèmes de sécurité publique. Ce système s'est enclenché au décollage puis parfois, en vol, , dans une zone de survol qui était pourtant autorisée. Mais magnanime, le dispositif vous demande de cocher deux cases et de valider que vous êtes d'accord pour faire voler le drone malgré cet avertissement. Attention le message d’alerte peut s'afficher subitement en vol, masquant dans ce cas presque complètement le retour sur écran.
Le 2e système est le site gouvernemental Géoportail dont je me suis abondamment servi. Il fournit de précieuses indications sur les zones autorisées, soumises à restrictions ou interdites. Ce site ne vous affranchit pas de rencontres tendues avec des gens qui vous empêcheront de survoler des espaces privés. J'ai pris soin d'éviter de faire voler le drone dans des zones trop habitées ou là où des personnes évoluaient ostensiblement.
Mais dans mon environnement, fréquente dans certaines zones françaises, les terrains agricoles (principalement des vignes) et dans une moindre mesure, les champs où paissent des vaches, ne laissent pas 10 m2 de survol possible, sans rencontrer un terrain privé. Il faudrait donc en théorie demander à chaque propriétaire de terrain s'il accepte que le drone survole sa zone. Comment faire dans ce cas, quand on survole des périmètres comprenant plusieurs micro-parcelles appartenant à une bonne dizaine de propriétaires différents ! ? En pratique, la demande d’autorisation aurait pris des allures de parcours du combattant et certains refus auraient probablement fait capoter tout survol. Bref, pas simple..
D'ailleurs, avant même d'avoir fait la moindre image, un éleveur qui passait par la même route que moi, m'a repéré et m'a donné sa façon de penser, avec menaces à la clé si je faisais voler mon drone (sic). Son argument "vous n'avez pas le droit, c'est privé" (j'étais pourtant sur une route départementale, près d'une foret). Pas de chance, le matin même, mon donneur de leçons avait lu un fait divers évoquant un drone introduit illégalement dans une prison située à 30 kms ! Il faut accepter les refus même si c'est désagréable de passer pour le pire des voyous juste parce que vous êtes sensible à la beauté d'un paysage... Pour tout renseignement, consultez la dernière législation en vigueur.
Autre aspect du vol du Mavic, et non des moindres, la détection d'obstacle qui est opérationnelle en mode Normal (mode Normal = P-mode comme Positioning). En théorie, à 15 mètres de l'obstacle, le Mavic signale l'intrus dans son champ de vision. Et à 2 mètres, il s'arrête. La détection d'obstacle s'avère une précieuse alliée mais il faut bien comprendre comment ça marche. Pour se repérer et éviter les obstacles, le Mavic Pro exploite un système nommé FlightAutonomy. Il s'agit d'un réseau composé à la fois de cinq caméras, des systèmes de navigation GPS et GLONASS (russe), d'une paire de détecteurs à ultrasons (sous l'appareil), et d'un processeur multi-coeur 24 coeurs (mazette !) pour améliorer "l'intelligence" du drone.
Les capteurs du Mavic pro se situent à l'avant (60°) et dessous (40°) mais pas derrière, ni dessus. A titre de comparaison, le Phantom 4 détecte sur deux faces (dessous, devant), et le Phantom 4 Pro détecte sur 3 faces (dessous, devant, derrière).
Attention, ces capteurs destinés à éviter les obstacles, fonctionnent uniquement dans le mode Classique à une vitesse de 36 km/h. Par contre, le « Vision system » est désactivé dans le mode Sport. Ce détail est lourd de conséquence car il n’y a donc plus de détecteur d’obstacle à l’avant et en dessous du drone. Les commandes sont aussi plus sensibles et les hélices risquent parfois de se voir tandis que le drone peut se « cabrer ».
Si le sujet est bien contrasté, le Mavic le voit : le mur d'une maison, un toit ou une voiture à l'arrêt par exemple. Avec une haie, le système reconnaît aussi l'obstacle s'il est situé devant lui à une distance de 15 mètres ou au-dessous de lui. Les branches d'un arbre seront également reconnues avec quelques réserves si elles sont trop fines ou trop esseulées.
