Tourner un documentaire avec l'Eos 5D Mark III
(interview)
29 janvier 2015 par Jérôme Huguenin-Virchaux (auteur) / Thierry Philippon (entretien)
Voici un documentaire doublement original. D'abord par sa thématique. Dans l’Etape du papillon, c'est "L'Ecole maternelle comme vous ne l'avez jamais vue". Le spectateur partage la vie de la classe de Nadia, professeure des écoles en Bourgogne, et de ses jeunes élèves de 3-4 ans, du tout premier jour d’école jusqu’aux vacances d’été. Une immersion dans un lieu un peu « secret », où les enfants se socialisent et vont découvrir pour la toute première fois le plaisir d’apprendre... |
La singularité du film s'exprime aussi par la façon dont ce documentaire de 52' a été tourné puisqu'à l'exception de quelques scènes, c'est un Canon Eos 5D Mark III qui a filmé l'essentiel des 80 heures de rushes ! Son réalisateur, Jérôme Huguenin-Virchaux, a bien voulu répondre aux nombreuses questions qui ont jailli du visionnage. Plus d’informations sur le film à cette adresse : http://www.etape-du-papillon.com L’Etape du papillon sera aussi diffusé sur Mirabelle TV à partir du 7 février 2015. Le site de Jérôme Huguenin-Virchaux |
L'Équipement
images : © Jérôme Huguenin-Virchaux / Smelly Dog Films |
Magazinevideo : De quel matériel (caméra, optiques) et accessoires disposiez-vous pour le tournage de l’Etape du papillon ?Jérôme Huguenin-Virchaux : J’ai quasiment tout filmé avec un Canon 5D Mark III, acheté lors de sa sortie à la fin du printemps 2012. En optique, j’avais chez Canon un 17-40mm f/4, un 50mm f/1.4, un 24-70mm f/2.8 version II, et en longue focale un 70-200mm f/4 stabilisé, avec un extender x2 (très utile en récréation). En extérieur, lors de sorties scolaires, j’utilisais un filtre neutre vissant Fader ND de chez Lightcraft, qui me permettait d’avoir des diaphragmes très ouverts, même avec un soleil prononcé. Pour des moments d’interviews plus "posées", j’ai utilisé une Sony PMW-F3 avec la très belle série compact prime 2 de chez Zeiss en 25,35,50 et 85mn. La F3 était reliée à un enregistreur AJA Ki pro mini pour avoir un encodage en 4.2.2 au lieu du 4.2.0 initial (cartes S by S). La F3 était montée avec un Follow focus, accompagné d’une mattebox. |
MV : Pourquoi avenir choisi un DSLR plutôt qu’une bonne vieille caméra classique ?
J.H-V. : On peut considérer qu’il y a eu trois révolutions dans les moyens de tournage. Vers le début des années 90, pour avoir une qualité d’image Broadcast, le ticket d’entrée pour obtenir une caméra professionnelle comme la Sony UVW 100 en Betacam SP valait environ 20.000 euros, soit une somme inabordable pour un amateur / semi-pro. Pour contourner cette difficulté d’acquérir ou de louer ce matériel à un prix élevé par jour, les petites structures audiovisuelles ont eu la chance de voir l’arrivée du format DV (en 1994), qui avait comme énorme avantage d’amoindrir cette frontière entre l’amateur et le professionnel, avec une belle qualité d’image. Il devenait possible de filmer en DV, en caméra de poing légère et de faire ensuite le montage en Betacam SP. Avoir en même temps la légèreté et la qualité sur du matériel abordable financièrement, devenait une deuxième révolution. Au cinéma, certains tournaient en DV, et passaient les images en kinescopage super 35mn, comme plusieurs films de Lars Von Triers (je pense aux Idiots). Mais le monde de la vidéo n’est pas le monde du cinéma. Pour tenter d’obtenir une image “pellicule”, on est passé par beaucoup de subterfuges…Soit on appliquait un très léger effet “strobe” aux images pour donner une cadence voulant imiter les 24 images par seconde, soit on utilisait des effets de traitement d’image au montage plus au moins probants, sans parler des kits cine mini 35 (possibilité de placer des optiques photos sur des capteurs de camescope), en ayant comme inconvénients d’avoir des pertes de lumières, sans parler d’aberrations optiques fortes. Et puis comme beaucoup de personnes, je suis tombé en admiration sur le film de Vincent Laforet, Rêverie, en 2009. C’était incroyable d’arriver à une image tellement cinématographique avec un boîtier si petit (le Canon 5D mark II). J’ai suivi alors une des premières formations à l’INA sur le tournage en reflex, en ne sachant pas précisément sur quel film cela avait me servir, mais c’est à ce moment là que j’ai compris que la révolution reflex était en marche… Toutes ces années d’attente de rendus “cinéma” avec du matériel vidéo étaient balayées par la joie de voir arriver ce type de matériel, ouvrant de nouvelles perspectives... |
MV : Aviez-vous filmé précédemment d’autres réalisations avec un Eos 5D ?J.H-V. : Oui, quelques films d’entreprises, mais très peu, seulement avec un Canon EOS 7D, avant de passer au plein format avec l’utilisation d’un 5D Mark II, avant d’acquérir la version III. Disons que j’ai fait beaucoup de tournages perso pour me faire la main, car les images étaient plus floues au début que nettes ! :) MV : Quels sont les petits (ou gros) défauts de l’Eos 5D d’après votre expérience ?
