Test terrain trépied Benro KH26NL
04 mars 2017 par Thierry Philippon
Un trépied vidéo, c'est un choix plus important qu'il n'en a l'air car c'est parfois un investissement pour longtemps, voire très longtemps. La motivation à changer de trépied est bien plus rare que celle d'un appareil photo ou d'une caméra. Alors autant ne pas se tromper quand on se décide enfin ! Benro, fabricant dont nous avons testé déjà quelques modèles comme l'Aero Travel 4, lance deux nouveaux kits trépieds professionnels d'entrée de gamme, les Benro KH25N et KH26NL. Ces modèles viennent en remplacement du modèle populaire AD71FK5 apparu en 2012. Les deux nouveaux trépieds valent respectivement 250 et 300 euros, des prix attractifs par rapport à ceux des ténors du secteur (Manfrotto, Vinten, Sachtler). Ici pas de trépied qui se transforme en monopode (concept de l'Aero Travel 4) mais des trépieds destinés à rester des trépieds ! Ces modèles sont conçus plutôt pour les caméras professionnelles compactes, les DSLR, ou encore les caméras avec des longues focales mais jusqu'à 5kg. |
Les kits se composent ainsi : un kit de trépied KH25N ou KH26NL, un plateau coulissant QR11, un bras panoramique BS07, et un étui de transport avec une sangle. La garantie est de 5 ans. Le trépied KH25N a une hauteur dépliée minimale de 73.4 cm et une hauteur maximale de 155 cm. Le trépied plié fait 73.4cm, le rendant assez facile à transporter. Place au test ? |
Le test du trépied Benro KH26NL
Le professionnel, le réalisateur de mariages, ou l'amateur averti, recherche souvent un ou plusieurs trépieds avec lequel il puisse filmer de façon professionnelle, c'est à dire un trépied d'une grande stabilité, autorisant des mouvements précis et en douceur de type panoramique et inclinaison. Le Benro KH26NL répond en grande partie à ce cahier des charges. Il s'agit d'un trépied à 3 sections, avec des tubes doubles, ce qui est un gage de grande solidité. Pour s'en convaincre, j'ai exercé une forte pression vers le bas sur la rotule et le pied ne glisse pas du tout malgré la force exercée. |
Mieux encore : le Benro dispose d'une sorti de mini-entretoise (que Benro nomme "épandeur stabilisant") qui à la fois, renforce le maintien, mais aussi préserve l'écartement des jambes et permet de ranger les 3 jambes en un éclair par le dessous, avec une seule main. |
Le Benro dispose d'un bol de 60 mm, ce qui est une surface de contact modeste mais suffisante pour des besoins courants. Pour rappel, le bol est la pièce qui relie la rotule au trépied. Plus le diamètre du bol est large, meilleure est la stabilité. En haut de gamme, chez Benro, on trouve des bols de 75 mm (BV4 / BV6 / BV8), et même 100 mm (BV10). Chez Manfrotto, la célèbre rotule 504 HD dispose d'un bol 75 mm. Notez le niveau à bulle sur la tête. Notez aussi le bras dit "panoramique" qui est interchangeable, ce qui permet une utilisation de la main droite ou de la gauche. En théorie, le Benro peut prendre en charge des appareils de 5 kilos maxi, mais il faut toujours s’autoriser une certaine marge de charge utile. Comptez une charge de 4 kilos pour être sûr, ce qui ouvre le champ à la plupart des caméras pour prosumers (un Sony PXW-X70 au complet pèse 1,4 kilos) ou DSLR avec optique. Pour ma part, je n'ai pas poussé le Benro dans ses retranchements, lui faisant supporter au maximum jusqu'à 1,8 kilos. Notez que le petit frère Benro KH25 tolère la même charge maxi théorique de 5 kilos. Parmi les particularismes, on note des vis papillon à verrouillage rapide, des jambes à double tubes, et un étui rembourré inclus. |
Le Benro KH26NL est un trépied en aluminium. A l'inverse du carbone, l'aluminium est un peu plus lourd. Autre reproche : à la longue on peut rencontrer des difficultés à faire coulisser les jambes car le matériau peut se durcir. C'est vrai mais les pièces du Benro KH26NL semblent usinées avec sérieux. De leur côté, les trépieds en carbone sont faciles à transporter mais réputés moins stables. D'ailleurs, ils sont parfois fournis avec un petit sac de lestage, précisément pour accroître la stabilité. Mais surtout, les prix du carbone sont bien plus élevés en général. |
Le Benro KH26NL s'élève à 1,82 mètre, une fois les 3 sections totalement dépliées. C'est une hauteur très confortable pour un trépied pro. Ne croyez pas qu'une telle hauteur soit superflue. Lors du filmage d'un spectacle ou d'un meeting par exemple, une telle hauteur permettra de passer au-dessus de la tête des spectateurs gênants. Le KH25 de son côté, atteint 1,55 cm au maximum. C'est moins haut mais cette hauteur peut suffire. Il est presque dommage que Benro n'ait pas conçu un modèle intermédiaire à 1,70 mètre... |
