La Pocket de DJI est de retour ! Association entre une caméra et un stabilisateur léger, cette troisième version se nomme logiquement Pocket 3 à cette différence près qu'elle ré-adopte le label "Osmo", abandonné avec la Pocket 2. On doit donc annoncer : Osmo Pocket 3...
Cette version n°3 s'est faite attendre... depuis 3 ans ! Une "éternité" dans le tempo technologique... Avec ce nouveau cru, le fabricant chinois, qui s'illustre déjà avec sa gamme de drones Mavic et Mini Pro, a toutes les chances de nouer un nouveau succès tant cette petite caméra, presque seule sur ce concept (si l'on excepte la Feiyu Pocket 3), a de nombreux atouts.
Le principe, lui, ne change pas : une nacelle supporte une petite caméra stabilisée mécaniquement sur 3 axes. La nacelle repose sur un petit manche depuis lequel on déclenche l'enregistrement (vidéo ou photo), sans câble ni liaison Bluetooth. L'association nacelle + électronique interne génère une stabilité exemplaire, et une grande fluidité de mouvements. De quoi séduire les vloggers, voyageurs, amateurs de clips, youtubers (euses) adeptes des démos de produits, ou encore sportifs, sans limiter les domaines d'usages possibles. Le grand-public peut aussi y trouver son compte, en vacances / voyages notamment, même si la caméra du coup, devient un peu chère par rapport à ceux qui sont habitués à se servir de leur smartphone pour prendre des photos / vidéos.
NOUVEAUTES MARQUANTES
La première des nouveautés de la Pocket 3 est d'avoir réussi à incorporer un capteur 1 pouce dans une si petite tête de caméra. C'est un avantage significatif par rapport au plus petit capteur 1/1,7 pouce de la Pocket2. C'est également mieux que le capteur de l'Osmo Action 4 qui se contente d'un capteur 1/1,3 pouce. Pour la Pocket3, il en résulte une plus grande profondeur de champ et une sensibilité théoriquement meilleure sur le papier.
La seconde nouveauté spectaculaire - qui constitue une première technologique à ma connaissance sur une caméra - est la capacité d'orienter physiquement l'écran (tactile) de la Pocket 3 en horizontal ou en vertical selon qu'on souhaite enregistrer en 16:9 en 4K (ou en 1:1 en 3K) ou en mode vertical pour une plus grande adéquation de partage sur les réseaux sociaux. En effet l'ADN d'Instagram ou de Tik-Tok (pour ne citer qu'eux) est au format 9/16. Du coup, le format d'écran s'adapte automatiquement ! On trouve un système un peu similaire sur les drones Mini 3 et Mini 4 Pro.
Cette bascule de l'écran d'horizontal en vertical (ou vice versa) est aussi un des moyens pour allumer / éteindre la Pocket 3, et positionner automatiquement la nacelle. Dans ce cas, une fois la Pocket éteinte, l'écran s'aligne verticalement, sauf choix contraire (c'est modifiable). Et dès l'allumage, l'écran se positionne à l'horizontal pour shooter en 16:9 (ou en 1:1). A l'inverse, pour filmer en prise de vue verticale (9/16), il suffit d'appuyer une seule fois de façon brève sur le bouton Rec, ce qui place la caméra en Standby. C'est un peu déconcertant la première fois mais on s'y fait vite. On éteint par une pression prolongée, ainsi l'écran est toujours "rangé" verticalement.
Au passage, et ce n'est pas un mince avantage, on notera l'agrandissement conséquent de la taille de l'écran, doublant sa surface : de 1 pouce sur la Pocket 2, on passe à 2 pouces sur la Pocket 3 ! C'est presque la taille de l'écran de l’Osmo Action 4 (2,25''). De plus, le contraste de l'écran est amélioré, le rendant plus liisble.
Du coup, DJI n'a pas renouvelé son concept de la Pocket2 qui consistait à donner la possibilité au cameraman de greffer son smartphone à la Pocket pour bénéficier d'un écran plus large.
