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Test vidéo Sony Alpha 7 IV

Le Plein format star de Sony

 

21 octobre 2021 par Thierry Philippon

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ALPHA 7 IV BOITIER NU

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Prix fabricant : 2800 Euros
 

A7 IV

Trois ans et demi d'attente pour découvrir le successeur du populaire boîtier Plein Format Alpha 7 III. Une rare longévité. Entretemps, Sony n'est pas resté les bras croisés. Le fabricant nippon a diversifié ses gammes. Ainsi sont sortis l'A7R IV, l'A7S III, l'A7C, l'A9MarkII et le vaisseau amiral Alpha1, avec une logique propre à chaque modèle : la résolution pour l'A7R IV, la sensibilité pour l'A7SIII , la rapidité pour l'A9II, la compacité pour l'A7C, et les performances haut de gamme pour l'A1. Côté camescopes, mentionnons aussi les Sony FX6 et FX3 qui partagent nombre de caractéristiques Bref, une profusion de modèles différents et assez proches en même temps.


L'A7 IV peut se définir par un mélange savant entre tous, picorant dans les qualités de ses grands frères. Mais il hérite surtout des performances des Sony A1 et de l'A7SIII. Tant en photo qu'en vidéo, les résolutions, vitesses, précisions et performances sont supérieures ou égales à celles de l'A7III. Mais ce dernier avait réussi un si bon équilibre entre des qualité photo, vidéo, un tarif et une ergonomie, que la marche est haute pour l'A7 IV !


Ce nouveau boîtier vise plusieurs cibles d'utilisateurs assez identiques au 7III : les passionnés, les vidéastes de mariages, ceux qui filment beaucoup de mouvements (photo sportive), et les créateurs de contenus vidéo. On pourrait ajouter les voyageurs. Un spectre large avec un dénominateur commun : à 2800 euros le boîtier, prix supérieur à celui de l'A7III (de 500 euros !), et compte tenu du tarif des optiques, il faut avoir une vocation photographique ou filmique ambitieuse. L'A7II avait largement rencontré son public. Le sillon est ouvert pour l'A7IV.


Alpha 7 IV

Nota Bene :


1) Ce test est essentiellement orienté vidéo car il existe d'excellents tests photo sur ce boîtier avec lesquels nous ne prétendons pas rivaliser. En revanche, tout n'a pas été dit ni testé sur les capacités vidéo de l'Alpha 7IV, loin s'en faut. Et magazinevideo étant un peu plus vidéo que photo, nous savons que c'est pour cela que vous nous lisez !


2) Précisons que l'Alpha 7IV a été testé avec la superbe optique 50mm GM F/1.2 recommandée par Sony pour ce test pour sa haute qualité optique (2200 euros tout de même !) mais aussi pour certaines fonctions qui ne sont optimisées qu'avec ce type d'objectif, par exemple le suivi Autofocus sur l'oeil.


Le boîtier devait également être testé avec le 24mm F1.4 GM, tout aussi recommandé, mais le caillou n'était pas disponible. Merci à Sony qui a pallié ce manque en se démenant pour nous fournir, à notre demande, un 28-70mm de complément, moins adapté pour ce test du strict point de vue de Sony.



> LIRE LA SUITE : Le test général du Sony A7 IV

Le test général du Sony A7 IV

A7 IV

L'ILCE-7M4 - c'est ainsi qu'il se nomme d'un point de vue commercial - revêt un logo tellement sobre en façade qu'il ne comporte que la mention "a7" (contrairement à ses prédécesseurs) et un discret "A7IV" sur le dessus. On ne peut pas faire plus minimaliste !


La structure en alliage de magnésium, ainsi que le verrouillage de l'optique, font progresser la résistance du boîtier à la poussière et à l’humidité. Mais on ne peut pas parler de vraie "tropicalisation".


Le poids de l'Alpha Mark7 IV (658 grammes) est quasi identique à l'Alpha 7 III (650 grammes) malgré des dimensions un peu supérieures (131,3 mm x 96,4 mm x 79,8 mm contre 126,9 x 95,6 x 67,3 mm). De loin, il peut être difficile de distinguer les deux.


sony A7IV

Un changement qui ne passe pas inaperçu : le capteur 24 Mpx de l'Alpha7 III tire sa révérence pour laisser la place à un capteur de même technologie (Exmor R) mais de 33 Mpx (effectifs), soit environ 1/3 de pixels en plus. Les fins observateurs remarqueront qu'il ne s'agit pas d'un capteur empilé (pas de "RS"), principale technologie à même de réduire le phénomène du Rolling shutter.


Sur le capteur de cet Alpha IV, dénombre la même dynamique (très bonne) que sur l'Alpha III, à savoir 14 bits (15 stops) en RAW, ce qui profite à la photo pour le recadrage. Mais la vidéo en titre profit également (en s-log).


Certes, le capteur de l'Alpha A1 fait mieux sur le papier (50 Mpx), sans parler de la résolution de 64 MPx de l'Alpha 7R IV.


Mais passer de 24 à 33 Mpx permet déjà de tabler sur un gain qualitatif, des possibilités d'agrandissement supérieures et dans une moindre mesure, des facultés vidéo optimisées puisque grâce à ce capteur 33 Mpx, Sony capte une image en "7K" en Full Frame et la stocke en 4K. Bon, on s'apercevra (regardez ci-après) qu'il existe un petit "mais".


Une certitude : il en résulte (en photo) une cadence par images supérieure en mode Rafale sachant que cependant, l'A7 IV plafonne à 10 images / seconde en RAW compressé (et 6 images en RAW non compressé), un débit très moyennement rapide pour un boîtier milieu-haut de gamme, la concurrence faisant désormais mieux (14 images sur le Nikon Z6 Mark II).


Consolation, on peut shooter plus de 800 vues en continu en RAW + JPEG. L'A7 III en était aussi capable mais pas en continuité des vues. 


