Test Stabilisateur Zhiyun Weebill-S
le stabilisateur pour gros hybrides et reflex
10 mars 2020 par Thierry Philippon
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Zhiyun Weebill S
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Prix fabricant : 399 Euros |
Zhiyun est le leader des gyro-stabilisateurs. Le Zhiyun Weebill-S, proposé à 399 euros, est sorti à l'automne 2019. C'est un stabilisateur autonome pour caméra hybride ou boîtier reflex ou bien un bridge. Comme les autres gimbals, il stabilise votre appareil sur trois axes : panoramique (Pan), basculement (Tilt) et rotation (Roll). Après le le Crane 3 LAB et le Weebill Lab, plus économique (voir test complet ici), le Weebill S est beaucoup plus compact. De ce fait, il se marie bien avec :
La liste des compatibilités permet de connaître les boîtiers + optiques supportables et les possibilités de commande entre le stabilisateur et le boîtier par câble de liaison. Le Weebill S se distingue par une nouvelle motorisation plus efficace (couple moteur amélioré de 300% promet Zhiyun), avec un temps de réponse optimisé de 50%. Il est aussi moins cher au passage (399 euros contre 649 euros, prix de lancement). Le Weebill S est doté d'un écran de type afficheur intégré qui permet de visualiser la force des moteurs, la vitesse de suivi, la finesse de réglage, ou encore les boutons de personnalisation, etc. Mieux : ces réglages peuvent se commander depuis la poignée sans nécessiter de faire appel à l'Application du Weebill S. |
Le Weebill-S est fourni avec : 1 x stabilisateur WEEBILL-S |
L'application dédiée au Weebill S (Zhiyun-Tech ZY Play) a été repensée. Elle reste compatible avec iOS et Android. On trouve notamment dessus des modes d'utilisation comme le SmartFollow 2.0 qui permet d'effectuer un suivi précis d'un objet sans nécessiter d'équilibrer votre smartphone sur la caméra ou le stabilisateur. Place au test ! Digit-Access est le distributeur français de ce produit. Testé sur version Weebill-S V 1.96 |
Le test du Weebill-S
Le précédent modèle, le Weebil-Lab, pesait 1,2 kilos au complet. Le poids nu du Weebill-S (895 grammes) laisse toujours toute latitude pour le tenir à 1 ou 2 mains. Il faut toutefois additionner le poids nu du stabilisateur, des 2 batteries, de la plaque rapide, et du mini-trépied fourni. Au total, on arrive vite autour de 1300 grammes environ, poids qui s'additionne avec celui du boîtier photo et de son optique. Avec notre boîtier de test, on a totalisé tout compris 2,367 kilos. Ce n'est pas nul. Les dimensions du nouveau venu sont raisonnables à 30 x 19 x 14 cm. Le poids maximum théorique supporté par le Zhiyun n'est pas communiqué, mais son poids de charge maximum doit tourner autour de 3kg comme le laisse supposer la liste des compatibilités. Par contre, les caméras pros low cost (type NX80 Sony ou Panasonic HC-X1500), les caméras cinéma, ne pourront pas s'adapter dessus, en raison de leur encombrement. Le gimbal est livré dans une mallette de rangement. |
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Les 3 axes de l’appareil sont totalement verrouillables, ce qui évite que le Gimbal se balade dans un sac, ou en le transportant au risque de choquer les axes. Le mini-trépied fourni se visse dans l'un des pas de vis du stabilisateur. |
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Le design un peu révolutionnaire en L de ce Gimbal a été initié sur le Weebill Lab, il est donc logique que le Weebill-S reprenne cette même bonne idée. C'est à dire que le mini trépied peut venir se visser (grâce à un filetage 1/4'') à la base du gimbal (comme plein d'autres produits du marché) pour une tenue classique (nommée Mode Vertical ou Upright Mode) ou à mi-hauteur, au niveau de la base du compartiment à batteries. C'est ce que Zhiyun appelle le "mode Bandoulière" (Sling Mode). Cette conception est pratique soit pour filmer près du sol, soit surtout pour transporter le stabilisateur, le mini-trépied servant alors de poignée. Le centre de gravité est alors parfaitement équilibré, permettant de transporter ce stabilisateur qui est bien plus léger que lorsqu'on le porte autrement. Seul bémol, en action, on risque de toucher les boutons du panneau de commandes. Pour éviter cet écueil, le stabilisateur dispose d'un verrouillage des commandes du gimbal en appuyant deux fois sur la commande LV. Passer d'un mode à l'autre est extrêmement rapide et prend moins de 20 secondes. |