La résolution de l'écran est de 314×556 pixels (174584 pixels) pour une luminosité (réglable) du Brightness égale à 700 nits. Le confort de l'oeil s'améliore indéniablement, le cadrage est plus précis et cela permet à DJI d'offrir une zone plus grande pour répartir les commandes sur écran. De plus, le tactile est bien réactif et la luminosité est réglable. Bref, que du bon !
La 3e évolution marquante est le bénéfice que la Pocket 3 tire du lancement récent de l'excellente Osmo Action 4. La caméra de poche hérite ainsi de nombreuses caractéristiques électroniques de la caméra au look proche de la GoPro. On bénéficie ainsi des nouveaux Profils de couleurs comme le Profil D-Log M 10 bits, ou encore le Profil de couleurs HLG (=HDR) lui aussi en 10 bits pour une meilleure dynamique. Plus sagement, on peut aussi rester en mode de couleurs "Normal", je l'ai d'ailleurs fait souvent.
Notez aussi que la caméra est toujours compacte mais elle accuse un certain embonpoint : en effet la Pocket 3 mesure 139.7×42.2×33.5 mm et pèse 179 grammes alors que la Pocket 2 mesurait 124.7 × 38.1 × 30 mm pour 117 grammes seulement ! La Pocket 3, eu égards à son capteur plus grand, a donc pris environ 50% de poids supplémentaire. Mais la prise en mains ne trompe pas : on dispose toujours d'un système de stabilisation très léger.
Pas de secret, un tel petit bijou technologique influe sur le tarif auquel l'Osmo Pocket 3 est proposée. En effet, il faut débourser 539 euros (soit 110 euros de plus que l'Osmo Action 4) pour la Pocket 3 avec très peu d'accessoires (poignée + câble PD USB-C vers USB-C). Il n'y a même pas de mini-trépied, ce qui peut poser des risques de chute si vous la posez debout sur une surface plane. Heureusement, un pack Osmo Pocket 3 Creator Combo est également proposé.
Ce pack Creator Combo est vraiment le plus intéressant. Richement doté en accessoires, il comprend un émetteur DJI Mic 2 (Shadow Black), une bonnette anti-vent DJI Mic 2, un clip magnétique, une poignée-batterie, une poignée avec filetage 1/4'', un mini-trépied, un étui de protection, une dragonne, une lentille Wide-Angle x0,75 (45€ si achetée isolément), un câble PD USB-C vers USB-C, et une sacoche de transport.
D'autres accessoires sont proposés à l'unité comme l'adaptateur d'extension qui permet d'accrocher la Pocket3 sur soi, par exemple pour un usage en randonnée.
La Pocket 3 s'allume très facilement puisqu'il suffit, entre autre possibilité, de basculer l'écran pour activer la caméra / allumer l'écran, puis d'enregistrer via le bouton d'enregistrement situé sous l'écran. Lorsqu'on éteint la Pocket 3, la nacelle est toujours sécurisée dans sa position de rangement, c'est à dire que la tête / l'optique est protégée. Bien vu.
L'enregistrement se déclenche manuellement ou peut s'automatiser à condition de valider dans les Préférences la fonction "Screen rotate and capture". Dans ce cas on retrouve un système comparable à celui de GoPro, c'est à dire qu'on tourne l'écran de l'Osmo Pocket 3 et l'enregistrement démarre automatiquement. C'est du "run and gun" efficace pour ne pas rater une action soudaine. Pas mal...
Notez que l'enregistrement se signale par un discret voyant clignotant au-dessus du Joystick, et par un affichage en rouge des secondes écoulées en haut à gauche de l'écran. C'est bien visible.
Toutefois, le compteur se retrouve masqué si un message d'avertissement (bandeau blanc) s'affiche par dessus : par exemple "limite de la nacelle atteinte", "micro obstrué", "débit carte insuffisant", etc.
