Test rail iFootage Shark Slider
le pro du rail
30 mai 2015 par Thierry Philippon
Le Shark Slider S1 de la marque iFootage est un rail pour travelling qui se différencie du Linecam, testé dans nos colonnes, sur 3 points principaux : d'abord il dispose de 2 tubes d'extension amovibles de 22 cm de diamètre, permettant de porter la longueur du travelling de 79 cm à 1,35 mètre ! Même en ramenant les mesures à la longueur effective de travelling, on parvient à des longueurs très honorables de 64 cm à 1,20 m. Autre différence avec le Linecam, il dispose d'un "volant" (actionné par un système de type poulie) qui offre une résistance, voire qui permet de déplacer la plateforme et votre appareil de prise de vues qui se trouve dessus, sans faire d'effort physique de translation mais en effectuant un simple mouvement de rotation avec le doigt. Enfin, Le Shark Slider dispose en option d'un kit complet de motorisation (fourni dans une valise) avec télécommande sans fil, batterie V et tous les câbles pour reflex. Pour des raisons de logistique dans un emploi du temps très chargé, et parce qu'il prend plus de temps à appréhender, je n'ai pas testé ce dernier élément. J'ai préféré me concentrer sur la réalisation d'une vidéo-test que vous pouvez découvrir. J'ai testé le Shark Slider tout d'abord sans rotule pour cause de souci passager de compatibilité de ma rotule personnelle, puis dans un second temps, avec une rotule Manfrotto MVH500AH qui convenait parfaitement. Le rail a été testé avec un reflex (Lumix GH4) et une caméra vidéo pour prosumer (Panasonic AG-AC90). Le Shark Slider est distribué par Digistore. Prix Shark Slider : 599 euros Prix Shark Slider en Bundle : 665 euros (avec extension supplémentaire et courroie supplémentaire). |
Le test du Shark Slider
Le Shark slider S1 est considéré comme un modèle compact, sans toutefois rivaliser avec la catégorie très particulière des rails de voyage (type Linecam46 ou les Edelkrone compacts). Il mesure 79 cm à la base, et son poids "nu" est de 3,4 kilos. A transporter d'un point à un autre, sans caméra, on peut saisir le Shark Slider par un des tubes, et son transport en est facilité. Le Shark slider est fourni avec un vrai sac de transport rembourré, et rapide à ouvrir. iFootage, le fabricant, a fait appel à des matériaux réputés légers et professionnels comme la fibre de carbone et l'aluminium anodisé. La fibre de carbone tout en étant plus légère, résiste remarquablement bien - d'après iFootage - à l'épreuve du temps (tests réalisés au bout d'un an). Le système utilise 8 couches de carbone... et 14 roulements à billes inoxydables. |
Une longueur de 79 cm (ou même 64 cm effectif) est un débattement plus important qu'il n'y paraît : déjà avec le Linecam 46, je m'étais surpris, une fois au montage, à raccourcir des travellings que je jugeais... trop longs, suivant leur intérêt esthétique ou narratif. Ici, le Shark Slider fait une longueur honorable à la base, distance qui est portée à à 1,35 mètre (1,20 mètre effectif) grâce à deux rails d'extension (inclus dans le pack de base). Autant dire qu'on bénéficie d'une bonne marge de manoeuvre... Il existe même une version bundle comprenant une possibilité d'extension à 1,90 m à l'aide de 2x2 rails d'extension. |
Notez que la course de la plateforme sur laquelle on fixe la rotule (et votre rappareil de prise de vues) ne repose pas sur un double déplacement du rail, système sur lequel est conçu les Linecam ou les Edelkrone, mais sur un déplacement conventionnel, celui d'une plateforme sur toute la longueur du rail. La charge supportée par le Shark Slider est au maximum de 7 kilos (chiffre théorique, réduisez-le de 20% pour prendre une sécurité) avec le modèle de base (64 cm), chiffre qui descend à 5 kilos avec l'extension en 120 cm. L'extension entraîne en effet une assise moindre du rail, il ne faut donc pas que la charge soit trop élevée. |
Le Shark slider est doté d'une courroie d'entraînement assez solide, fabriquée par S3M qui permet à la plateforme de se déplacer assez souplement. La courroie est reliée à une poulie qui a pour propriété de déplacer la plateforme (et la rotule-caméra qui se trouve dessus) sans effort ou presque au moyen d'un volant. Il suffit éventuellement d'un mouvement du doigt plus ou moins accentué et rapide pour mouvoir la plateforme. Si vous utilisez une caméra plus lourde, le fabricant conseille d'opter pour une poulie additionnelle elle-même plus lourde. La pose des tubes d'extension nécessite de changer de courroie (fournie). La longueur de cette courroie passe à 2,50 mètre. |