J.H-V. : Sans aucun doute l’ergonomie, qui n’a pas été pensée pour un tournage vidéo, ce qui est parfaitement normal car il ne faut pas oublier qu’on reste sur un appareil photo ! Je ne sais pas si les ingénieurs de Canon ont été les premiers surpris de cette utilisation exponentielle du boîtier en vidéo ou bien si c’était un coup marketing prévu à l’avance… MV : Et ses qualités ?
J.H-V. : Nombreuses !!! |
MV : Dans quel format et fréquence d’images avez-vous tourné L'Etape du Papillon ?J.H-V. : J’ai tourné en 25p, en codec ALL-I (un codec moins destructif qui ne compresse qu’une image à la fois), et en full HD 1080p. Sur la fin du tournage, je tournais en RAW, avec Magic lantern. Je n’avais pas de coupure d’enregistrement car j’utilisais une carte rapide compact flash, mais j’angoissais toujours que cela arrive ! MV : Dans votre secteur ou votre entourage, constatez-vous plutôt un engouement ou de l’ostracisme vis-à-vis du tournage au reflex, jusqu’à ces derniers temps plus utilisé pour la fiction ou le clip vidéo ?
J.H-V. : Cela dépend dans quel milieu j’interviens : Je fais être franc : un client en film entreprise veut en avoir “pour son argent”, que ce soit au tournage avec une caméra imposante (quelquefois non full HD), ou bien en montage avec des effets “qui en jettent”. Le client ne veut pas voir arriver un cadreur avec du matériel similaire à ce qu’il peut avoir en usage personnel. Le contexte de crise qui s’éternise, la réduction de budget sur les films font où l’on parle avant de tout de prix, de ligne sur un devis, alors que le plus important selon moi, c’est la capacité humaine a comprendre l’objectif du client et à le mettre en image, à faire des choix de réalisation. Fort heureusement, ce n’est pas une généralité : a contrario, c’est agréable de sentir que des clients font confiance au réalisateur, quel que soit le matériel utilisé. Avec mon association Smelly Dog Films, nous faisons essentiellement des films dans le secteur artistique (Arts de la rue, Musiques actuelles, Arts du cirque, etc), et là le boitier reflex en vidéo rassurent les “commanditaires”, car ces metteurs en scène, ces musiciens voient avant tout la discrétion du matériel comme un avantage, un effacement de la présence du cadreur dans le public surtout lors de déambulations. MV : Trouvez-vous plus difficile de tourner avec un reflex par rapport à une caméra classique ?