La prise en mains de la Pocket est toujours aussi facile, qu'on tienne la caméra stabilisée sans fixer le trépied, avec trépied ou avec la poignée-batterie de secours, solution que j'ai souvent adoptée finalement. Je n'ai pas rencontré de difficulté particulière dans ces 3 configurations, même si je trouve quasiment indispensable de ne pas se priver du mini-trépied, histoire de pouvoir poser la caméra à tout instant, sur toute surface plane, en un éclair.
Petit bémol concernant l'étanchéité, la Pocket n'est pas imperméabilisée ni étanche, DJI précise qu'elle ne résiste pas à l'eau. Il n'est pas spécifié si on peut l'utiliser par temps faiblement pluvieux ou dans des contrées humides. Gageons que oui, car de nombreux voyageurs lorgnent sur la petite caméra stabilisée de DJI.
La nacelle peut être manoeuvrée selon 3 modes : soit on verrouille son inclinaison, soit on passe en mode FPV, soit on adopte le mode Suivre. Ce dernier reste le plus simple à manipuler et convient parfaitement pour du Vlog, car le Roulis reste à niveau.
La nacelle peut être recentrée à tout moment, être orientée vers vous (3 petits coups brefs sur le Joystick) et bien sûr, filmer devant vous. Si besoin, l'utilisateur peut étalonner la nacelle.
La navigation dans les Menus est un peu compliquée mais il faut moins de 24 à 48H pour mémoriser les moouvements :
-vous utiliserez souvent le balayage vers le bas (ci-dessus) qui appelle notamment les 3 modes de la nacelle, l'ensemble des préférences, la sauvegarde des réglages, ou la luminosité de l'écran,
-en balayant l'écran de bas en haut, vous appelez les réglages de résolution, de fréquence et de format,
-le balayage vers la gauche donne accès au mode Pro,
-enfin le balayage vers la droite, à la lecture des scènes.
On retrouve le petit Joystick de la Pocket 2. Par défaut, son usage diffère selon l'orientation : déplacé latéralement, il permet de déplacer la nacelle de gauche à droite et vice versa. Déplacé verticalement, il actionne le zoom, ce qui peut s'avérer assez gênant car très souvent, j'ai actionné le zoom par erreur. Heureusement, pour pouvoir gérer l'inclinaison verticale, il suffit de redonner la priorité à ce mouvement en activant le curseur de zoom sur le côté droit de l'écran. Ce n'est pas évidemment à comprendre la première fois (surtout sans notice !), mais par la suite, c'est rudement pratique !
On peut agir sur la nacelle (horizontalement) ou le zoom (verticalement) selon 7 vitesses de réaction (la position 4 ou 5 est tout à fait correcte). Time-lapse et Hyperlapse sont également possibles depuis la Pocket ou l'application DJI Mimo.
Un mode complémentaire ravira les amateurs de clips : c'est le Spinshot qui permet d'effectuer une rotation à 90° ou 180° de la caméra tout en avançant / reculant (ou en restant fixe). Enfin dernière option, le Cadrage dynamique qui permet de changer de zone de mise au point.
La stabilisation mécanique, déjà très bonne sur les précédentes Pocket, est toujours aussi bluffante ! La fluidité est exemplaire en toutes circonstances : marcher, courir, filmer en fixe. Selon la façon dont on marche, on ne peut pas totalement éliminer l'effet "Jello" mais la stabilité est au moins égale à celle de la GoPro, et s'approche de celle d'un Gimbal. Bref, la fluidité est remarquable.
QUALITE IMAGE / SENSIBILITE
L'image de la Pocket 3 est belle, piquée et bien servie par le capteur 1 pouce, plus grand que chez GoPro. On peut générer facilement des plans avec un flou d'arrière-plan. L'optique est non-déformante et sans effet de barillet trop prononcé sur les bords. La dynamique de la Pocket 3 reste très bonne et on peut s'essayer au mode HDR Vidéo ou encore préférer le D-Log M en 10 bits pour un étalonnage ultérieur. Ce mode est vraiment intéressant car il augmente la dynamique et favorise les situations où les contrastes et la colorimétrie sont difficiles à capter dès la prise de vues.