Parallèlement, le processeur Bionz XR du Sony est celui des A1 et A7S III offrant jusqu'à 8 fois plus de puissance. Cela se ressent à tous les étages, déjà dans les manipulations pour passer d'une fonction à une autre, et dans le Menu.


alpha 7 IV 50p

Passons au point le plus discutable : Sony a fait évoluer son ancien A7III de telle manière qu'on peut désormais enregistrer en 50p en Pal ou 60p en NTSC. C'est assez normal en 2021 car la concurrence le fait déjà.


sans crop

sans crop x1,5


 


avec crop

avec crop x1,5


 


Dès que vous filmez en 50p / 60p, un crop (recadrage) important de x1,5 est appliqué (pas chez la concurrence). Il est obtenu à partir d'une résolution 4,8K en Super35.


Pour n'avoir aucun crop, il faut tourner en XAVC-S 4K 25p / 30p car l'image est obtenue dans ce cas à partir d'une résolution 7K. Ou tourner en HD (voir chapitre ci-après).


qualité image

"Grâce" au crop x1,5, avec le 50mm f.1.2 du test, j'ai pu obtenir l'équivalent d'un 75mm en 4K 50p et ainsi mieux capter l'expression du chiot.


 


Toutefois, ce recadrage n'a pas que des inconvénients. Il permet avec une optique donnée, de de multiplier ainsi par x1,5 la focale, en obtenant une qualité tout à fait remarquable. Par exemple avec le 50mm f/1.2 en ma possession, j'obtiens l'équivalent d'un 75mm ou encore le 28-70mm me permet d'obtenir un 42-105 mm. Pas mal finalement vu sous cet angle ! :)


De même pour la photo, on conserve un nombre de pixels tout à fait satisfaisant en recadrage : le capteur de 33 Mpx procure ainsi des photos recadrées de 14 millions de pixels, ce qui est largement suffisant pour obtenir un bon résultat.


Donc un crop à bien analyser au moment de choisir ses optiques.


sensibilité

La sensibilité, vu le grand capteur, tient le choc de la plus forte concentration de pixels Pour info, l'Alpha 7 IV propose une plage Iso classique allant de 100 à 51200 Iso, extensible en photo à 204800 Iso et à 102400 Iso en vidéo. Il dispose même en s-log3 d'un double Iso natif à 800 Iso et 3200 Iso...


Inutile de dire que la sensibilité reste extraordinaire par rapport à un boîtier peu sensible en micro 4/3 par exemple ou à certains boîtiers concurrents moins performants. Disons que jusqu'à 6400 Iso, le boîtier tien la route ! Mais on n'obtiendra pas mieux qu'un A7III, attendu que ce dernier développait sa sensibilité avec 24 millions de pixels.


Reste le Rolling shutter, talon d'Achille habituel des Full Frame. Il reste un peu trop présent à mon goût. Consolation pour Sony : les rivaux le subissent aussi ! :)


s-cinetone

Côté colorimétrie, le Sony A7 IV propose plusieurs profils d'images dont le rendu couleur "cinéma" S-Cinetone, déjà implémenté sur les FX6 / FX3 , mais aussi sur le A7S III depuis sa mise à jour 2.00.


Ce rendu S-Cinetone est inspiré par la colorimétrie de la VENICE. Rappelons que le S-Cinetone apporte une colorimétrie plus fidèle pour la texture de la peau, dans un contexte de hautes lumières, est s'avère idéal pour un rendu d’image cinéma mêmes i vous ne filmez pas de visage. 


Les autres Profils connus de Sony sont tous là : s-Log2, s-Log3, HLG1-3, Cinéma 1-4, etc., tout comme les réglages habituels : Niveau de noir, Gamma, Détail, Saturation, etc.


alpha 7IV

La stabilisation repose désormais sur 5 axes avec 3 paramètres possibles : Off, Standard, Active. La stabilisation obtenue permet d'abaisser la vitesse d'obturation de 5,5 IL en photo, sans flou de mouvement. En vidéo, on gagne surtout un mode électronique dit "Active" (idem A7S III, A1), valable même au téléobjectif dont l'Alpha 7 III était dépourvu.


Ce mode Active n’est pas possible à 100 ou 120 im/s. Il consomme un peu. Sur trépied, il est normalement conseillé de désactiver le stabilisateur mais il m'est arrivé de l'utiliser sans dommages apparents.


stabilisateur standard alpha 7 IV

Stabilisateur Standard


 


stabilisateur active

Stabilisateur Active


 


Le stabilisateur est-il efficace ? Incontestablement, oui, sans discussion possible au téléobjectif, dès les focales moyennes (telle que l'optique 50mm du test) ou l'autre optique que j'avais demandée à Sony, le 24-70mm. Hormis cela, le stabilisateur est peu efficace en marchant. Équipez-vous impérativement d'un Gimbal, filmez sur pied ou re-stabilisez au montage ! Autre inconvénient : le stabilisateur Active impose un recadrage sensible d'environ 10%.
optiques

Nombre d'optiques conviennent évidemment à l'Alpha 7 IV en Full frame ou APS-C. non seulement des optiques Sony mais aussi des optiques Sigma et autres fabricants de cailloux... Ce qui fait de la monture E une monture sûre...


Le 50mm f/1.2 GM (M = Master) est une merveille de luminosité mais à 2200 euros l'optique, on n'en attendait pas moins ! Inutile de dire qu'on paye surtout l'ouverture exceptionnelle, la plus grande de Sony pour cette catégorie de focales. Optiquement parlant, il s'agit de quatorze lentilles classées en 10 groupes dont 3 lentilles asphériques, et un traitement spécial anti-reflet. Le piqué est remarquable, même à pleine ouverture.


Il résiste à l'humidité et à la poussière...