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En pratique, d'un seul doigt, souvent l'index, on peut provoquer un effet d'entraînement puis de vitesse de la plateforme, à tout instant contrôlable et offrant une bonne résistance. Cependant, on n'est pas obligé d'utiliser ce système puisqu'on peut très bien déplacer physiquement la plateforme et sa caméra comme avec n'importe quel slider. |
La base (la plateforme) est munie dessous de 6 guides qui sont bien étudiés, juste ce qu'il faut pour un travelling fluide. Ils peuvent être toutefois légèrement resserrés / desserrés si besoin. Comme sur la plupart des autres sliders, un loquet permet de verrouiller / déverrouiller le rail pour éviter - lors du transport - de se retrouver avec un chariot qui se balade, voire qui vous coince le doigt ! Le pas de vis central est en 3/8'', seules les rotules pros sont adaptées à l'instar de la Manfrotto MVH500AH que j'ai utilisée, parmi de nombreux choix possibles de rotule. On peut aussi utiliser le rail sans rotule mais la caméra ne pourra accomplit que des mouvements à hauteur de l'horizon du rail, sans inclinaison possible. Sur les blocs de côté, on peut utiliser du 3/8'' ou du 1/4''. Deux niveaux à bulles, l'un horizontal, l'autre vertical, sont disposés sur la plateforme, c'est toujours apprécié. |
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Le Shark Slider S1 autorise des travellings vraiment doux et fluides, la vidéo que j'ai pu réaliser, en atteste, du moins je l'espère. C'est un rail agréable à manier et qui reste intuitif même dès les premières minutes de prise en mains. Le mouvement est fluide mais comme toujours, il faut être bien concentré pour insuffler un mouvement sans aucun micro-changement de rythme. Il faudra aussi veiller, en cas de zoom avant ou arrière, à ne pas avoir le bloc latéral dans le cadre, ce qui se produit rapidement. Contre-plongée obligatoire ! Le slider ne produit quasiment aucun bruit de roulement, c'est un point sur lequel le fabricant semble avoir particulièrement porté son attention, bravo ! |
Le Shark slider est aussi muni de 4 petits supports de pieds inclinables et ajustables en hauteur. Ils sont donc à la fois orientables et suffisamment solides pour être placés sur le sol. On peut les replier si besoin pour une plus grande compacité (pendant le transport par exemple).
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Je craignais que les rails d'extension soient "galère" à monter / démonter, mais il n'en est rien, une fois enlevé / replacé le bloc latéral situé sur l'un des côtés, les deux barres d'extension se vissent / dévissent sans souci. Les tubes ajoutent un poids de 550 grammes à eux deux. |
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Si l'on utilise le Shark slider avec son extension, il va sans dire que deux trépieds sont absolument nécessaires. Leur installation prend du temps, tout comme les ajustements de hauteur ou d'assise, ne négligez pas ce paramètre, en vous disant qu'il suffit d'installer deux trépieds et de poser le rail dessus... ! Tout seul, c'est galère. Je l'étais souvent. Soyez au moins deux. Autre considération : le point de jonction - c'est à dire l'endroit où l'on visse chacune des barres d'extension, repose dans la vide. Elle est usinée de telle façon qu'on sent de façon imperceptible qu'on passe dessus, c'est vraiment bien conçu. Mais elle peut avoir avoir tendance à plier de façon insensible si l'on appuie sur l'ensemble plateforme-rotule-caméra. |
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Si on souhaite un travelling sur l'herbe et qu'on positionne le rail en fonction, le garde au sol n'est pas nulle, grâce aux pieds qu'on peut dévisser selon les besoins. Ce n'est pas le cas de tous les sliders (comme certains Edelkrone par exemple). Evidemment, à condition que la hauteur de l'herbe soit raisonnable...
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Et pour finir ci-dessus, une vidéo de démonstration / explication du fabricant. En anglais. |