Toutefois, la Pocket 3 comporte peu ou pas de dominante de couleurs. Le piqué n'est pas trop accentué mais on peut augmenter ou diminuer la Netteté (entre -2 et +2) un peu comme sur les GoPro ! L'emplacement n'est pas évident à trouver situé dans un discret réglage nommé "Ajustement de l'image" puis "Perso" du mode Pro.
Quant à la sensibilité de la Pocket 3, elle est vraiment probante, renforcée par la présence du capteur 1 pouce et le bon traitement du processeur. Même en comparaison de la dernière "GoPro" (Hero 12), la DJI l'emporte. Bien entendu, les Iso sont réglables manuellement, si vous voulez vous affranchir du mode Auto.
On apprécie aussi l'option du mode Faible Luminosité, mode à part entière qui fait plus que dépanner dans les situations d'absence de lumière (voir nos fichiers-tests). Mais si vous le pouvez, passez-vous en. Si besoin, un mode "Réduction du bruit" (entre 1 et -2) est applicable dans le paramètre "Ajustement de l'image" (là où on trouve aussi le réglage de Netteté).
Seul bémol, en prise de vues nocturne, j'ai pu noter un effet de rayon marqué ("Smear") sur beaucoup de lampadaires extérieurs.
AUDIO
La qualité sonore stéréo de la Pocket 3 - même sans le micro HF additionnel (voir plus loin) - est déjà bonne. Le timbre des voix est plutôt clair. La voix est forte, sans saturer. Techniquement, DJI a disposé 3 capsules audio réparties sur 3 des 4 côtés du manche. La position est ingénieuse, assez haute pour qu'aucun doigt ne vienne obstruer une capsule. Dans les Préférences, on peut choisir la provenance du son : audio directionnel privilégiant l'avant (Unidirectionnel), ou l'avant et l'arrière (Bidirectionnel) ou encore "Tout" (Omnidirectionnel). On peut aussi tenter de limiter le bruit du vent (Standard / off) et choisir le Canal (Stéréo ou Mono). Le volume est non seulement affichable mais en plus contrôlable (50 par défaut). Pour mes essais, je j'ai souvent amplifié à 60 sans saturer.
Mais DJI propose mieux : avec son pack Createur ou en option individuelle, DJI inclut un micro HF - le DJI Mic 2 (TX1) - constitué d'un émetteur ("transmitter") de qualité audio pro. Son principe fait beaucoup penser à 2 autres micros HF : les Rode Wireless Go II et le Saramonic Blink B2 dont DJI s'est peut-être inspiré. Le DJI Mic 2 est une version "simplifiée" de l'excellent DJI Mic déjà sorti en 2022 par le fabricant chinois. La durée de fonctionnement du Mic2 est de six heures (batterie 360 MAh).
Le micro émetteur se fixe grâce à un clip de fixation qu'on peut accrocher sur le col d'un teeshirt, d'une veste ou d'un pull. Un petit aimant (fourni) permet même de stabiliser le micro sur une surface plane ou de placer l'aimant derrière un vêtement (fin) pour que le micro puisse tenir sans point d'accroche.
Quant au récepteur, il est intégré à la Pocket 3 (!) sans récepteur dédié, et établit une liaison directe, c'est très ergonomique de la part de DJI. Même le manuel de l'utilisateur semble dépassé (!), car il montre un module additionnel qui n'est pourtant pas nécessaire ! Ca a failli m'induire en erreur pour le test.
L'enregistrement du micro HF peut bénéficier d'un certain nombre de réglages comme le filtre low-cut (filtrage au-dessous de 150 Hz), le volume du moniteur, le formatage de la mémoire, etc.
L'établissement de la liaison HF est très rapide, comptez 2 à 3 secondes au maximum ! La distance possible est de 160 mètres avec obstacle, 250 mètres sans obstacle. La qualité sonore est bluffante. Et non seulement l'émetteur transmet le son en HF mais en plus il peut enregistrer l'audio en parallèle dans une qualité supérieure - sans compression à 48 kHz 32 bits - grâce à sa mémoire interne de 8 Go (14 heures d'audio) de l'émetteur.