Sony A7IV
A7IV
Les aberrations optiques du 50mm f/1.2 sont quasi inexistantes. Le choix, grâce au commutateur latéral à droite, d'effectuer une rotation crantée ou lisse est un petit plus. Par contre, on ne peut pas associer la stabilisation de ce boîtier (qui en est dépourvu) à celle du boîtier. Sony doit avoir ses raisons... De plus, Sony propose d'autres optiques 50mm moins lumineuses (f/1.8 par exemple) à son catalogue. Moins lumineuses mais aussi moins chères. Enfin, le poids de l'optique Sony (presque 800 grammes), quoique inférieures à des 50mm d'autres marques, est à prendre en compte. Le doute est donc permis sur le succès de cette optique qui paraît réservée à des usages uniquement ou principalement professionnels.
alpha 7 IV

Notez que l'on enregistre sur carte SDHC / SDXC mais on peut désormais opter, sur l'un des deux slots, pour l'enregistrement sur carte CF Express type A. Sony n'a pas fourni cette carte mais je disposais de plusieurs cartes SDXC hauts de gamme dont une UHS-II, V90 U3 qui ont donné entière satisfaction. Pour l'enregistrement Long GOP, une carte SDXC V30 suffit. Pour l'enregistrement All-Intra, une v90 est requise ou une carte CF Express.


Le logement est agréable à ouvrir, à la fois ferme et solide, je le préfère au système d'ouverture du logement d'un Lumix GH par exemple.


A7 IV

On apprécie globalement la disposition des commandes, assez proche de celle, déjà convaincante, de l'A7 III. Un particularisme a attiré mon attention : la roue codeuse à droite ne sert pas qu'à l'exposition (paramétrée ainsi par défaut) mais aussi à d'autres fonctions si l'on préfère. Une liberté judicieuse... Elle dispose en plus d'un verrouillage. 


On observe la commande Rec sur le dessus, tout comme sur l'A7S III. Elle est plus visible cette fois.


A7IV

Une nouvelle molette de sélection à deux niveaux, fait son apparition : Auto, réglages personnalisés et PSAM à l'étage supérieur, Photo / Movie / S&Q à l'étage inférieur. Un astucieux système de verrouillage léger évite de tourner le tourniquet inférieur par erreur. Mais je ne suis pas certain que ce principe à 2 étages soit le système le plus pratique à l'usage. À voir à l'usage sur le terrain (ce qui est difficile à faire durant un test journaliste même réalisé sérieusement) ?


A7IV

L'ergonomie générale est plus en rondeurs que sur l'A7III, sans changer toutefois le poids autour de 660 grammes. Le grip, comme l'avait annoncé le fabricant, est effectivement un peu plus maniable, c'est à dire qu'il est davantage étudié pour favoriser la préhension. Il existe davantage de place pour l'auriculaire en bas !), sauf avec des grosses mains. Revers de la médaille, cette meilleure préhension a pour effet d'accroître les mensurations de l'Alpha 7 IV (126,9 x 95,6 x 67,3 mm).


Alpha 7 IV
alpha 7 IV
On apprécie également le Joystick, un autre petit régal d'ergonomie tout comme l'accès au raccourci Fn, auquel j'ai beaucoup recouru.
Viseur A7 Mark IV
a7IV

Viseur et écran s'améliorent nettement : 3.69 millions de pixels pour le premier (au lieu de 2,36 Mpx sur l'A7III) pour 0,5'' (1,3 cm) et propriété vari-angles. Le taux de rafraîchissement s'améliore également à 120 Hz.


Quant à l'écran, il s'agit d'un 3 pouces de diagonale avec 1,03 millions de pixels.


Surtout, l'écran se déploie latéralement façon "Lumix GH" (qui a initié le mouvement il y a bien des années), grâce à une rotule désormais en vigueur chez Sony (sauf sur le Alpha 1, ce qui en fait un gros inconvénient !). C'est une nette avancée sur l'A7III. On peut juste regretter que la résolution soit inférieure à celle d'un Lumix S1H par exemple (2.1 millions de pixels). La diagonale de l'écran est aussi légèrement plus grande chez Panasonic (3,2'').


a7 IV

Côté autonomie, la batterie (NP-FZ100) de 2280 mAh est censée combler la gourmandise énergétique de l'A7 IV. En fait, tout dépend de l'utilisation. En photo, elle permet de shooter jusqu'à 600 vues, ce qui est correct sans être exceptionnel. En vidéo, ce sera plus aléatoire, car les formats comme le 4K 50p sont gourmands.


Toujours est-il que c'est le même modèle par rapport aux autres boîtiers Sony, ce qui permet éventuellement aux possesseurs d'un autre boîtier Sony Alpha, d'utiliser les batteries de celui-ci pour l'Alpha IV.


Quoi qu'il en soit, même conseil que d'habitude : pour la vidéo surtout, faites l'acquisition d'au moins une seconde batterie NP-FZ100.


La charge s'effectue via l'USB ou le chargeur dédié (fourni). Et même lorsqu'il est connecté à l'USB, le boîtier peut continuer de fonctionner.


autofocus

L'autofocus, point (très) fort de Sony, conserve ses performances avec 759 points à détection de phase (sur 94% de l’image) et un suivi en temps réel. Il reprend pour une bonne part les spécificités de l'Alpha A1 (sans l'égaler très probablement).


Par ailleurs, et surtout, on note une amélioration visible entre l'Alpha III et l'Alpha IV : par exemple l’AF sur l’œil (Eye AF) peut suivre les yeux des animaux en temps réel en vidéo dont ceux des oiseaux (Bird Eye AF) : c'est une fonction performante directement héritée de l'A1.


Cet excellent suivi n'est possible qu'avec une optique parfaitement synchrone avec le boîtier. Sony rappelle par exemple que son optique 50mm f/1.2 sera très bonne dans cette circonstance. Une autre optique moins performante ne le serait probablement pas autant.


