Voyager avec un drone, une drôle d'idée ?
06 octobre 2017 par Thierry Philippon
Voyager avec un drone est une idée légitime, la réduction de taille et de poids facilitant le transport. C'est un symbole de liberté indiscutable, et un plaisir incommensurable. Mais cette activité de loisirs n'interdit pas de s'interroger sur celle-ci car un cadre de voyage et de vacances n'est pas un contexte tout à fait comme les autres. Nous avons tenté de décortiquer les questions inédites que pose cette nouvelle manière de filmer, dans le cadre spécifique d'un voyage à l'étranger. Parmi elles : -La notion de point de vue : quand on filme avec un drone, on filme un trajet qu'on a repéré avec ses yeux. Quelles conséquences cela revêt-il ? -Le Poids et l'encombrement du drone : en voyage, c'est un élément à prendre en compte. Nous revenons dessus pour savoir si un Mavic pro ou un Spark sont si légère finalement. -Le prix à payer : en cas de crash, quelle attitude adopter ? Eléments de réponses. -La caméra du drone est muette : eh bien oui, et ce n'est pas sans conséquence non plus. -Les autorisations à l'étranger pour faire voler son drone : pays par pays, du moins ceux que nous avons pu sonder. Quelles libertés ou quelles restrictions ? Quelles autorisations ? Quel risque ? Vous saurez tout. |
La notion de point de vue
Galvanisé par les prouesses technologiques réelles de l'engin, le droniste voyageur finit par oublier une notion simple : ce qu'enregistre le drone n'est pas ce qu'il a vu, simplement parce qu'il ne peut pas se détacher du sol ni filmer ce qui se distingue depuis un angle inaccessible. Le drone va évoluer au-dessus d'une forêt, franchir une falaise, surplomber un édifice ou longer une plage de sable blanc depuis la mer. Autant de "points de vue" parfaitement virtuels comme si vous étiez plongé dans un jeu vidéo où les travellings aériens sont extrêmement fréquents. Le point de vue de la caméra n'est pas du tout celui que vos yeux ont vu, ni même parfois le même sol que vos pieds ont foulé en marchant. Le plaisir d'une vidéo de voyage est étroitement lié à votre ressenti au moment même où vous avez découvert le lieu. Avec la vision du drone, c'est un autre tracé - aérien - que vous visionnez. Ce n'est pas celui que vous avez vécu. Le lieu est "déréalisé" comme disent les psychologues. Ainsi, si le drone évolue autour d'un massif alpin, les images, d’une parfaite fluidité, s'inscriront à l'opposé des efforts constants que vous avez dû consentir pour gravir la montagne. |