Autre point de satisfaction, la petite bonnette antivent du micro HF limite remarquablement bien les effets nocifs du vent. Seul regret, quel dommage que le pack Createur n'inclut pas 2 émetteurs pour les questions / réponses dans le cadre d'une interview ! Sans doute le prix global du pack ne pouvait pas intégrer un système à 2 émetteurs.
Mais heureusement, un 2e émetteur (TX2) est compatible si besoin pour fonctionner simultanément, il peut s'acheter à l'unité (99 euros) et venir professionnaliser cette configuration audio.
Enfin, notez l'absence de reconnaissance vocale bien que l'Osmo Action 4 ait intégré cette commande. Ca n'intéressait déjà pas la Pocket 2. Ca n'intéresse toujours pas la Pocket 3 ! Mais c'est en partie logique compte tenu du concept de la Pocket, légèrement différent de celui d'une actioncam. On aurait pu tout de même imaginer une commande vocale pour passer plus facilement du "mode vidéo" au "mode ralenti", voire au "mode photo".
Côté énergie, d'après DJI, l'autonomie de la batterie fournie (1300 MAh) atteint 116 minutes en 4K/60 ips (soit presque 2 heures !) et jusqu’à 166 minutes en 1080p/24 ips. L'autonomie peut être qualifiée de confortable. Ces chiffres se sont confirmés sur le terrain, avec des variations selon les couples résolutions / fréquences que j'utilisais. Comme sur la Pocket2, la batterie de la Pocket3 n'est pas interchangeable mais bien que cette logique soit maintenant répandue depuis plusieurs années, il n'y a pas de remontées d'informations sur des batteries qui cesseraient de fonctionner une fois la garantie de l'appareil expiré.
D'autant qu'en complément, dans le Pack Créateur, on dispose d'une intéressante poignée-batterie "de secours" : celle-ci s'emboîte au corps principal de la Pocket3 via la liaison USB-C située à son sommet dans l'embout femelle du corps de l'Osmo Pocket. La poignée intègre une batterie de 950 mAh, augmentant la durée de fonctionnement de 60 % environ.
De plus, c'est une batterie qui prend en charge le remplacement à chaud, ce qui évite d'interrompre son tournage. Pas mal... La recharge de l’Osmo Pocket 3 peut s’effectuer à hauteur de 80% en seulement 16 minutes. Ce principe de vases communicants est très ingénieux, la poignée-batterie se décharge (jusqu'à 0%) au fur et à mesure que la Pocket se recharge (d'un % équivalent à la recharge). Du coup, quand vous vérifiez l'autonomie, vous voyez deux indicateurs de batterie, celui de la Pocket3 et celui de la poignée-batterie.
La base de la poignée-recharge (ici au centre) présente un filetage 1/4"-20 permettant de fixer le mini-trépied fourni (à gauche). Et cet accu de secours comporte aussi un port USB-C à l'arrière pour sa propre recharge ou pour connecter une source audio externe tel qu'un casque audio.
Enfin, cette poignée-batterie allonge la prise en mains, ce n'est pas excessivement gênant mais vous pouvez la retirer après utilisation et la remplacer par la petite poignée avec filetage 1/4''.
ANGLE DE VUE
Contrairement à GoPro, DJI ne propose qu'un seul angle de vue. Loin d'être un défaut, cela convient à la majorité des situations, selfie photo-vidéo compris. L'équivalent grand-angle 35mm est de 20mm (93°) comme sur la Pocket2.
Cependant, dans le pack Createur, DJI a adjoint une lentille grand-angle x0,75 qui procure un FOV à... 108° (15 mm !), proche du Fisheye mais sans distorsion exagérée. L'attache est magnétique, permettant une fixation et un détachement des plus faciles.