On notera aussi une continuité du suivi AF, ce qui devrait beaucoup plaire aux amateurs de photos d'oiseaux par exemple (qui utilisent des forts téléobjectifs).


alpha 7 IV

On salue aussi le Focus Map, fonction astucieuse qui permet de visualiser en bleu et rouge la profondeur de champ pour régler l'iris en conséquence et obtenir ainsi la PDF voulue.


Parmi les autres fonctions de Mise au point, un mode dédié permet, en Automatique, d'ajuster simultanément la mise au point en manuel (idem A1, A7SIII).


alpha 7IV Compensation

On trouve aussi la très intéressante fonction Breathing compensation. Celle-ci permet de compenser le léger changement de focale qui se produit habituellement lorsque la mise au point s'effectue entre deux sujets éloignés (on appelle ça le rack focus). Grâce à cette fonction, on préserve comme par magie un cadre fixe, et on offre ainsi des transitions de mise au point tout en douceur. J'adore cette fonction qui n'est évidemment pas due à la magie mais à un léger recadrage (un de plus !) qui permet à Sony de jouer dans la zone de ce recadrage. Cela justifie donc de ne pas laisser en permanence la fonction sur Marche.


Dommage, le Breathing compensation ne fonctionne qu'avec certaines optiques Sony triées sur le volet, en gros les optiques GM en focales fixes (comme le FE 35mm f/1.4) ou zooms (comme le FE 12-24mm f/2.8) et de rares optiques G (FE 20mm f/1.8G).


A7 IV connectique

Côté connectique, le "lifting" par rapport à l'Alpha 7 III est complet : d'une part Sony a implémenté des prises micro mini-jack et casque, HDMI type-A et connecteur Multi / micro USB. D'autre part, le nouveau connecteur USB 3.2 Gen2, sert à la fois d'alimentation, et de connecteur capable de délivrer un débit de 10 Gbps. Cette même prise peut aussi être dévolue à la connectivité pour une liaison Ethernet 1000BASE-T afin de transférer des datas plus rapidement en Wi-Fi 5 GHz ou 2,4 GHz.


Les portes latérales restent ouvertes sans se refermer, ce qui est apprécié.


audio Alpha 7 IV
Côté audio, la panoplie de commandes est classique et plaisante. D'une part, vous pouvez régler le son aisément, par défaut il est au niveau 26. Notre essai sonore montre que le rendu sonore des timbres de voix est plutôt très bon et que l'Autofocus produit peu ou pas de bruit. On trouve toutefois un réducteur de vent Auto amélioré, et une interface numérique (griffe) Mi comme sur les A1 / A7S III qui peut accueillir les micros Sony ECM-B1M et ECM-W2BT.
A7IV transfert

Le transfert a été amélioré. La procédure est plus simple mais aussi plus étendue puisqu'on peut désormais copier un flux 4K15p, FHD 60p, FHD 30p ou encore HD720 30p. De même, la diffusion en direct et les communications à distance sont possibles sans recourir à un logiciel dédié. Les fichiers RAW peuvent être transférés vers l'application Imaging Edge Mobile via liaison Wi-Fi 5 GHz ou 2,4 GHz. Application qui, par ailleurs, pilote la mise au point.


L'Alpha 7 IV est aussi une caméra de streaming évoluée lorsqu’elle est connectée à un ordinateur ou à un mobile. Les technologies UVC (USB Video Class) et l’UAC (USB Audio Class) font de l’Alpha 7 IV une caméra de streaming haute performance.


Seul problème, la cadence du streaming en Live est limité à 15 im/s en 4K. C'est très insuffisant. Il existe une solution de repli : diffuser en FullHD, ce qui permet de diffuser à 60 im/s. Ouf !

À noter : un nouveau service Cloud, l'"AI Video Editing Studio", permet un montage automatisé piloté par l'intelligence artificielle (IA).

Enfin, le versant écologique n'a pas été omis. Sony utilise le plastique recyclé SORPLAS, qui est produit sur des sites alimentés par l’électricité solaire entre autres. En outre, l’emballage est fabriqué à partir de matériaux recyclables.


A7IV


(Test vidéo Sony Alpha 7 IV)

Résolutions vidéo / fréquences

Les facultés de l'A7 IV en matière de formats, normes d'échantillonnage, standards de compression, et résolutions sont fort nombreuses et complexes pour le photographe peu habitué à la vidéo. J'ai donc jugé utile de consacrer un chapitre que j'espère complet pour décrire toutes ces différences et dégager ce qui est remarquable de ce qui l'est moins.
Alpha 7IV

Comme on s'y attendait vu la relative ancienneté de son prédécesseur, les facultés vidéo du Sony A7 Mark IV sont à la hausse, c'est pourquoi c'est un boîtier qui peut fortement séduire les vidéastes. En effet, entre le A7 III et le A7 IV, on évolue d'une résolution en 4K30p sur l'A7III, à du 4K60p en Super35mm (avec crop, j'y reviens plus loin).


L'A7 IV améliore aussi sur le papier le 4K30p car le boîtier capture en réalité des images en résolution 7K (conséquence de l'augmentation de pixels du capteur) qu'il suréchantillonne pour enregistrer de la 4K 30p ainsi optimisée.


Notez par contre que Sony a fait l'impasse en interne sur le 4K DCI ou le RAW vidéo (celui d'Apple, le ProRes RAW), ce qui est contestable, surtout pour le 4K DCI, présent chez d'autres fabricants.


4:2:2

Selon le couple résolution / fréquence choisi, l'autre différence importante qui plaira aux pros est qu'on bénéficie du 4:2:2 10 bit ou 4:2:0 8bit, là où l'ancien A7III se contentait de 4:2:0 8 bit. Cela laisse beaucoup plus de marge de manoeuvre pour ceux qui travaillent la colorimétrie en 4:2:2. Et le fait que ce soit en 10 bits correspond vraiment à une quantification pro.