Attention, si vous êtes juste derrière le drone qui recule ou est emporté par son élan, il ne vous détecte pas. Or des hélices qui vous entaillent un bras ou le visage vous conduiront tout droit aux urgences...
Méfiez-vous aussi de l’eau (au-dessous donc) ! Le système de vision n’est pas forcément efficace dans ce cas. Prudence aussi avec des lumières faibles (au-dessous de 100 lux).
Enfin, pour l'atterrissage, les capteurs sous le drone qui mesurent la distance au sol manquent encore d'infaillibilité : ils mesurent parfois une distance erronée, ce qui oblige à s'y reprendre à deux fois.
Le bouton RTH de la radiocommande (ou celui de l’application DJI Go 4) situé en haut à gauche, permet de lancer un retour au bercail (c'est le terme employé par DJI !). Ce retour s'effectue d'ailleurs automatiquement dans le cas où le signal GPS vient à manquer ou le plus souvent, lorsque la charge de la batterie est insuffisante (dès 25% de charge restante) et qu'on fait fi de toutes les alertes qui suivent. C'est aussi une touche "panique" précieuse, quand le smartphone est déchargé et qu'on ne dispose plus d'aucun visuel. Mais j'ai même utilisé cette touche lorsque la visibilité sur écran était insuffisante pour m'orienter, que le drone était "loin" et que je considérais que le plus sûr moyen était un retour direct au bercail. Lors de ce retour automatique, le drone emprunte des « lignes droites » (élévation /translation / descente) pour revenir au bercail.
Attention, pour revenir au bercail (comme dit DJI), il ne faut pas que le drone rencontre d'obstacle sur son parcours. Normalement il emprunte une route sans obstacle ou sait les éviter. Mais pour être plus sûr, vous pouvez définir une altitude maxi. Et au pire, le pilote peut fort heureusement influer sur la trajectoire du drone en utilisant les sticks pendant ce RTH.
Un "gag" pour finir : si vous vous éloignez beaucoup de votre point de départ, le retour du drone au RTH peut s'effectuer avant que vous n'ayez le temps de revenir à temps ! Il faut vous méfier. Pour ma part, l'incident est survenu une fois.
Le format d'enregistrement du Phantom 4 Pro est double. Et chacun apporte une amélioration par rapport au Phantom 4 ou au Phantom 3 Pro. Le premier, traditionnel, est du H.264. Comme les prédécesseurs ? Oui et non. Nous avions critiqué le faible débit en UltraHD du Phantom 4 (60 Mbps) qui était indigne d'un appareil de 2016. DJI, tout à notre écoute (?), a nettement amélioré ce point. D'abord, le débit en H.264 passe à 100 Mbps, ce qui est quand même moins dégradant pour des images UltraHD, surtout à 50 ips. Ensuite, DJI intègre le H.265 (HEVC) dans son Phantom 4 Pro. C'est un des rares appareils capable d'encoder avec ce nouveau codec, qui promet de diviser par deux le débit pour une même qualité que le H.264 ou d'améliorer la compression à débit égal. Et comme le Phantom 4 Pro encode en H.265 à 100 Mbps, c'est la qualité qui est favorisée. Bravo !
Pour encaisser ce débit, DJI n'impose pas de carte SDXC U3, mais seulement une carte U1 (ou Class 10) capable d'écrire à au moins 15 Mo/s (c'est à dire 120 Mbps). C'est le cas de la plupart des bonnes cartes U1, donc pas de souci à prévoir de coté. D'ailleurs, DJI livre une carte 16 Go suffisante pour enregistrer dans tous les modes proposés par le Phantom 4 Pro.