Noez aussi que la distance minimale de la Pocket 3 est de 20 cm pour les vidéos (et 10 cm pour les photos), c'est presque identique à GoPro (15 cm).
En conclusion sur ce chapitre, l'angle de champ unique de la Pocket 3 simplifie les choix d'angles tout en offrant un grand-angle suffisant. Mais DJI fait l'impasse sur l'objectif à 360 degrés.
Le choix est presque aussi vaste que chez GoPro (voir plus bas), il y a de quoi faire ! L'utilisateur peut enregistrer en 4K ou 2,7K ou 1080p en 24p/25p/30p/48p/50p/ 60p, en 16/9. Il peut préférer le format carré en 1:1 en 3K/2160p ou 1080p. Enfin il peut opter pour le Ralenti en 4K/100p/120p (4 fois la vitesse) en 16:9 ou 2,7K, ou en 1080/120p/240p (8 fois la vitesse). Le ralenti en 4K est très bon à quasiment toutes les fréquences pour une si petite caméra. En revanche n'attendez pas des miracles du 1080p en 240p qui dégrade l'image.
Presque aussi vaste que GoPro disais-je car la Pocket3 fait l'impassse sur le 5.3K et le format 8:7 propres aux récentes GoPro. C'est un (pefcartetit) inconvénient, privant l'utilisateur de recadrages supplémentaires (mais le 4K peut s'en charger). Pas non plus de stabilisation durant le Ralenti mais sachant que le mode Ralenti stabilise l'image, c'est normal cette fois.
Côté compression vidéo, la DJI propose un choix apparent entre le H264 et le HEVC / H265. Mais certains Profils n'acceptent pas le H.264 comme les Profils HLG, D-Log-M, le Ralenti 4K 4x ou 1080p 8x ou encore la 2,7K en mode Portrait.
Un point reste inchangé et c'est un peu dommage : le débit unique est assez élevé évoluant entre 100 et 130 Mbps (DJI évoque 130 Mbps uniquement). Cela génère des fichiers plus lourds que chez GoPro dont le débit mini est de 60 Mbps.
Les cartes mémoire jusqu'à 512 Go sont acceptées (contre 216 Go auparavant). DJI préconise les cartes SDXC UHS-I de classe 1 ou UHS-I de classe 3. Le logement, toujours aussi peu maniable, nécessite une certaine finesse pour insérer / extraire la carte. DJI recommande certaines cartes, attention au U1 (préférez impérativement les U3) dont le débit sera insuffisant, la Pocket enregistrera mais signalera un problème d'enregistrement et stoppera !
Autre grief, le logement pour carte mémoire n'est absolument pas protégé. Des éléments très fins (sable...) peuvent donc virtuellement s'y glisser, sans compter l'humidité.
Comme tout appareil électronique performant, la Pocket3 peut chauffer. Elle peut s'arrêter toute seule si l'enregistrement en continu s'éternise... Cela peut survenir si la fréquence est élevée (50 ou 60 fps) et si la résolution l'est aussi (4K). Un essai réel effectué par mes soins met en lumière que la caméra ne tient (testé) qu'environ 20 minutes en 4K/60, ce qui n'est déjà pas si mal, mais elle stoppe l'enregistrement d'un coup avec message d'avertissement. Renoncez à filmer en continu un événement long tel qu'un débat ou un concert ou alors, réduisez le couple résolution / fréquence.
MODE PRO / AUTOFOCUS / FILTRES
La Pocket 3 offre un mode dit "Pro Mode" (sur le côté droite de l'écran) qui permet de débrayer ou d'ajuster les paramètres de l'image : mode Autofocus, EV, réglage des Iso, Balance des Blancs, Vitesse d'obturation. En cas de surexposition de l'image, on peut ajuster l'exposition en allant dans la section "Pro". N'hésitez pas à descendre à -0,3EV ou -0,7EV par exemple. Vous serez peut-être amené aussi à utiliser le réglage manuel de la température des couleurs. Ce sera utile si vous constatez - en automatique - des variations de couleurs d'un plan à l'autre. La balance des blancs se règle entre 2000 et 10000 Kelvin.