Autre atout : le boîtier A7 IV est conçu pour enregistrer plus d'une heure de vidéo en continu. Sony a visiblement prévu un système de dissipation de chaleur efficace car le 4:2:2 10 bits et / ou l'enregistrement illimité sont très "énergivores".


4K

Dans le format le plus "simple" - le XAVC-S 4K - le Sony A7 IV exploite le codec MPEG-4 (H264) en Long GOP pour enregistrer en 4K, en réalité en 3840 x 2160, ce qui correspond à de l'UHD. Je vous avoue que j'utiliserais probablement le Long GOP si j'étais acheteur de l'Alpha7 IV, plutôt que le ALL-Intra.


Mais surtout, Sony a fait évoluer son ancien A7III de telle manière qu'on peut enregistrer en 50p (ou 60p en NTSC) en sus du 25p (ou 30p en NTSC).


  • -XAVC-S 4K 50p 4:2:2 10 bits (200 Mbps)
  • -XAVC-S 4K 50p 4:2:0 8 bits (150 Mbps)

Une bonne nouvelle sur le papier...


slog3
Signalons aussi que la dynamique s'améliore, revendiquant en s-log3 un gain de 15 Stops comme sur les A7SIII / A1.
sans crop alpha 7 IV

(sans crop en 25p)


 


avec crop alpha 7 IV

(avec crop x1,5 en 50p)


 


... car il faut retenir que dès que vous filmez en 50p / 60p (à 150 Mbps en 4:2:0 8 bits), un important crop x1,5 est appliqué. Il est obtenu à partir d'une résolution 4,8K en Super35. À l'inverse, s'il s'agit de 4K25, l'image est obtenue à partir d'une résolution 7K. Bien sûr, on aurait préféré du 4K60p Plein Format comme sur les R5 / R6 de Canon.


Pour n'avoir aucun crop, il faut donc tourner en XAVC-S 4K25p / 30p à 60 Mbps ou 100 Mbps en 4:2:0 8 bits ou 4:2:2 10 bits à 140 Mbps. Ou tourner en HD (voir ci-après).


Côté fréquences, en NTSC (pas en PAL), notez qu'on peut utiliser l'XAVC-S 4K en 24p (en 4:2:0 10 bits ou 8 bits à 100 Mbps). Cette fréquence 24p est plutôt bien adaptée au rendu "cinéma", surtout si vous la combinez avec une rendu Cinetone-S. Je vous invite à aller voir ce que ça donne sur nos images-tests !


XAVC-S HD

Pour ceux qui n'auraient besoin que de résolution HD et qui se ficheraient éperdument du 4K, l'Alpha 7 IV enregistre aussi en XAVC-S HD. L'avantage global du HD est qu'on contourne le problème du crop X1,5 en HD, à savoir que le crop ne s'applique pas même en 50p / 60p, du moment qu'on reste en HD.


On peut alors enregistrer en :


  • -4:2:0 8 bits en 16, 25, 50Mbps. Pratique par exemple pour enregistrer des débats, des concerts, des pièces de théâtre car le fichier sera moins lourd...
  • -4:2:0 8 bits (Ralenti) en 60 Mbps ou 100 Mbps
    -4:2:2 10 bits en 50Mbps (uniquement).

Toutes les fréquences sont acceptées jusqu'au 100, 120p. C'est dans ce cas qu'on a besoin d'un débit plus élevé à 60 ou 100 Mbps.


XAVC HS

L'Alpha 7 IV utilise aussi, si l'on préfère, le codec MPEG-H HEVC/H.265 qui correspond au standard "XAVC-S HS 4K". L'avantage est d'obtenir une plus forte compression caractéristique du H.265 et donc des fichiers moins lourds, à qualité quasi égale avec le H.264.


Le fait qu'on soit en H.265 ne change pas (bien entendu) la logique des résolutions / fréquences et du crop correspondant., à savoir qu'en 50p / 60p, on subit toujours le crop X1,5, contrainte qui disparaît en 30p / 25p.


Le format XAVC-S HS 4K présente un avantage supplémentaire, il permet de choisir son débit parmi 5 débits :

XAVC-HS 4K 50p 4:2:0 10 bits (45 Mbps)
XAVC-HS 4K 50p 4:2:0 10 bits (75 Mbps)
XAVC-HS 4K 50p 4:2:2 10 bits (100 Mbps)
XAVC-HS 4K 50p 4:2:0 10 bits (150 Mbps)
XAVC-HS 4K 50p 4:2:2 10 bits (200 Mbps)


Avec le débit de 45 Mbps, qui reste d'excellente qualité, on allège ses fichiers. Au contraire, avec un débit maxi de 200 Mbps en 4:2:2, on obtient une excellent qualité au détriment du poids des fichiers, nettement plus lourds.


Intra frame

Dans les exemples ci-avant, on enregistre en Long GOP. Dans ce nouvel exemple, on passe au All-I, autrement dit à la compression Intraframe, disponible en 4K comme en HD. Une carte V90 est requise ou une carte CF express type-A.


Les possibilités sont :


XAVC S-I 4K (INTRAFRAME)
600 / 500 Mbps 50p 4:2:2 10 bits
300 / 250 Mbps 25p 4:2:2 10 bits
(NTSC) 240 Mbps 24p 4:2:2 10 bits


XAVC S-I HD INTRAFRAME)
222 / 185 Mbps 60P / 50p 4:2:2 10 bits
111 / 93 Mbps 25p 4:2:2 10 bits
(NTSC) 89 Mbps 24p 4:2:2 10 bits


ralenti
Ralenti A7IV

Enfin, l'A7 IV offre bien évidemment aussi un mode Ralenti / Accéléré (S&Q) somptueux, valable en 4K comme en 1080p. Il bénéficie d'une position dédiée sur le commutateur, ce qui est plus immédiat dans l'action.


