Lé légendaire Mavic, sorti en 2017 (déjà), des entrailles de la firme de Shenzen, revient sur le devant de la scène avec le Mavic 3 Pro. La gamme DJI Mavic 3 se décline à présent en trois versions : Mavic 3 Classic, Mavic 3 et Mavic 3 Pro qui existe en différentes bundles.
C'est ce dernier modèle que j'ai testé en version bundle DJI Mavic 3 Pro Cine Premium. Ce bundle comprend le DJI Mavic 3 Pro avec un disque SSD intégré de 1 To, un câble de données grande vitesse DJI 10 Gb/s et une télécommande RC Pro.
Le disque SSD est crucial car outre sa capacité de stockage très importante, il prend en charge l’enregistrement et le stockage de vidéos en Apple ProRes 422 HQ, ProRes 422 et ProRes 422 LT. Et même le LT est très bon ! Le ProRes est donc absent des bundles DJI Mavic 3 Pro Fly More (avec (DJI RC et DJI RC Pro). Revers de la médaille : ce SSD fait grimper la facture d'environ 1100 euros à 4599 euros. On peut toutefois se contenter de la version de base, le Mavic 3 Pro, qui comme son suffixe l'indique, a tout d'une version professionnelle, pour 2099 €.
Avant d'aller plus loin, petit retour en arrière : le Mavic 3, sorti fin 2021, avait déjà frappé fort avec le caractère innovant de ses 2 caméras (24mm + télécaméra de 162 mm ouvrant à f/4.4).
Le Mavic3 Pro (ou Mavic3 Pro Cine) n'est pas en reste puisqu'il s'agit du premier drone à 3 caméras au monde : une caméra grand-angle du suédois Hasselblad (équivalente 24mm, angle de prise de vue de 84°), et deux télécaméras : une télécaméra moyenne (x3, 70mm) et une télécaméra plus longue x7, de 15° (soit 162 mm).
Le Mavic 3 Pro reste le modèle le plus avancé des Mavic, loin devant les Mavic mini et les Mavic Air destinés au grand-public.
Le Mavic 3 pro n'est pas le premier drone que je prends en mains et je commente l'actualité du drone depuis son avènement. Mais je ne suis pas un testeur régulier des dernières nouveautés (d'autres sites le font très bien). Avantage de ma situation : je garde une certaine "fraîcheur" quand on me confie un drone pour test, quitte à ne pas remarquer les changements de boutons...
Depuis le 1er Mavic que j'avais testé, je retrouve la force du concept : la nacelle à 3 axes qui stabilise la caméra, la grande radiocommande (j'avais la DJI RC Pro) qui monitore l'image du drone et communique facilement avec celui-ci via l’interface de l'application DJI Fly, ou encore les modes créatifs Mastershots, Focustrack, et tous les "nouveaux" modes Quikshots : Dronie, Fusée, Cercle, Spirale, Boomerang, Astéroïde...
Le drone chauffe peu, en tout cas son système de ventilation a l'air parfaitement au point.
Je suis toujours aussi ébahi par l'ingéniosité du pliage des drones Mavic. Même pour ce grand oiseau qu'est le Mavic3 Pro, malgré ses dimensions respectables (231,1 x 98 x 95,4 mm), et son poids certain (958 à 963 grammes selon version), le drone n'occupe pas un volume si grand que cela. Il est d'ailleurs fourni avec une sacoche grise de moyenne taille, qui se porte en bandoulière mais qu'on peut convertir en sac à dos, et dans laquelle on peut loger aussi la radiocommande et les 3 batteries. Pas mal...
Mais passons au test détaillé. J'ai cherché surtout à mettre l'accent sur les considérations pratiques, voire esthétiques. Il en ressort un test pratique d'un drone avant d'être un test 100% technique même si j'aborde fatalement quelques aspects techniques incontournables du Mavic3 Pro.
Ce qui frappe en premier et ce sur quoi DJI met l'accent à juste titre, est que le Mavic 3 Pro est équipé de 3 caméras : une caméra grand-angle et deux téléobjectifs moyen et long.
La caméra grand-angle proprement dite, est une Hasselblad CMOS 4/3 (celle de la gamme Mavic 3) L2D-20c. Elle équivaut à du 24mm.