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Notez que même s'il est amovible, le mini-trépied me semble indispensable à fixer sur le stabilisateur, quel que soit l'endroit de fixation. La première raison est de pouvoir poser le Gimbal sur une surface plane à tout moment. La seconde est que sinon, la prise en main est un peu courte et votre main (ou vos mains) risquera de toucher les boutons de commande. |
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L'installation de la caméra sur le Weebill S nécessite toujours un peu de préparation mais celui-ci est facilité grandement par l'adoption de la fameuse platine rapide "deux-en-un" (Manfrotto/Arca-Swiss), qui offre une installation rapide mais surtout un changement d'équipement sans devoir rééquilibrer. L'astuce est que vous disposez d'une plaque à fixation rapide sur laquelle est vissée votre caméra grâce à une vis 1/4'', plaque que vous placez sur un module qui lui, reste à demeure sur le stabilisateur. L'ensemble est plutôt bien pensé même s'il demande un peu de cogitation au départ pour verrouiller correctement l'ensemble.
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Si besoin, on peut ajouter une base de support de caméra (fourni) de 1,5 cm de hauteur. | |
L'équilibrage est toujours un peu fastidieux quand le moindre demi-millimètre d'écart de réglage, a pour conséquence que la fluidité de votre stabilisation se comportera moins bien. Mais il est grandement facilité par les loquets de verrouillage qui aident à équilibrer un axe sans devoir maintenir manuellement les autres axes. C'est un gros point positif qui sert aussi pour le transport du stabilisateur. Comptez 5 à 10 minutes (la première fois) pour équilibrer correctement les 3 axes. Une fois équilibré, et à moins que vous ne changiez d'appareil, votre boîtier photo-vidéo sera réglé une fois pour toutes. |
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Pour l'équilibrage, une particularité concerne le roulis, dont le bras ne se déplace pas latéralement au niveau du moteur du roulis, mais au niveau du plateau rapide. Il faut déverrouiller pour cela un loquet situé sous le plateau rapide. Un problème qui peut survenir est l'avertissement - lorsque vous allumez le stabilisateur - qu'un des axes est bloqué. Ce peut être une fausse alerte, causée en fait par un boîtier photo trop proche du moteur droit de l'axe d'inclinaison. Rançon de la compacité, avec certains boîtiers comme le Sony A7III associé à une focale longue, la position du boîtier photo peut avoir pour conséquence que le viseur touche le moteur de l'axe de roulis lors de certains mouvements. En enlevant simplement le caoutchouc du viseur, parfois, ça peut passer. D'origine, le WEEBILL S contrôle électroniquement le focus via un câble adéquat avec les appareils compatibles, mais il est aussi capable d'un contrôle mécanique des focus/zoom via une roue présente sur sa poignée. Autre petite nouveauté, aussitôt le boîtier et son optique montées sur le Weebill S, celui-ci ajuste automatiquement sa puissance pour s'adapter à votre matériel. Un gain de temps mais aussi une vraie souplesse d'installation qu'il conviendra de tester. |
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L'autonomie a progressé grâce à deux batteries li-ion prévues de 2600 mAh prévues pour durer 12H en Max et 14 heures en Standard - quoiqu'elle se situe dans la moyenne. A titre de comparaison, le Weebill Lab bute à 12 heures Max. Du coup, je suis rarement tombé en rade avant la nuit tombée. De plus, on apprécie que les batteries soient amovibles. La durée de charge est de 2,5h. Attention à un splendide piège : Il faut recourir au chargeur indépendant (fourni), et non pas charger via la prise USB car vous ne chargerez rien du tout par ce connecteur ! J'en ai fait les frais, faute d'avoir consulté le manuel de l'utilisateur. |