Le Ralenti / Accéléré est réglable aux fréquences suivantes : 120fps 60fps 30fps 15fps 8fps 4fps 100fps 50fps 25fps 12fps 6fps 3fps 2fps 1fps.


On obtient des réglages de ce type :


Ralenti vitesse de défilement enregistrement : 50p
Vitesse de défilement : 100 fps (ou 120 fps) en HD
R réglage d'enregistrement : 50M 4:2:0 8 bits


Le mode ralenti peut ici s'élever à 100 fps en Pal (ou 120 fps en NTSC), mode dit « HFR » (High Frame Rate). A 100fps, en 1080/50p, vous êtes 50% plus lent. A 100fps, en 1080/25p, vous êtes 25% plus lent. Les chiffres diffèrent en NTSC. La limite de durée n'existe pas, avec une carte appropriée, capable d'« avaler » le débit.


Le 120p (NTSC) peut être utile par rapport à du 100p (Pal), car il offre 20% de ralenti plus accentué.


L'accéléré est également exploitable en XAVC-S 4K entre 1 et 25 fps. Selon la nature de la scène, on peut opter pour du 60 Mbps ou du 100 Mbps.


Attention, comme souvent, les modes Ralenti ou Accéléré sont soumis à conditions : ils ne fonctionnent pas en mode Auto et vous ne pouvez pas solliciter l’AF en cours d’enregistrement (mais vous pouvez vous servir de l'AF au départ), ils sont dépourvus d'audio, et obligent (pour les ralentis) à être exploités seulement en FullHD et à utiliser une carte U3.



(Test vidéo Sony Alpha 7 IV)

Long GOP ou All-Intra de l'A7 IV ?

LOng GOP

Différence entre le Long GOP et le All-Intra.


 


le long GOP

 


L'A7IV propose les deux types de compression. Mais comment choisir ? Quelles sont les différences ? Voici un rappel des connaissances techniques :


À débit égal, le long GOP, c'est plus léger (tout est relatif) mais c'est plus compliqué pour une carte graphique ou un processeur à afficher au montage, au sens c'est plus lent, exigeant plus de calculs. À l'inverse, le All Intra (Frame) s'affiche plus facilement au montage mais est plus volumineux. GOP signifie Group of Pictures, qu'on dénomme aussi INTER-IMAGES. La métaphore qu'on peut prendre pour comprendre la différence avec le All-Intra, est la suivante : avec un groupe d'humains, il faut souvent tenir compte de tout le monde pour être d'accord sur le plat qu'on va manger à midi, sur l'heure à laquelle on va se lever pour partir, ou le choix de la randonnée qu'on va faire. Et on a tous l'expérience de phénomène de groupe où il y a toujours un ou deux énergumènes qui ont avis différent du reste du groupe ! Et ça prend des plombes pour mettre le groupe d'accord.


En vidéo le Long GOP, c'est presque pareil : le groupe d'images est formé de telle sorte que chaque image est interdépendante l'une de l'autre. L'interdépendance se manifeste par le fait que le GOP est constitué d'images qui se suivent mais qui n'ont pas la même fonction. Les images se nomment I, P, et B. Le I, c'est l'image de référence, le P (il y a plusieurs P), c'est l'image prédictive, qui va prédire l'image suivante en fonction d'un mouvement donné. Par exemple, si je commence à accompagner une abeille vers la sortie, l'algorithme va prédire que ma main va effectuer tel mouvement. Et pour finir, il va donc s'appuyer sur les images... B.


B veut dire bidirectionnel, c'est à dire que le codage va partir de l'image de référence (le I), regarder l'image prédictive (le P) et en déduire toutes les images intermédiaires. Puis il va repartir sur un P, etc. Comme la séquence IPB peut être assez étendue, on appelle ça du Long GOP.


Comme il y a beaucoup d'optimisations de calculs, la compression fait des économies d'images, et du coup, le débit n'a pas besoin d'être trop élevé. Du 100 ou 150 Mbps suffisent généralement, voire même du 60 Mbps. D'autant que la compression reste de bonne qualité quand il y a des parties d'images fixes dans un groupe d'images (une interview par exemple ou des musiciens sur scène pris en grand-angle avec tout le temps le même décor à la même focale).


Sur le Sony A7IV, on atteint au maximum les 200 Mbps, pas au-delà. Encore faut-il qu'il y ait des éléments complexes à compresser : des mouvements amples ou brusques, des feuillages, la mer, etc.


 


l'Intra-Images

 


L'intra-images, c'est différent. Chaque image est entière et indépendante. Y'a pas de groupe. Y'a pas de P, pas de B, y'a que du I ! Du coup, tout est codé dans chaque image. Pour reprendre la métaphore de mon groupe humain, c'est un peu comme si chaque individu du groupe, pour chaque sujet évoqué par le groupe, se définissait par la somme des avis des autres membres du groupe. Tout le monde serait d'accord avec tout le monde. Ce serait donc plus simple.


Donc pour l'ordinateur, le All-Intra c'est aussi plus simple car il détecte mieux chaque image. Mieux au sens plus rapidement. y'a moins de calculs. Mais du coup, inconvénient de l’All-I, les débits sont plus élevés pur parvenir à détecter toutes les informations que contiennent chaque image. Avec le XAVC S-I (on retrouve le "I" de Intraframe), on arrive à 500 Mbps en Pal et même 600 Mbps en NTSC.


Il faut des ordis puissants pour décoder ces images et / ou utiliser une méthode de montage visant à optimiser le débit des fichiers (méthode du montage Proxy par exemple).