Cette caméra est capable de capturer des enregistrements vidéo en 5,1K 50/60ips, DCI 4K 50/60ips, DCI 4K à 120ips et UHD 50/60ips. Qui peut le plus peut le moins, l'enregistrement en FullHD est aussi possible.
Elle sait aussi prendre des photos en RAW 12 bits de 20 Mpx (ou RAW + JPEG) avec une plage dynamique native allant jusqu’à 12,8 stops. Le choix est laissé à l'utilisateur de préférer le ratio 16:9 ou 4:3.
La caméra grand-angle, même s'il y a deux autres caméras, est certainement celle que vous utiliserez le plus. D'abord parce qu'elle correspond aux plans en travelling que l'on a l'habitude de réaliser avec un drone et qui restent de toute beauté pour peu qu'on choisisse bien son lieu de vol et son cadre. Ensuite parce que cette caméra est d'une très bonne qualité, supérieure aux deux autres : un oeil exercé le voit même si la caméra de focale 70mm notamment, ne démérite pas.
Le grand-angle 24mm ne déforme pas car c'est un angle raisonnable et parce que l'optique est de grande qualité.
La télécaméra moyenne affiche un équivalent 70 mm. Elle est dotée d’un capteur CMOS 1/1,3 pouce et d’un zoom optique 3x. Elle peut bénéficier du HLG et du mode couleur D-log M qui profite d'une meilleur dynamique et de dégradés de couleurs plus riches. Le codec utilisé est dans ce cas le H265, ou le Prores au choix.
Côté photo, elle peut capturer des vues fixes en 48 MP en RAW ou JPEG.
Enfin, la télécaméra longue du Mavic 3 est dotée d’un zoom optique 7x équivalente 162mm; dès lors qu'on sélectionne ou atteint cette focale, on débloque automatiquement le zoom hybride 28x, soit 672mm ! A cette amplitude, l'image est toutefois détériorée, on ne vous conseille pas d'en faire un usage courant, voire on vous recommande de vous limiter au 162 mm optique.
La télécaméra repose sur un capteur CMOS 1/2'', et prend en charge l’enregistrement vidéo 4K/60 ips ainsi que des photos de 12 MP en RAW ou JPEG. Cette télécaméra est "limitée" au mode Couleur normal (pas de D-Log par exemple).
Chevaux pris successivement au grand-angle et à l'aide des 2 téléobjectifs
On comprend bien l'intérêt de disposer d'une plus grande variété de focales pour filmer / photographier une zone ou un sujet (animal, humain, élément naturel...) qu'on ne pourrait pas approcher autrement. C'est par exemple le cas si vous voulez shooter des animaux à une distance qui ne les dérange pas.
Par ailleurs, le fait d'utiliser des focales moyennes, notamment celle de 70mm, créent toute une série de plans à vocation essentiellement esthétiques... En effet, ainsi, le sujet d'un plan et celui de l'arrière-plan sont bien plus différenciés et cela crée tout simplement de (très) jolis mouvements, du moins quand ils sont bien mis en valeur. Cela crée des images que même vue d'avion, nos yeux ne peuvent voir car au-dessus du sol, nous ne zoomons jamais avec nos yeux !
Juxtaposer un plan et un arrière-plan peut aussi, dans des cas plus rares, être porteur de sens si vous créez une relation sémantique entre les deux... Par exemple montrer une madone, patronne des vignes, en avant-plan et les vignes en arrière-plan qu'elle domine, sera immanquablement porteur de sens.
On comprend mieux ainsi que la mise au point Autofocus ou Manuelle soit de la partie car ce réglage s'avère bien utile pour pointer un sujet pour les télécaméras x3 et x7. Cela dit, en pratique, on laissera souvent la mise au point sur l'Autofocus.
Dernière particularité, le drone peut - dans le mode Explorer - exploiter un zoom hybride jusqu'à 28x (numérique) ! Le zoom numérique n'est pas ma tasse de thé, car il détériore beaucoup la qualité d'image. Pour passer d'un zoom à l'autre (en cours d’enregistrement si besoin), on utilise très facilement l'astucieuse molette à l'avant droite de la radiocommande. Sinon en mode Photo, il faut presser sur l'écran les touches 1,3,7.
Notez que le zoom comprime la profondeur de champ, pouvant du coup nécessiter un réglage Autofocus.