Pour élever le trépied Benro à la bonne hauteur, le fabricant a conçu des vis à papillon à verrouillage rapide des jambes à double tubes. Cela permet de réaliser des ajustements de hauteur facilement mais surtout très rapidement. En effet, il suffit de déverrouiller chaque papillon de chaque jambe et de tirer la tête pour faire coulisser simultanément les deux premières sections de chaque jambe. Puis on serre. Cette hauteur convient à la plupart des situations car la tête du trépied arrive ainsi à hauteur du haut du buste du cadreur, soit environ 1,30 mètre. Si on doit encore élever le trépied, il faut déverrouiller les 3 autres papillons de la dernière section. Il faut éviter autant que possible de déployer cette dernière section qui diminue forcément la stabilité. Replié, en situation de transport, le Benro est un peu encombrant puisqu'il mesure 86 cm. Il faudra voir si le modèle KH25 peut vous suffire car replié, il fait 77,4 cm seulement. En transport aérien, il faut voir si cela passe, selon les compagnies, c’est variable. On vous conseille de mettre le trépied plutôt en soute, les trépieds au-delà de 40 cm ayant du mal à être tolérés, avec les mesures de sécurité parfois draconiennes et l’encombrement des cabines. |
La tête du kit est constituée d'une rotule vidéo qui se règle à l'aide d'un bol et semble avoir quelque lien de parenté avec la tête Manfrotto MV500AH. Elle peut évidemment s'orienter en tous sens, plongée ou contreplongée marquée selon un angle de +90°/-80°. Les deux mouvements du "pan" (panoramique) et du "tilt" (inclinaison) et l'orientation du bras panoramique (le manche, parfois nommé "moustache"), sont bien sûr tous les trois verrouillables dans la position adoptée par le cadreur. Les commandes tombent intuitivement sous les doigts, autorisant un tâtonnement à l'aveugle, une fois qu'on est familiarisé avec l'engin. A l'usage, on peut panoramiquer avec une grande fluidité, sans toutefois pouvoir régler le niveau de friction du pano aussi souplement qu'avec une tête fluide Manfrotto MVH504HD ou encore Vinten Vector 750 ! En effet, le réglage de friction s'effectue par une vis de serrage et non un dispositif comme celui du 504HD. Mais le Benro est un trépied de reportage pro entrée de gamme, pas un gros monstre de plateau. Toutefois, il existe 2 modèles hauts de gamme chez Benro (BV10 et BV8) qui disposent de 5 niveaux de réglages avec un contrepoids de 5 degrés (de 0 à 4) qui évitent les à-coups lors de l'inclinaison de la tête. Le manche comporte un grip mais il n'est pas terrible, franchement. En contrepartie ce manche peut se fixer indifféremment à gauche ou à droite, ce qui est pratique pour les gauchers ou dans des circonstances très particulières où un droitier a très peu d'espace et où le manche à gauche peut s'avérer salvateur ! Il est important de bien soigner le réglage du bol. S'il est très mal positionné, même de très peu, votre panoramique commencera droit mais finira de travers ! |
Un niveau à bulle situé à la base de la tête, aide à horizontaliser le trépied. Mais je vous conseille de conserver sur vous un niveau à bulle autonome à fixer sur la griffe de votre appareil de prise de vue.
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Le Benro dispose d'un plateau coulissant rapide QR11. Le plateau incorpore une vis 1/4". Aucun problème avec une caméra classique, même une caméra amateur. Si vous penchez le trépied avec la caméra dessus, celle-ci est retenue dans tomber. Pour faire coulisser la plaque, un gros bouton bleu situé à l'arrière assure l'engagement / désengagement du plateau. |
En revanche, la poignée du reflex peut venir gêner le maniement de la vis de serrage à droite. Pour cela, il suffit de serrer la vis de telle manière qu'on ait plus qu'un demi-tour de vis à effectuer, introduire le plateau, et serrer à fond d'un demi-tour. Ca tient. |
Malins, les embouts en caoutchouc des pieds du Benro forment comme des petits "chaussons" (amovibles) qui renforcent l'assise du trépied. Certes, le fabricant aurait pu choisir une couleur plus neutre (noir par exemple) car le coloris fait très "schtroumpf". Chausson retiré, le trépied repose sur deux pointes, permettant de s'adapter à n'importe quel terrain meuble. Pour remettre le chausson, c'est un peu "violent" car il faut forcer un peu, ne l'enlevez pas tous les 4 matins. |
Le Benro est fourni avec un vrai sac de transport plutôt costaud qui permet de faire tenir le trépied sans désassembler le manche ou la tête vidéo. Le transport est d'autant plus confortable qu'une bandoulière est fournie avec le pack.
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Notez aussi 3 petits clips en forme de crochet, qui permettent, durant le transport, d'éviter que les jambes ne s'écartent.
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