Ce mode Pro donne aussi accès à trois Profils de couleurs : Normal, HLG, D-Log M. Ce dernier est différent du Profil Plat (Flat) qu'on peut trouver sur d'anciennes GoPro, il donne une teinte un peu cinéma (contrastes plus sombres, etc.).
La Pocket 3 bénéficie par ailleurs d'un système d'exposition automatique tactile sur écran (couplé au Focus de type AF/AE). Comme sur la Pocket2, l'utilisateur peut afficher l'Exposition (Zebra) et même un petit Histogramme, activables tous deux depuis la Pocket ou l'application DJI Mimo.
En option au détail, DJI propose aussi un jeu de filtres ND magnétiques ND16, ND64 et ND256 (59€) qui se fixe sur l'objectif de la Pocket3 par aimantation, ainsi que d'un filtre à brume noire (?) qui permet de contrôler les reflets et adoucir les tons de la peau.
Côté Autofocus, la Pocket 3 reprend la technologie éprouvée de l'AF de la version 2 qui était plutôt probante. L'AF repose sur la détection phase + la détection des contrastes (comme chez Sony et récemment Panasonic).
En Vlog, il y a tout intérêt à faire appel à l'ActiveTrack, plus exactement nommé Facetrack 6.0 (Détection faciale Auto) qui a pour effet que la caméra suit votre visage en le maintenant au centre de l'écran et fait le point dessus, sans hésitation ni erreur. En fait, la caméra suit automatiquement le sujet le plus proche de la vue de la caméra. Du coup, cela permet de ne jamais sortir du cadre involontairement même si on se déplace à une certaine distance de la caméra, celle-ci étant posée sur trépied.
En outre, l'Active Track 6.0 continue de fonctionner même si on ajoute la lentille grand-angle additionnelle du Pack Creator.
Lors de la Détection faciale Auto, le suivi Autofocus reste remarquable même avec un porteur de lunettes ou de côté.
La Pocket 3 apporte uen autre amélioration, c'est le nouveau mode Cadrage dynamique qui élimine la nécessité de tenir et de déplacer l’appareil pour maintenir le sujet dans une position donnée. En effet, vous pourrez verrouiller le sujet dans la position souhaitée, ce qui autorise par exemple un décentrage du visage.
Un flou s'affiche en arrière-plan selon une logique optique d'ouverture (la Pocket ouvre à F/2.0) et de profondeur de champ. Résultat : votre visage se détache alors facilement de l'arrière-plan, sans que tout soit entremêlé. Le rendu fait très "cinéma" à l'opposé de celui, net partout, et sans relief, de GoPro.
Le seul inconvénient de ce système est que l'arrière-plan ne sera presque jamais net en mode Selfie. Mais avez-vous besoin qu'il le soit ?
Quoi qu'il en soit, cette diférenciation des plans (arrière-plan / avant-plan) est un des points cruciaux qui différencie la Pocket 3 de la GoPro. Par ailleurs, l'Autofocus de la Pocket 3 peut être réglé en Continu (AFC, choix que je vous conseille) ou en Mode Unique (AFS), ou encore - nouveauté - en mode Démonstration de produit (comme chez Sony).
Comme sur l'Osmo Action 4, l'utilisateur peut sauvegarder jusqu'à 5 modes personnalisés (C1, C2, C3, C4, C5) qui permettent de récupérer des combinaisons de réglages en matière de résolution, ratio, fréquence, et stabilisation. Ces personnalisations évitent ainsi de re-programmer ses paramètres. Une fois stockés, ces modes personnalisés sont faciles à rappeler car ils s'ajoutent à la liste de base des modes.
La Pocket 3 dispose d'un zoom qui évolue entre x2 (4K), X3 (2,7K) et jusqu'à X4 (en 1080p). Dans de bonnes conditions de luminosité, autant le zoom x4 du 1080p est à peine exploitable, autant celui X2 du 4K est tout à fait probant (voir nos fichiers-tests). DJI évoquait autrefois une non-détérioration jusqu'à x4 (en 1080p donc). Il n'en est donc toujours rien, même avec la Pocket3.