DJI fournit avec le drone une belle pochette de 4 filtres ND 1/8, 1/32, 1/64 et 1/128s. Les filtres sont bien utiles pour réduire la lumière incidente et conserver une grande ouverture sans jouer de la vitesse d'obturation. Mieux vaut placer le filtre avant la mise sous tension (même si ça reste possible de le faire après).
Les filtres ND concernent les 3 optiques et leur fixation est vraiment très aisée : déblocage très léger vers la gauche et inversement pour le replacer. On peut consulter un tableau de correspondances des filtres sur le site DJI.
L'autre nouveauté marquante du modèle Mavic3 Pro Cine Premium, est l'intégration d'un SSD de 1 To en complément de la carte mémoire micro-SD qui reste un excellent support malgré tout. D'ailleurs en cas de crash (on n'a pas testé !), quid du SSD vs carte mémoire ? Ne prend on pas un risque, dans l'hypothèse où on ne pourrait pas décharger les rushes tous les soirs, à engranger des rushes sur un SSD si celui-ci tombe en panne ? La question reste posée et mon conseil est de décharger vos images du SSD très régulièrement... Attention en tout cas, on se trompe souvent entre les deux supports si on n'a pas vérifié au départ le réglage du menu de DJI Fly.
L'intérêt du SSD, outre sa technologie et sa capacité, est que ce support est à même d'enregistrer les codecs Apple ProRes 422 HQ, Apple ProRes 422 et Apple ProRes 422 LT dont seule dispose la version Mavic 3 Pro Cine Premium.
Ces codecs sont de qualité supérieure même s'ils génèrent des fichiers bien plus lourds que les fichiers non-Prores. Pour rappel, le format ProRes, d'origine Apple, est très convoité des pros, car il est très peu compressé et offre une qualité d'image remarquable. Il octroie aussi un gain de temps remarquable au montage étant donnée sa souplesse de traitement en temps réel.
Notez au passage que pour garantir la stabilité du système de caméra, chaque enregistrement vidéo est limité à 30 minutes.
On exporte les données du SSD avec le câble fourni grande vitesse 10 Gb/s. Notez que l'export du SSD fonctionne aussi avec n'importe quel câble USB-C mais la vitesse de transmission sera plus limitée au câble utilisé.
Fournie avec le drone, la radiocommande DJI RC Pro (la meilleure, ci-dessus) ou DJI RC (un peu plus rudimentaire mais déjà très performante), dispose de l’application DJI Fly déjà installée. C'est cette application qui gère le vol du drone et les diverses options.
La radiocommande est très sûre d'utilisation avec ses 2 Joysticks et son très large écran, lisible même en plein soleil (ou quasiment). A tout moment, on peut contrôler l'inclinaison de la caméra au moyen de la molette droite située sur la console ou d'une barre de réglages qu'on peut afficher sur écran.
La radiocommande permet aussi de contrôler ou revoir les scènes filmées en lecture Basse définition, mais aussi de vérifier les infos du fichier.
La radiocommande n'est pas étanche, alors attention si vous la posez au sol sur un terrain détrempé.
La radiocommande permet d'accéder aux commandes de vol et aux 3 modes de vol correspondant notamment à la souplesse et à la vitesse de vol : il s'agit des modes Ciné, Normal et Sport.
Le mode Normal est assez rapide mais paraîtra familier aux plus aguerris. Ce mode Normal fut toutefois - en tout cas au début - bien rapide à mon goût, et c'est sincèrement celui que j'ai le moins utilisé. L’appareil utilise le GNSS, les systèmes optiques inférieur, horizontal et supérieur et le système de détection infrarouge pour se localiser et se stabiliser. L’angle d’inclinaison max. est de 30° et la vitesse de vol max. de 15 m/s (54 km/h).
C'est pourquoi j'ai préféré le mode Cine en termes de travelling et de sécurité. Le mode Ciné est basé sur le mode Normal, avec une vitesse de vol plus limitée (12 m/s, soit 43 km/h), ce qui rend l’appareil plus stable pendant la prise de vue. Certes les mouvements sont plus ou moins lents mais parfois cette lenteur est plus qu'appréciable, particulièrement lorsque le drone vole latéralement. Je vous conseille d'ailleurs dans un premier temps de privilégier le mode Cine, histoire de vous habituer aux réactions du drone, notamment en termes de manipulations et de mode de freinage.