J.H-V. : Oui, c’est plus contraignant, cela demande plus de réflexion, et lorsqu’on me demande d’aller vite, je suis moins réactif. Je dois changer de focale suivant ce qui se passe, et il y a toujours la crainte de rater le plan ! |
MV : Avez-vous cherché particulièrement à jouer avec la PDC (Profondeur de Champ) pour accentuer l’effet photo ?J.H-V. : Oui, avant de faire ce film, j’avais vu beaucoup de documentaires sur l’enfance, sur des enfants en maternelle, beaucoup sur France 5, ils étaient très intéressants par rapport au contenu, mais très journalistique dans leur angle d’approche. De mon côté, j’ai réalisé que je voulais aller à l’opposé en terme de style d’image, de montage. Je voulais bien sûr moi aussi aborder les méthodes d’apprentissage de l’enseignante, Nadia Grandrey, mais il ne fallait pas que cela se retrouve au coeur du film. J’ai plutôt privilégié des situations inédites que rencontrent les enfants, apprendre à dormir en collectivité lors de la sieste, savoir s’habiller tout seul. Il y a donc des difficultés, que nous adultes, avons oubliées. Je voulais qu’à travers ce documentaire, le spectateur retourne en quelque sorte en enfance, à un âge où il ne reste quasiment aucun souvenir (3/4 ans). La faible profondeur de champ était primordiale car le flou très prononcé sur les plans d’enfants permettait de les placer dans un univers visuel détaché de la réalité que nous vivons, adultes. J’ai tourné le premier jour de cantine des enfants. Ils découvraient un lieu inconnu, avec un brouhaha permanent. J’ai vu des enfants complètement perdus, leurs regards essayaient de se raccrocher à quelque chose de tangible. Dans cet exemple, j’ai ouvert mon diaphragme à fond, et j’avais une zone de netteté infime. Les enfants ont l’impression d’être dans une sorte de bulle. Au fur à mesure que le film progresse, les enfants sont filmés différemment, plus en grand-angle, il y a une sorte de libération visuelle. |
MV : En choisissant une image « film », souhaitiez-vous donner un aspect un peu narratif, fictionnel, à votre documentaire, à l’image de la voix imaginaire de la narratrice où vous faites « parler l’école »… ? Ou souhaitiez-vous être plus discret avec un DSLR ?J.H-V. : Très jeune, je voulais réaliser des fictions, c’était mon rêve. Et puis j’ai eu l’occasion de réaliser quelques courts-métrages en fiction (très modestes), et récemment j’étais assistant réalisateur dans une grosse équipe de tournage, nous avions participé au concept du film en 48h. J’ai réalisé que je n’étais pas du tout fait pour la fiction, je ne me sens pas à l’aise. Par contre, j’adore sur ces tournages l’expérience partagée, les relations humaines. Mais je n’aime pas du tout l’attente pour faire quelquefois un plan, l’installation de la lumière, les “mécaniques” (répétition de la scène sans la tourner). Et puis je suis rarement inspiré pour savoir où mettre la caméra en fiction lorsque je réalise, sans parler de diriger les acteurs ! Quand je fais un documentaire, je cherche une configuration de tournage hyper-réduite: sur l’Etape du Papillon, j’étais seul à 90 %. Je porte un casque fermé, et je suis très concentré sur ce que je filme, j’imagine le montage en même temps que je tourne. On dirait un vrai ermite ! Et sur la réalisation en documentaire, je donne toujours un côté fictionnel, j’adore avant tout raconter une histoire à partir de faits réels. |
MV : Votre documentaire montre beaucoup de visages d’enfants et d’adultes. Avez-vous travaillé (au tournage et / ou au montage) le rendu des teintes chair avec l’Eos 5D ? Avez-vous utilisé des profils d’image particuliers ?J.H-V. : J’ai tout tourné le film en mode “flat” , c’est-à-dire en mode le plus neutre possible, afin d’avoir le plus de marge possible en étalonnage. C’était avec le profil cinestyle de Technicolor. A un moment de la production, il fallait faire un choix de dépense entre plusieurs choses : j’ai préféré faire l’étalonnage moi-même sous Final Cut Pro X, pour plutôt développer avec un infographiste 2D/3D un générique de fin, sorte de dessin animé reprenant les travaux sur papier accomplis par les enfants durant l’année scolaire. Sous Final Cut Pro x, j’ai utilisé différents plugs in, CineLook for HDSLR’s de chez Color Granding qui permet en quelques clics d’avoir une courbe en « S » (S curve) permettant de travailler les noirs et les blancs de manière simple. J’ai utilisé aussi le classique Magic Bullet Looks de chez Red Giant avec des réglages personnalisés, bâtis sur la base du réglage Warm Spot focus. Avec les plans RAW du 5D mark III, je suis passé par DA VINCI version légère, pour traiter les DNG. J’ai poussé un peu plus la saturation que d’habitude sur ce documentaire, car je me suis dit que cela allait bien avec le monde des 3/4 ans : ils avaient souvent des habits très colorés, aux couleurs vives, leurs travaux en classe offraient une