On aime bien aussi le Mode "Panoramique" à 180° (4 photos jointes) ou en assemblage 3x3 (soit 9 clichés) qui vient se substituer à sa façon à l'absence de très grand-angle (= vue d'environ 3926 x 990 pixels). Ce mode Panoramique est recommandé pour les paysages. Il est assez qualitatif.
La Pocket 3 peut enregistrer en mode Timelapse pour filmer à vitesse rapide une journée complète, du lever au coucher de soleil. Ou tout autre sujet qui vous inspirera comme un escargot avançant à vitesse grand V ! On apprécie en plus que DJI permette de prérégler son Timelapse en fonction de scènes-type : foules, nuages, coucher de soleil...
MODE PHOTO
Il est assez sommaire pour parler franchement mais il existe et produit de belles vues fixes. La bascule est ultra simple vers le mode Photo (une pression du pouce sur mode Fonction en bas à gauche) en JPEG ou RAW (DNG). La proportion d'image laisse peu de choix : 16:9 ou 1:1. Il existe aussi une fonction Retardateur de 7 secondes. On aime bien aussi le Mode "Panorama" à 180° (4 photos jointes) ou en assemblage 3x3 (soit 9 clichés) qui existaient déjà sur la Pocket 2.
L'option de garantie DJI Care Refresh couvre à présent la Pocket 3. Le Plan de 1 an comprend jusqu’à deux remplacements sur un an de la Pocket ou quatre remplacements sur 2 ans.
DJI MIMO / TRANSFERT / LECTURE
L'application DJI Mimo est relativement superflue en usage courant car la plupart des commandes et réglages sont déjà présent(e)s sur la Pocket 3. En revanche, l'application est indispensable pour l'activation de la Pocket 3, ou pour toute mise à jour ou simplifient certaines commandes comme l'établissement d'une liaison avec un site de partage. On peut ausi piloter le Joystick de la Pocket3 depuis cette même application DJI Mimo, ce qui peut s'avérer utile pour des usages spécifiques à distance où la caméra est sur trépied et on veut faire panoter celle-ci.
Côté compatibilité, DJI a bien automatisé la procédure de connexion entre la Pocket 3 et l'application (il ne semble plus y avoir de problèmes sous Android) mais l'utilisateur devra endurer un petit stress car le première phase de mise à jour (téléchargement, installation) peut être longue. Au final, ça fonctionne bien, c'est l'essentiel !
Le transfert d'images reste simple et peut être obtenu de deux manières : soit en extrayant la carte mémoire, soit en connectant la Pocket3 à l'ordinateur via le port USB-C (câble USB-C / USB-C fourni) situé sur le corps de l'Osmo. Notez toutefois que sur Mac, le transfert d'images (via l'application Mac du même nom) fonctionne mal. Il vous faudra peut-être extraire la carte à la place.
Notez que l'Osmo Pocket 3 dispose aussi d'une connexion OTG pour tranférer les fichiers sur un appareil Android muni de ce même type de connexion (certains disques SSD par exemple). La Pocket peut même être utilisée comme Webcam et fonctionne très bien avec OBS.
Il existe une autre option qui consiste à utiliser l’éditeur LightCut. Vous bénéficiez ainsi d'un mode Édition en un seul clic (grâce à l’IA) qui intègre une gamme de modèles vidéo variés proposant différents modèles de Story (Histoire) sans avoir à transférer les séquences de la caméra.
Enfin signalons que le mode Lecture, accessible en balayant l'écran vers la droite (procédure différente de l'Osmo Action 4), offre relativement peu de possibilités. Chaque scène indique juste le type de fichier (vidéo, photo, panoramique), son numéro, sa résolution / fréquence, et sa durée. C'est moins détaillé qu'avec l'Osmo Action 4.
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