Enfin, en mode Sport, l’appareil utilise le système GNSS pour se positionner au mieux et ses réponses sont optimisées pour améliorer l’agilité et la vitesse. L’appareil est donc plus réactif aux mouvements du joystick. L’évitement d’obstacles est désactivé et la vitesse de vol max. est de 21 m/s. En mode Sport, la vitesse et la distance de freinage maximales de l’appareil augmentent considérablement. Dans des conditions sans vent, notez qu'une distance de freinage minimale de 30 mètres est requise.
Les batteries du drone affichent chacune 5000 mAh, un certain progrès par rapport aux précédents modèles de 3850 mAh. C'était le gros point noir des précédentes batteries, procurant désormais une autonomie - sous certaines conditions - de 43 minutes théoriques. Elles se rechargent en 70 minutes (avec l’adaptateur secteur 100 W DJI USB-C) ou 96 minutes (sur chargeur portable DJI 65 W). Notez qu'on peut aussi recharger via le port USB-C intégré du drone. On peut installer les 3 batteries dans le chargeur triple qui rechargera chaque batterie successivement, sans votre intervention. On peut aussi vérifier l'état de la batterie en appuyant brièvement sur le bouton-poussoir.
Pour sa part, la batterie de la radiocommande tient 4 heures grâce à sa batterie interne longue durée, et nécessite 2 heures de recharge.
Côté enregistrement vidéo, le Mavic 3 Pro sait enregistrer en MP4 ou MOV en H264, H265 ou ProRes. Il dispose en parallèle de plusieurs modes "photo-vidéo" parmi lesquels - Photo, Video, Nuit, Ralenti, Explorer...
Notez qu'un nouveau profil de couleur D-Log M 10 bits fait son apparition. Il permet, selon DJI, d’enregistrer jusqu’à un milliard de couleurs et favoriser ainsi les levers et couchers de soleil. De plus, ce profil facilite l’étalonnage des couleurs.
Quid des obstacles, nerf de la guerre des drones ? Par rapport aux modèles précédents, la gamme Mavic 3 réagit plus tôt aux obstacles, plus "intelligemment" (dans toutes les directions) et avec précision grâce à huit capteurs optiques, couplée au système APAS 5. La portée va jusqu'à 200 mètres en retour auto RTH (Return to Home). Revers de la médaille, du coup les bips bips obsédants (et assez sonores) sont omniprésents et s'accélèrent au fur et à mesure du rapprochement des obstacles. Attention, dans les deux modes Télé, l’appareil contournera les obstacles, quels que soient les modes de vol ou les paramètres d’action d’évitement d’obstacles (si on a paramétré Freinage, le Contournement sera "forcé").
En pratique, le drone est capable d'un temps de vol en théorie de 43 minutes, c'est un net progrès par rapport aux autres drones que j'ai pu connaître. Toutefois cette autonomie est à minorer, car DJI la mesure en 1080p/24 ips, mode vidéo désactivé, à vitesse constante de 32,4 km/h, sans vent, à basse altitude, avec les systèmes APAS (Détection d'obstacles) et AirSense (détections d'avions dans le champ) désactivés. Autant dire que c'est une autonomie quasiment impossible à atteindre en fonctionnement habituel. La réalité d'un vol standard tourne plutôt autour de 30 minutes, ce qui n'est déjà pas si mal. Difficile d'être plus précis, car aucun vol de drone ne ressemble exactement à un autre. Mais je me souviens du stress fréquent que j'avais ressenti avec des drones précédents qui "s'affolaient" pour un Retour à la Base au bout de 15 minutes à peine... Là l'utilisateur est vraiment plus serein dans son vol.
Afin de toujours savoir où on en est, le nombre de photos restantes ou la durée d’enregistrement vidéo disponible est indiquée sur l’espace de stockage actuel. Pour un pro, cible de ce drone, c'est essentiel de ne pas louper une prise de vues, simplement parce qu'on arrive en fin de parcours.
Par contre, même si le niveau sonore a un peu baissé, le Mavic génère toujours un sacré bruit d'essaim d'abeilles... Pour l'anecdote, dans un lieu qui était désert à mon arrivée, cet essaim a attiré dans mon dos une vingtaine de chevaux venus voir quelle était cette ruche à la forme bien étrange... !