grande palette de couleurs, c’était formidable en colorimétrie ! Il n’y a pas eu de travail particulier sur les teintes chair des visages ou autre. MV : Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées pour ce tournage (pour celles liées au Canon Eos 5D) ?J.H-V. : Quelquefois des événements très intéressants se passaient sous mes yeux, et je n’avais pas la bonne optique sur mon DSLR ! Le temps de changer l’optique, c’était fini. Et comme mon parti pris était de ne pas faire refaire les gestes, de ne pas introduire de la mise en scène (à part pour les ITW et la fin du film), je ratais le plan. C’est sans doute pour ça que j’ai eu beaucoup de rushes sur ce tournage… Et puis en plein format, c’est une gestion du point permanente, les enfants sont très vifs, c’était quelquefois difficile de suivre ces derniers (surtout en récréation). Mais à la longue, au cours du tournage, je les connaissais de mieux en mieux, j’arrivais quelquefois à anticiper leurs réactions en classe, ou bien leurs déplacements en récréation. |
Et puis il y a eu la fin du film, qui est un long plan au ralenti d’une enfant qui sort de l’école, toute souriante. J’avais prévenu la maman et sa fille que j’allais me positionner loin de la porte de sortie de l’école et qu’en longue focale, j’allais tenter de la suivre avec un léger panoramique, afin de faire une sortie de champ. On a refait le plan car j’étais gêné par des parents qui passaient à un moment devant la caméra. Et puis il y a eu un moment magique, le soleil s’est levé, il y a eu une belle lumière naturelle qui faisait un “contre” sur sa chevelure, Joséphine s’est mise à sautiller, en abordant un grand sourire (ni sa mère, ni moi ne lui avons dit de faire ça), et c’est à ce moment-là que j’ai eu des sueurs froides pour faire le rattrapage de mise à point sur son arrivée ! MV : Vous êtes passé (depuis ce tournage) du Canon Eos 5D Mark III au Lumix GH4 : qu’est-ce qui a motivé ce choix qui implique un changement complet de matériel et d’optiques ?J.H-V. : Il y a eu plusieurs raisons, je me suis aperçu tout d’abord qu’avec les sociétés pour lesquelles je travaille comme réalisateur, le principal mode de diffusion pour les clients est internet, au maximum en 720p. Je me suis senti sur-équipé, avec aussi des difficulté à louer mon ensemble 5D, à un moment où les budgets de films de commande fondent comme neige au soleil. Le GH4 est vraiment tourné vers la vidéo avec des fonctions adéquates : peaking, zebra, mire de barre, etc.. Magic lantern n’était pas fiable à 100% sur le 5D mark III (pour avoir avoir le RAW il fallait utiliser des version pré-alpha), cela restait toujours un firmware alternatif, non officiel. J’ai retrouvé avec le GH4 le plaisir de manipuler un reflex un peu comme une petite caméra, surtout avec l’écran orientable. Et puis sur le boitier de Panasonic, j’apprécie la légèreté du matériel, le côté compact. Faire une journée de tournage en baroudant avec ce matériel dans un sac à dos est appréciable, comparé au poids assez conséquent des optiques Canon. On n’a tout de même pas la même qualité d’image que le plein format, surtout en basse lumière, où le 5D mark III est très bon. Je dis souvent pour plaisanter que j’ai divorcé de mon 5D Mark III pour un Panasonic GH4, mais j’y pense de temps en temps secrètement la nuit :) MV : Comment avez-vous effectué les prises de son ?J.H-V. : En interview (enfants, enseignante) j’avais un ingénieur du son. Sinon la plupart du temps, l’enseignante avait un micro HF caché sur elle, et sur mon 5D j’avais un micro canon Audiotechnica AT 897, relié à une mixette audio Sounddevice, la Mixpre-d (qui a de très bon amplis). Cette petite mixette était mise dans une banane, et une sortie adaptée avec la bonne impédance retournait en entrée ligne dans le DSLR. Je faisais une sécurité de recording avec un petit zoom également. Lors du tournage, nous avons essayé avec un preneur de son de percher, là le son était bien sûr excellent, mais les enfants ne regardaient que la bonnette à poils qu’ils prenaient pour une peluche ! On perdait tout le côté naturel des enfants. On a donc laissé tomber l’idée. J’ai préféré sur ce documentaire peut-être avoir un son moins bon qu’avec les règles de l’art, mais j’ai gagné en captation de moments sincères. |
MV : Vous avez aussi utilisé une Sony PMW-F3. Pourquoi ?J.H-V. : J’avais fait une préparation de matériel avec cette caméra sur un projet de fiction, on devait mélanger les images avec un 5D mark III. J’ai vu à ce moment là que les images entre ces deux systèmes de tournage pouvaient se “matcher”, se raccorder assez facilement. Et puis j’avais entendu beaucoup de bien de la série d’optiques qu’on m’avait prêtée, la gamme Zeiss Compact Prime 2. C’est vrai que ces optiques fixes sont des petits bijoux ! |
MV : Les plans sur rail du début du film ont été accomplis avec quel matériel ?