(Test vidéo Sony Alpha 7 IV)

Photos Alpha 7 IV

Voici plusieurs photos réalisées principalement avec l'optique Sony 50mm GM F/1.2. Quelques-unes ont aussi été réalisées avec l'optique-zoom Sony 28-70mm. f/3.5-5.6. Vous pouvez aussi retrouver certaines de ces photos en RAW dans notre espace Téléchargement (accès Premium).
Alpha 7 IV

photos Alpha 7 IV


alpha 7 IV
alpha 7 IV
alpha 7 IV
alpha 7 IV
alpha 7 IV
alpha 7 IV
Alpha 7 IV
alpha 7 IV


(Test vidéo Sony Alpha 7 IV)

Profils d’images de l'A7 IV

S-Cinetone

Côté colorimétrie, le Sony A7 IV propose plusieurs profils d'images dont le rendu couleur "cinéma" S-Cinetone, déjà implémenté sur les FX6 / FX3 , mais aussi sur le A7S III depuis sa mise à jour 2.00.


Ce rendu S-Cinetone est inspiré par la colorimétrie de la VENICE. Rappelons que le S-Cinetone apporte une colorimétrie plus fidèle pour la texture de la peau, dans un contexte de hautes lumières, est s'avère idéal pour un rendu d’image cinéma mêmes i vous ne filmez pas de visage. 


Les autres Profils connus de Sony sont tous là : sLog2, s-Log3, HLG1-3, Cinéma 1-4, etc., tout comme les réglages habituels : niveau de noir, gamma, détail, Saturation, etc.


Pour modifier le rendu d’une séquence, les fabricants font souvent appel à paramètres regroupés qu’on appelle les profils d’images.


Profils d'images

Commençons par comprendre :
Les profils d’images, c’est un peu le pendant des styles en photo, mais avec nettement plus de facultés en vidéo. Vous disposez de plusieurs profils d’images allant de PP1 à PP11. Chaque profil intègre 2 paramètres constitutifs du signal vidéo : le gamma (schématiquement "le contraste", les puristes me pardonneront) et le gamut (nommé aussi "matriçage") qui s'apparente à la colorimétrie et à la saturation colorimétrique. Bien sûr, utiliser un Profil d’images n'est pas indispensable. Il existe d’ailleurs une position Off. Dans ce cas, les réglages usine de la caméra s’appliquent, auréolés de vos paramétrages de prises de vues : iris, balance, etc.


Les Profils offrent une grande liberté d’s'usage : soit vous pouvez sélectionner certains Profils sans rien modifier étant donné que des réglages sont déjà précalibrés. Soit vous modifiez les Profils très finement.


Les 11 Profils (Hors PP Off) que propose la caméra peuvent être classés en 3 sous-catégories.


  • PP1 = Gamma standard (nommé Movie) et Movie
  • PP2 = Still et Still
  • PP3 = ITU709 et Pro
  • PP4 = ITU709 et matrice ITU709
  • PP5 = Cine1 et Cinema
  • PP6 = Cine2 et Cinema
  • PP7 = Gamma s-log2 et mode Couleur S-Gamut
  • PP8 = Gamma s-log3 et mode couleur S-Gamut3.Cine
  • PP9 = Gamma s-log3 et mode couleur S-Gamut3
  • PP10 = HLG2 et BT2020
  • PP11 = S-Cinetone et S-Cinetone

1) La 1re catégorie de Profils, ce sont des profils « prêts-à-l’emploi » qu’on retrouve ici de PP1 à PP6. Ce sont des profils traficotés avec une courbe Gamma étudiée pour produire un certain rendu. Les Profils prêts à l’emploi sont par exemple les Profils Cine1, Cine2 ou même le profil Standard qui a une courbe gamma bien définie.


Voyons tout cela dans le détail :


Le réglage « Movie » : en fait c’est une curieuse appellation, car c’est le réglage standard : c’est un réglage passe-partout, un peu « bateau ». C’est un profil sans surprise. Il procure de bons résultats pour débuter en tout cas.


Le réglage Still : ce réglage correspond à une courbe gamma de type photo avec un contraste fort, des couleurs rehaussées. Ca peut plaire aux habitués des DSLR entrée de gamme et moyenne gamme, pas forcément aux vidéastes.


On recense ensuite l’ITU 709 et l’ITU709: c’est un réglage normé, essentiellement utile en cas de panachage entre plusieurs caméras de marque différente. Rappelons que la norme REC709 (en abrégé 709) est la norme de diffusion HDTV classique (FullHD pour simplifier).


La caméra propose aussi 2 courbes Cine précalibrées, sachant qu’il y en a 4 au total : dans Cine1, on réduit le contraste des zones sombres et on renforce la tonalité des zones claires, ça donne un côté un peu Pastel et assez doux, Cinema en somme ?…. Cine2 c’est pratiquement la même chose, et enfin, Cine3 et Cine4, on augmente le contraste entre les zones claires et ombrées.


2) La 2e catégorie de Profils, ce sont des profils « bruts » dans lesquels les images sont d’abord traitées numériquement avec le moins d’ajouts possibles, en captant la totalité de la dynamique du capteur en amont du traitement numérique.


Ensuite, le profil brut se gère en post-production, c’est à dire que l’utilisateur « révèle » les images grâce à un logiciel d’étalonnage (comme celui de DaVInci Resolve ou d’Adobe Speedgrade) qui est associé à une table de conversion (on appelle ça une LUT) (« Look Up Table »). Cette LUT rétablit la colorimétrie et le contraste de l’image que le fabricant a volontairement dessaturé au tournage afin de conserver un maximum d’informations dans les noirs et les blancs. Cette dessaturation explique d’ailleurs qu’on parle parfois de mode Flat ou de mode Plat. Électroniquement parlant, c’est plus précisément un mode LOG. Notez qu’au cinéma, le procédé de « l’interpositif » ressemble un peu au procédé du LOG.