Il est conseillé de ne pas voler par vent de plus de 43 km/h car sa stabilité en subit les conséquences. D'ailleurs, même à des vitesses de vent moins élevées, il est difficile de conserver son drone stable.
Au décollage, j'ai obtenu systématiquement la mention "Echec du chargement des données de sécurité dynamiques. Fonction de géovigilance dégradée..." Mais ça ne m'a jamais empêché de décoller. Autre avertissement, la mention "Décollez avec précaution" signale juste que le système a détecté un obstacle, celui-ci peut prendre la forme tout bêtement de l'environnement au sol. Une fois à 1,2 mètres du sol (hauteur du décollage), cette mention se désactivera bien évidemment.
Le RTH - ce fameux retour automatique à la base en cas de batterie trop faible par exemple ou d'action volontaire de l'utilisateur, a été amélioré pour déterminer la trajectoire de vol la plus sûre et la plus économe en énergie pour faire revenir l’appareil à son point de départ. Notez qu'avant d'atterrir (que ce soit manuellement ou en RTH), si la caméra est inclinée vers le bas, afin quelle ne cogne pas, elle se réorientera à l'horizontale...
Afin d’éviter tout danger lorsque la batterie est faible (imaginez le drone au-dessus de l'eau !), l’appareil calcule automatiquement si l’autonomie de la batterie est suffisante pour revenir au point de départ en fonction de la position actuelle, de l’environnement et de la vitesse de vol. Un message d’avertissement s’affiche dans l’application DJI Fly.
J'ai eu un beau stress de RTH face à une situation délicate mais un semi-test concluant en même temps ! Le décollage du drone avait eu lieu depuis une grande table de pique-nique située sous l'ombrage d'immenses pins. Après une bonne vingtaine de minutes, je me suis fait surprendre par une batterie trop faible qui a déclenché le RTH automatique. Comme le RTH déclenche un atterrissage en se positionnant tout d'abord à la verticale du point de départ, le drone est monté au-dessus des pins parasol et ne pouvait descendre à l'aplomb de la base du décollage, faute de passer à travers les pins ! Bon, il a clignoté de partout, a semblé passer près des branches, mais s'est décalé des pins et a attendu que je le manoeuvre manuellement pour le faire atterrir (ce que j'ai évidemment fait !). Bref, cardiaques s'abstenir mais le RTH est bien au point.
Notez qu'il existe 2 types de RTH (Intelligent ou Avancé) : j'étais en Intelligent. Et qu'à tout moment, vous pouvez reprendre la main sur l'automatisme. Par ailleurs, il existe une protection à l’atterrissage, si à 0,80 cm du sol, le drone estime que le sol n'est pas conforme, il passe en vol stationnaire et vous obligera à choisir un autre endroit ou à forcer l’atterrissage en maintenant le Joystick pendant plus de 5 secondes vers le bas.
Aux côtés des modes Photo, Vidéo, on trouve aussi l'Hyperlapse, les modes Mastershots (qui doit s'effectuer sur un terrain dégagé.), Quikshots et Pano. Ce dernier permet de composer une photo panoramique sans perte de 100 MP (14400 x 7200 px) pour capturer un paysage magnifique par exemple. Ca prend un peu de temps (environ 1 minute), le temps que le système compose la photo panoramique. Le résultat est assez spectaculaire quoique forcément déformant. Vous disposez de différentes options de vues : attention aussi au poids du fichier (j'ai noté 76,4 Mpx).
Pour faire décoller le drone, il existe nombre de tapis de drones (nommés aussi "piste de décollage") très bien conçus, existant en plusieurs tailles (55,75, 100 cm) et pas très chers; car certains terrains anodins sont en fait assez préjudiciables aux hélices du drone : par exemple, quelques brins d'herbes trop secs, m'ont cisaillé légèrement les hélices (bonnes à changer !). Je vous conseille donc d'acheter un tapis de drone (comme ceux de la marque Pgytech) et surtout, de l'emmener systématiquement avec vous, même s'il faut le trimbaler. Attention à la solution de démarrer le drone à la main ! J'ai dû m'y résoudre une fois mais plus que la lourdeur de ce type de drone, c'est la proximité des hélices de votre corps qui rend le décollage dangereux. Une petite erreur de manipulation du joystick et les hélices peuvent faire beaucoup de dégâts !