J.H-V. : Essentiellement avec un plateau constitué de rails de travelling de 6 mètres.
Il y avait un machino qui s’occupait de cela, mon directeur photo cadrait et il a fait la lumière. Je contrôlais le cadre et la vitesse du mouvement.
Sur le travelling latéral dans les vestiaires vides, je l’ai fait seul avec un slider motorisé, un autre jour. Tous ces travellings ont été tournés en RAW avec le 5D mark III, il fallait attendre pour vérifier les images, il y avait un temps de conversion nécessaire du fichier brut RAW en images DNG. J’avais installé dans une pièce de l’école non utilisée un ordinateur avec Da vinci version légère. Pour finir de parler de la lumière rajoutée, c’est une des rares exceptions où il y en a eu (les travellings et les interviews), sinon j’utilisais la lumière naturelle de l’école. |
MV : Certains plans ont été effectués avec une grue, notamment un joli plan vers la fin à 43’40 (un second vers le début également). Vous pouvez nous en dire plus ?J.H-V. : Oui c’était une grue avec une hauteur de 10 mètres, ici j’ai fait appel à la société Constance Production de Chalon-sur-Saône, spécialisée dans la machinerie/aérien autour du cinéma. Il y avait quatre personnes qui géraient une grue ABC 120 avec tête robotisée pele 2D: deux assistants en sécurité, un opérateur manipulant le contre-poids de la grue, et un responsable, Christophe Henry, qui manipulait la tête à l’aide d’un joystick. J’étais entouré de professionnels dans le domaine aérien, je leur accordais toute ma confiance pour réussir ces plans survolant les enfants en récréation. Au bout de 4/5 prises, les enfants ont oublié le matériel, et il y eu un long plan séquence assez magique où le 5D se rapprochent d’eux en partant d’une toiture. Pas de difficulté particulière sur ces plans-là, si ce n’est de jouer avec le soleil quelquefois capricieux en Bourgogne. MV : Avez-vous été restreint ou particulièrement prudent dans l’utilisation des panoramiques considérés comme plus difficiles sur un reflex ?J.H-V. : En général je fais des plans assez lents, donc cela ne m’a pas gêné. Et puis entre le 5D mark II et le III, les ingénieurs de chez Canon ont bien amélioré le problème de rolling shutter. Il y a avait juste un moment dans le film où il y a une séquence de danse contemporaine, là les gestes des enfants sont très rapides. J’ai simplement augmenté la vitesse d’obturation (quitte à avoir des saccades !) , et j’ai fait quelquefois des ralentis à 50% à l’aide du plug in Twixtor de chez Re-vision effects. MV : Votre équipement de post-prod (logiciel…)?J.H-V. : Je suis fan de Final Cut Pro depuis sa sortie en 1998/1999, c’est tout naturellement que j’ai suivi sur la version X, devenu stable au fil du temps. En montage, mon macbook pro de 2010 était fâché avec les 2,5 To de la bibliothèque du mon documentaire, je l’ai donc vendu d’occasion pour acheter un macpro de 2013 dont je suis content. |