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Le manche du Zhiyun regroupe un pavé de commandes dont un Joystick affectant le maniement du stabilisateur. On trouve aussi un écran de données OLED en N&B qui consomme par ailleurs très peu. Il indique par défaut le mode de stabilisation en cours ainsi que le niveau (graphique) de batterie restant. Puis il permet de déambuler dans le menu auquel on accède par la grosse molette inférieure. Grâce à elle, on va pouvoir paramétrer la force des moteurs, la vitesse de suivi, la fluidité, la plage d’insensibilité, ainsi que la connexion Bluetooth ou Wi-Fi active, ou encore la personnalisation des touches, sans être obligé de faire appel à l'application de Zhiyun. Sous le Joystick et à sa gauche latéralement, sont répartis le déclencheur photo / vidéo, et surtout le bouton improprement nommé POV (Point of View) qui correspond au mode Subjectif. Je dis improprement car ce bouton POV donne accès (en appui séquentiel) au mode POV comme au PF (Suivi panoramique) ou au mode L (Mode Verrouillage), selon la position du sélecteur latéral. C'est aussi grâce à ce bouton qu'on peut mettre le stabilisateur en veille, mode utile quand on veut calibrer le stabilisateur par exemple. La gâchette arrière donne accès au Mode de suivi (F). On trouve aussi le Mode Go (GO), et Mode Vortex (V). Voici un résumé de ces modes : |
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Le contrôle de la vitesse de déplacement de chacun des 3 axes ou la douceur des mouvements (Smooth) sont des paramètres parmi les plus intéressants. Pour la vitesse, si vous souhaitez quelque chose de lent, descendez vraiment autour de 5 à 10, sinon vous ne verrez guère de différence marquée. La force des moteurs bénéficie du mode Autotune qui calibre automatiquement la force des moteurs en tenant compte de la charge embarquée. L'Autotune fait trembler le stabilisateur puis c'est réglé ! Enfin sachez que dans l'obscurité, l'écran s'avère suffisamment lumineux. |
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En mode Suivi Panoramique (PF) : C'est le mode proposé par défaut, sans doute car c'est le plus oecuménique. La caméra effectue un mouvement panoramique (gauche/droite) en suivant le mouvement de la poignée de stabilisateur tandis que les moteurs d’axes d’inclinaison et de roulis restent immobiles. En mode Verrouillage (L) : ce mode verrouille le mouvement des trois axes et l’orientation de la caméra est ainsi fixée. Le Joystick sert ensuite à orienter le Gimbal dans les 4 directions. Dans ces 2 précédents modes, il est intéressant de pouvoir "forcer" manuellement l'inclinaison du Gimbal : par exemple vous inclinez le Gimbal vers le bas pour filmer un animal et dans ce cas, quels que soient vos mouvements, le Gimbal reste incliné vers l'animal, tant que vous n'avez pas désactivé ce mode. |
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En mode Subjectif (POV) : les 3 axes bougent selon le mouvement que vous imprimez à la poignée. C'est peut-être le mode le plus difficile à maîtriser de ce fait. Convient bien au clip vidéo par exemple. En mode Go (GO) : la caméra produit des mouvements plus rapides (Pano haut / bas) et inclinaison haut / bas, équivalent du mode Sportif sur d'autres Gimbals. En mode Vortex (V) : l'axe d'inclinaison s'incline vers le haut (uniquement) à 90° et suit le mouvement de la poignée qu'on peut alors mettre à l'horizontal. C'est ce mode qui permet le fameux tournoiement de la caméra sur elle-même très prisé des clips vidéo. A noter une approximation du manuel de l'utilisateur qui se contredit à deux endroits du manuel de l'utilisateur. Il faut bien appuyer 2 fois sur le mode POV pour accéder au mode Vortex. En mode Suivi (F) : tandis que le roulis est verrouillé (sauf si on agit dessus avec le Joystick), la caméra peut effectuer un mouvement panoramique ou d'inclinaison. Il est possible d’effectuer de simples panos verticaux ou horizontaux avec le joystick. |
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Enfin deux pressions rapides sur la gâchette arrière permet à tout moment de revenir à la position par défaut à l'horizontal. C'est une fonction qu'on utilise fréquemment. Cette même gâchette donne accès au mode Selfie en appuyant 3 fois rapidement. Attention à un piège, la commande de Selfie ne répond pas en mode L qu'on utilise souvent ni en mode Vortex. Il faut aussi se méfier de ne pas faire tourner à vide (sans caméra) les moteurs Brushless, car les moteurs "s'affolent" dans ce cas et se mettent à trembler frénétiquement. Un souci moins flagrant qu'autrefois : lorsqu'on éteignait le stabilisateur, la plaque coulissante / caméra, pouvait venir cogner l'armature. Ici, si votre appareil est bien équilibré, ce souci ne se produira pas. Le Zhiyun Weebill-S dispose d’un module Bluetooth (5.0) et Wi-Fi (2,4 Ghz). Attention, cette liaison Bluetooth / Wi-Fi n'est pas sans conséquence sur l'autonomie. |