Notez que DJI fournit 8 hélices de rechange (A et B selon leur position) et 2 joysticks supplémentaires. Une louable attention !
Le mode FocusTrack - que j'aime particulièrement - a bénéficié de plusieurs évolutions. Il inclut les modes ActiveTrack 5.0, Spotlight et Point d’intérêt. Désormais, l'ActiveTrack 5.0 peut suivre des sujets dans huit directions. L’appareil maintient une certaine distance et une certaine altitude par rapport au sujet suivi. ActiveTrack 5.0 utilise notamment simultanément plusieurs capteurs optiques. Toutefois utilisez toujours un terrain bien dégagé : une grande plaine, une grande clairière, un désert, une étendue d'eau, ou la montagne.
Notez qu'il existe deux modes : Suivi et Parallèle. Comme la vitesse de vol max. est réduite (12 m/s, soit 43 km/h), on n'a guère de mauvaise surprise.
Dans la même veine, j'ai testé Point of Interest 3.0 (POI 3.0) : l’appareil suit le sujet en tournant autour d’après le rayon et la vitesse de vol définis. La vitesse de vol maximale est de 12 m/s (43 km/h) mais la vitesse de vol peut être ajustée dynamiquement en fonction du rayon réel.
Il convient aussi d'évoquer le fabuleux système de transmission DJI O3+ : évolution du système OcuSync 3.0, il s'agit d'une transmission de flux en direct en HD 1080p/60 ips à des taux de rafraîchissement élevés jusqu’à une distance (théorique) de 8 à 15 km selon le mode de puissance utilisé. Je n'ai pas essayé sur une telle distance mais je trouve que la transmission est déjà remarquablement fluide. Je n'ai pas subi d'interférences et encore moins de rupture de signal.
Le taux de rafraîchissement du flux en direct passe automatiquement à 48/50/60 ips.
Notez qu'on peut se fixer une limite de distance : le drone n'ira pas au-delà. Pour ma part, peut-être par excès de prudence (le matériel étant prêté), j'avais fixé cette limite à 1 km/s.
Notez aussi l'option QuickTransfer à haute vitesse : grâce au protocole Wi-Fi 6, cette option permet de télécharger rapidement des images et des vidéos directement du drone vers un mobile via le Wi-Fi 6, à une vitesse pouvant atteindre 80 Mo/s, sans nécessiter de connexion à la radiocommande.
Il est vraiment extra de pouvoir profiter de toutes les données de vol : date, distance, altitude, durée, bref tout le tracé GPS précis de vos vols. J'ai ainsi appris que j'avais réalisé pour ce test 35 vols d'une durée totale de 4,91heues pour une distance totale de 17,5 km. J'aurais voulu en faire davantage mais un léger décalage de timing de 15 jours m'a moi aussi décalé dans mon organisation ! Rien de grave cependant, j'ai pu tester les bases de ce drone fidèlement.
Dans une logique proche, il existe une sauvegarde auto des principales données de chaque vol. Vous saurez tout : la distance parcourue, à quelle date, l'altitude atteinte, la durée, le nombre de vols total, la durée de vol totale, la distance totale parcourue, et une imagette représentant la scène filmée. Puis enfin, la faculté de pouvoir lire la séquence sauvegardée de votre choix en aperçu basse résolution.
il est simplement dommage que les infos sauvegardées n'intègrent pas la focale avec laquelle la scène a été filmée.
Grâce au site Geoportail, on peut visualiser les lieux interdits et ceux, autorisés avec des restrictions variables (ne pas dépasser 30 ou 60 mètres) lorsqu'elles sont applicables. Force est de constater qu'il est plus restrictif qu'avant de trouver des zones complètement libres. En cela, le site Geoportail est d'une utilité réelle à consulter avant tout décollage du drone.
Côté montage, la lecture et l'importation des fichiers n'a posé aucun souci avec notre logiciel de référence (FCPX), que ce soit depuis la carte mémoire ou depuis le SSD. Cependant, il faut dans ce dernier cas allumer le drone pour que les fichiers s'affichent dans l'interface d'import du logiciel de montage. Sinon le drone se borne à la recharge.
Prix
DJI Mavic 3 Pro (DJI RC) au prix de détail de 2099 €
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Bundle DJI Mavic 3 Pro Fly More (DJI RC Pro) au prix de détail de 3499 €
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