Par précaution, nous avons cependant utilisé une carte micro-SDXC U3 de 64 Go. Ces cartes sont maintenant abordables : moins de 50 €. A 100 Mbps, ce qui est le plus gros débit possible du Phantom 4 Pro, une carte 64 Go contient un presque une heure et demi de rush, ce qui semble suffisant pour un drone qui aura épuisé plus de 5 batteries en vol. Si la documentation de DJI indiquait une limite à 64 Go, on y trouve une limite à 128 Go pour le Phantom 4 Pro. Mais les cartes 128 Go sont encore chères, préférez deux cartes de 64 Go en 2017.
Le format H.264 étant standard, il ne pose pas de difficulté au montage. Les photos sont en JPEG, les vidéos sont en MPEG-4 (fichiers .MOV), dans un simple dossier DCIM. Pas compliqué mais on y perd les informations de tournage (localisation, réglages caméra, etc). Ce type de format sans metadata est orienté grand public, pas du tout professionnel. Pour le prix demandé, c'est un peu juste...
Le format H.265 n'est pas encore bien pris en charge par les logiciels, les processeurs et les systèmes. Un grand chemin reste à faire pour que des vidéos Ultra HD encodées en H.265 soient lisibles facilement. Sur mon iMac encore vaillant, la lecture de l'Ultra HD en H.265 n'est pas du tout fluide. En particulier, il faudra que les processeurs centraux ou ceux des cartes graphiques puissent faire de l'encodage et du décodage matériel. Si le Phantom 4 Pro est capable d'enregistrer et de diffuser en H.265, c'est bien parce qu'une telle puce est intégrée dans le drone.
Les seuls moyens de relire les vidéos enregistrées sont l'application DJI GO si la carte est dans le drone, ou en mettant la carte micro-SDHC ou micro-SDXC dans un lecteur de carte connecté à un ordinateur. Dans le premier cas, l'utilisation d'une tablette tactile améliore considérablement la visualisation des rushs, si on compare aux écrans des caméscopes ou des caméras de sport. Lors de l'essai, cette relecture a très bien fonctionné au début. Mais après l'enregistrement de rushs de formats variés, une erreur empêchait l'accès aux rushs enregistrés sur la carte. Heureusement que la carte elle même était resté lisible sur un ordinateur.
La méthode du lecteur de carte est évidemment la plus pratique et rapide pour visionner les rushs 4K sur ordinateur. Ceux qui utilisent un ordinateur avec un écran très haute résolution (Retina ou autre) pourront vraiment profiter de la définition de l'image.
Si le lecteur vidéo intégré à votre téléviseur est déjà capable de lire les fichiers MPEG-4 en Ultra HD, n'oubliez pas de régler le drone en Ultra HD (faux 4K) et non en vrai 4K : peu de téléviseurs sont capables de lire du vrai 4K. De même, préférez le H.264 tant que tous vos appareils ne sont pas capable de bien lire le H.265.
Si le Mavic a un vrai concurrent avec le Karma de GoPro, si le Phantom 4 avait un sérieux concurrent avec le Typhoon H, on peut dire que le Phantom 4 Pro n'a plus de vrai concurrent, car la partie vidéo du Phantom a pris de l'avance sur ses concurrents. Si la progression en qualité d'image ne vous intéresse pas, deux autres fabricants importants proposent des appareils concurrents :
- Yunneec avec son Typhoon H Advanced. Hexacoptére à pieds repliables, il intègre une partie vidéo très proche de celle du Phantom 4. Pour avoir un système de vision similaire (voir plus évolué) que celui de DJI (issu d'un partenariat avec Movidius), Typhoon s'est associé à Intel pour intégrer son RealSense. Alors que la version Advanced est au même prix que la Phantom 4, il faut ajouter 700 euros pour bénéficier de la vision artificielle, ouch !
- 3D Robotics avec son Solo. Le concept est très similaire à celui du Phantom (ou le contraire, si vous voyez ce que je veux dire), mais plutôt à la version 2 du Phantom car le Solo n'intègre pas de caméra, il faut lui ajouter un GoPro Hero 4 pour faire des images. 3D Robotics vend des packs ou tout est livré, à un tarif similaire au Phantom.
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