Bien entendu, la table de conversion (la fameuse LUT) ne tient pas compte de vos réglages de tournage. Il pourra donc s’avérer utile d’affiner l’étalonnage, même après application d’une LUT.


Un des profils bruts parmi les plus connus chez Sony, c’est le s-log2. Il est connu car il revendique 14 diaphragmes de dynamique (au lieu de 7 pour la norme Rec709). Seul inconvénient du LOG, les valeurs extrêmes du signal vidéo ou les nuances colorimétriques très fines, seront mal gérées, en raison des contraintes de la norme REC709.


Notez que Panasonic ou Canon ont aussi leur « s-log » à eux avec le V-Log Panasonic, Canon a son canon Log, Alexa son LOG C, etc.
Sony propose aussi du s-log3. La courbe S-Log3 est une courbe gamma avec des caractéristiques semblables à un film, offrant davantage de gradation dans la partie à faible intensité que la S-Log2. Disons pour simplifier que la courbe S-Log3 est la courbe la mieux adaptée au workflow du « cinéma » mais le s-log2 est suffisant pour des besoins courants.


Le LOG n’est pas à confondre avec le RAW vidéo qui est un « négatif » complet, à l’instar du format Raw que les photographes connaissent bien. Le Raw vidéo, c’est évidemment la solution idéale puisqu’on conserve dans ce cas toute la dynamique, tout le contraste, toute la colorimétrie, et toute la définition d’image… Mais le gros inconvénient du Raw, c’est qu’il requiert des débits extrêmement élevés pouvant aller jusqu’à 250 Mbits/s. Du coup, c’est un format très « dépensier », très lourd. Pour s’en convaincre, sachez qu’une carte d 64 Go va pouvoir stocker à peine 6 à 15 minutes de fichiers en Raw. Le raw pose un second problème, c’est qu’au montage, il faut des machines super puissantes qui supportent de tels débits et dernier problème, il faut beaucoup de temps passé à traiter les fichiers. Ce n’est pas du tout le cas avec le s-log2 pour lequel on obtient des fichiers quasiment du même poids que des fichiers non LOG.


Il existe un dernier type de Profil « brut » qui ne doit pas être confondu avec les deux précédents : c’est le profil Neutre qu’on trouve par exemple sur les GoPro avec le mode Protune. Certes, grâce au Protune, les couleurs peuvent être corrigées et on obtient plus de détails dans les zones d'ombres ou les zones très claires, mais on ne va pas obtenir la même souplesse qu’avec le s-log2 (ni avec le format Raw bien sûr), car avec le mode Protune de la GoPro, un traitement et déjà appliqué. Pour simplifier, le Protune, c’est une LUT qui est en quelque sorte déjà intégrée.


Profils d'images

 


RÉGLAGES FINS DU GAMMA


Dans les deux catégories que nous venons de voir - profils « prêts-à-l’emploi » ou " profils bruts" - on peut se contenter des valeurs déjà précalibrées en usine, ou plonger les mains dans le cambouis et personnaliser totalement son image.

 


Ainsi, on peut jouer avec tous les paramètres que vous découvrez ici :
-le Niveau de Noir : c’est un simple réglage du noir entre ms valeurs -15 et +15
-le Gamma Noir : il corrige spécifiquement le gamma dans les zones de faible intensité, entre les valeurs -7 et +7). Dans le standard HLG qu’on verra plus tard, le Gamma noir est désactivé, ce qui est logique.
-Coude : il sert à éviter une surexposition en limitant les signaux de trop forte intensité pour convenir à certains besoins de diffusion broadcast. Le Coude se règle selon un Point et une Pente.
-les réglages de saturation et phase Couleur, on peut donc ajuster finement ces 2 paramètres…
-les réglages de Profondeur et Correction Couleur sont complémentaires des réglages de saturation et phase Couleur.
-le réglage WB, il s’agit donc du réglage de la Balance des Blancs, qui dispose de différents types de filtres.
-Enfin on recense le réglage du niveau de Détails avec notamment ce qu’on appelle le Crispening qui règle le niveau d’accentuation des contours.


Les réglages concernent aussi les MODES COULEUR. Je ne vais pas tous les décrire. Attention, si vous modifiez les réglages précalibrés, c’est à dire ceux proposés par défaut dans les Profils PP7, PP8 et PP9, il faudra que le mode Couleur ne soit pas incohérent avec le réglage du Gamma. C’est à dire :
-que le mode Couleur « Standard » doit correspondre au Gamma standard,
-que le mode couleur Still » au standard Gamma Still.
c’est à dire que les S-GAMUT/3200K, S-GAMUT/4300K, et S-GAMUT/5500K doivent correspondent à du s-log2
-S-GAMUT3 à du s-log3
-et enfin BT.2020 et 709 doivent correspondent au standard [HLG] que nous verrons un peu plus tard.


-Cinéma à Cine1
-Pro et MATRICE ITU709 correspondent à ITU709
-NOIR & BLANC correspond à une saturation sur 0
-S-GAMUT/3200K, S-GAMUT/4300K, S-GAMUT/5500K correspondent à du s-log2
-S-GAMUT3.CINE/3200K, S-GAMUT3.CINE/4300K, S-GAMUT3.CINE/5500K correspondent à du s-log3
-S-GAMUT3/3200K, S-GAMUT3/4300K, S-GAMUT3/5500K correspondent aussi à du s-log3 mais dans un gamme de couleurs élargie
-BT.2020 et 709 correspondent à [HLG], [HLG1], [HLG2] ou [HLG3] quand c’est en 4K ou en HD.)


Retenez que certains modes sont » obligatoires » en correspondance du Gamma sélectionné. Par exemple, en [HLG], [HLG1], [HLG2] et [HLG3], seuls les modes couleurs BT.2020 et 709 sont possibles.



(Test vidéo Sony Alpha 7 IV)

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