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Le Weebill-S est fourni avec 4 câbles (étiquetés) pour couvrir les compatibilités de toutes les principales marques et produits photo-vidéo. La notice indique quel câble correspond à quelle marque, sachant qu'une même marque peut se voir attribuer un câble ou un autre selon sa connectique. La liaison s'établit au niveau du bras du moteur de l'axe d'inclinaison. Ensuite le Menu du stabilisateur permet de sélectionner le fabricant. Pour l'anecdote, l'un de mes boîtiers du test couplé avec le Zhiyun (un Fuji X-T4) ne figurait ni dans la liste de la notice ni dans le Menu. Mais chaque câble a une étiquette, j'ai donc scruté les étiquettes, observé les embouts, et compris que le bon câble était le câble intitulé "Micro-USB to typeC" (LN-MBUC-B01). Second problème, le Menu du stabilisateur ne référençait pas Fuji. Après consultation du site Fujifilm, j'ai compris que seule l'une des dernières mises à jour du firmware (V 1.96) du stabilisateur mentionnait Fuji. Et effectivement le stabilisateur prêté n'était pas à jour. Après mise à jour, Fuji est miraculeusement apparu (ainsi que Blackmagic). Le raccordement a permis ainsi d'utiliser les fonctions disponibles telles que l'enregistrement / arrêt du boîtier photo-vidéo depuis le manche, la prise de photos, la mise au point de photos, le passage aux modes photo AV / TV, le réglage des Iso, et de l'EV. Parfois, selon la compatibilité, le zoom électronique est aussi disponible et la prévisualisation en temps réel. |
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On dispose aussi d'une Molette de contrôle de la mise au point et éventuellement du zoom (électronique).
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Compte tenu des 3 pas de vis 1/4'' existants, le Weebill-S est capable de connecter plusieurs types d’accessoires comme un monopode, la molette servo zoom/focus motors, ou un système de transmission image. On trouve ainsi un accessoire optionnel d’installation rapide nommé « TransMount Quick Setup Kit » (environ 22 euros), qui permet de changer le mini trépied en un éclair puisque l'accessoire se visse entre le mini trépied et le corps du gimbal d'une part, et idem sur l'extrémité du compartiment à batterie. Donc un coût de plus de 40 euros tout de même. |
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Le Weebill-S propose aussi un système de transmission sans fil (émetteur+récepteur), non testé, permettant de contrôler l'image directement depuis un iPad ou un smartphone. Celui-ci peut rester à distance ou être fixé latéralement au moyen d'un support fourni. Ce système de transmission sans fil peut être monté directement sous la plaque à fixation rapide. Et permet de transmettre l'image synchronisée en 1080p 30i à une distance de 100 mètres. L'ensemble fonctionne uniquement avec l’application ZY Play. En sus, une nouvelle télécommande qui comprend un capteur de mouvement intégré permet une commande de détection de mouvement très précise et des réglages de paramètres en temps réel. En option, un Module de Transmission d'Image nommé TransMount, peut être directement monté sous la platine du plateau rapide. Il permet de transmettre alors par liaison Bluetooth 5.0 - avec l'aide de l'écran de votre smartphone greffé sur le Weebill - un signal 1080 / 30p synchronisé qui offre plusieurs fonctions intéressantes comme le Focus peaking, le Zebra, le SmartFollow 2.0 (permet d'effectuer un suivi précis des objets) ou le streaming en live, le Sync Motion (système applicatif de commande de capteur de mouvement) ou encore le ViaTouch 2.0 (ajustement en temps réel de la vitesse de suivi, l’ouverture, la sensibilité ISO, la vitesse d’obturation). Bémol, ce module est assez cher par rapport au prix du Weebill S : environ 200 euros. |