Test photo-vidéo Google Pixel 8 Pro

En 2023, je suis allé en Italie sur la célèbre place des Miracles où trône la Tour de Pise. Chacun se prenait en photo - seul ou avec un complice - avec la Tour en arrière-plan. Il y avait une telle nuée de smartphones, que j'ai eu bien du mal à repérer un étrange humanoïde doté d'un "vrai" boîtier photo. Il était seul à disposer d'une telle bizzarerie photographique. Le seul... parmi quelques centaines de personnes qui déambulaient. Je n'avais pas non plus de boîtier photo, je possédais une GoPro !

Ce jour-là, j'ai compris - je devrais dire "admis" - qu'avec toutes ces personnes venues du monde entier immortaliser la Tour de Pise, on était définitivement passé du mobile avec mode photo / vidéo à un autre genre d'appareil : l'appareil photo / vidéo, avec fonctions de communication (téléphone / SMS). Et ça change tout !

Certes, la qualité de tous les smartphones ne se vaut pas. Mais ces drôles de mobiles sont de plus en plus performants en pure qualité photographique, le revendiquent haut et fort, et sont garnis d'Intelligence Artificielle. Le nom même "smartphone" n'a jamais été autant d'actualité.

En testant le Google Pixel 8 Pro lancé à l'automne 2023, suite d'une longue lignée, j'étais impatient de voir à quoi ressemblait la "crème" photo-vidéo sur un mobile autre qu'un iPhone. Pour le tester, j'ai appliqué la méthodologie d'un test de boîtier-photo ou de camescope. J'ai notamment pu voir ce que valait un vrai zoom optique et mesurer la qualité du stabilisateur intégré. En effet ce smartphone fait partie de la génération de mobiles hauts de gamme ayant beaucoup misé sur les qualités optiques en général et sur le zoom et la stabilisation en particulier.

Le Google Pixel 8 Pro a l'avantage de proposer en fait 3 optiques, ce qui se fait de mieux actuellement. De plus, l'une des optiques dispose d'un zoom optique x5. A titre de comparaison, l'iPhone 15 Pro ne fait pas mieux (zoom x5 également), seul le Galaxy s23 Ultra et son optique x10 font mieux. Un zoom x5 est une amplitude intéressante - ni trop longue, ni trop courte - qui permet de filmer / photographier de manière rapprochée un grand nombre de sujets puisque la focale obtenue équivaut à un 113 mm.

Le tarif est à la hauteur de cette panoplie optique puisque la gamme tarifaire du Pixel 8 Pro évolue (sauf remise) au-dessus de 1000 euros : respectivement 1099 €, 1159 € et 1299 €, selon qu'on choisit la version 128 Go, 256 Go, ou 512 Go.

Le Google Pixel 8 pro a bien sûr, l’iPhone 15 Pro Max en ligne de mire, mais aussi le Samsung Galaxy S23 Ultra ou le Xiaomi 13 Ultra. Le Pixel 8 pro existe aussi en version "non-Pro" qui reste vraiment inférieure sur le plan photo dans la mesure où il ne possède pas de télé optique. Il est donc bien moins intéressant.

Par ailleurs, avant d'aborder les fonctions photo-vidéo du Google Pixel 8 Pro, voici un rapide coup d'oeil de certaines caractéristiques centrales de ce mobile :

-Google garantit des mises à jour logicielles de son smartphone pendant 7 ans (!), c'est à dire les mises à jour du système d'exploitation et des correctifs de sécurité (du jamais vu). Du coup la longévité du smartphone et sa valeur éventuelle de revente s'en trouvent améliorées. A titre de comparaison, la concurrence, dans le meilleur des cas, ne dépasse pas 4 ou 5 ans.

-l'autonomie de la batterie de 5050 MAh est de 24 heures et jusqu'à 72 heures d'autonomie avec l'ultra économiseur de batterie. Disons pour simplifier que la batterie dure une journée, ce qui est dans la moyenne des mobiles. La recharge par fil requiert 1H30.

-il pèse 213 grammes pour des dimensions de 6,4 x 162,6 x 76,5 mm,

-il résiste à l'eau et à la poussière (certifié IP68),

-le mobile tourne sur Android 14,

-l'écran offre une diagonale de 6,7 pouces (Écran Super Actua) au format 20:9 et à la résolution de 1344 x 2992 pixels. Attention par défaut, le mobile affiche seulement 1008 × 2244 pixels pour économiser la batterie. Le verre de protection résiste aux rayures, il s'agit d'un verre Corning Gorilla Glass Victus 2. L'affichage est fluide (de 1 à 120 Hz). La luminosité est de 1600 nits (HDR) et même 2400 nits sinon, offrant une bonne luminosité même par fort ensoleillement.

-le mobile comporte un port USB Type-C 3.2. Un câble USB-C vers USB-C de 1 m est fourni.

-les coloris proposés vont du bleu azur, à la porcelaine en passant par Menthe, et Noir volcanique.

CARACTERISTIQUES CAPTEURS

(caméra arrière)

Capteur grand angle 50 Mpx avec technologie Octa PD
Largeur de pixel de 1,2 μm
Ouverture de ƒ/1,68
Champ de vision de 82°, équivalent 25mm
Capteur de 1/1,31 pouce

+

Capteur ultra grand angle 48 Mpx Quad PD avec autofocus
Largeur de pixel de 0,8 μm
Ouverture de ƒ/1,95
Champ de vision de 125,5°, équivalent 14mm !
Capteur de 1/2 pouce
Correction de l'objectif

+

Capteur 48 Mpx à téléobjectif Quad PD
Largeur de pixel de 0,7 μm
Ouverture de ƒ/2,8
Champ de vision de 21,8°, équivalent 113mm
Zoom optique x5
Zoom haute résolution jusqu'à x30
Capteur de 1/2,55 pouce

+
(caméra frontale)

Appareil photo 10,5 Mpx avec Dual PD pour les selfies
Largeur de pixel de 1,22 μm
Ouverture de ƒ/2,2
Autofocus
Champ de vision ultra grand angle de 95°, équivalent 20mm.

Avant de passer au test photo-vidéo du Google Pixel 8 Pro, un zéro pointé au service presse de Google qui n'a jamais répondu à mes demandes de prêt pour une raison bien mystérieuse (c'était la première fois que magazinevideo demandait un produit Google). Après moult tergiversations et attente pour rien, je me suis fait prêter un exemplaire par un autre moyen, bien moins pratique mais qui a tout de même permis de vous offrir ce test.

Déjà, il faut évoquer ce qui marque le plus sur ce Google Pixel 8 Pro, ce sont les 3 optiques. Pendant longtemps, Google a pensé pouvoir n'en proposer qu'une seule mais le fabricant s'est ravisé car pour obtenir une bonne qualité, il n'existe pas 50 moyens.

A résolution égale, les capteurs grand-angle et télé bénéficient d'une meilleure ouverture que le prédécesseur, tandis que l'ultra grand-angle grimpe de 12 à 48 Mpx, c'est la nouveauté la plus spectaculaire.

La résolution que vous utiliserez le plus sera probablement celle de 12 Mp. Cela peut paraître une faible résolution mais en réalité, c'est celle qui offre la meilleure qualité et la meilleure sensibilité, même si les super agrandissements sont limités de ce fait. En revanche, vous pouvez accéder à la résolution 50 Mpx qui accentue les détails mais au final, vous retombez sur du 12 Mpx avec un chouia de détails en plus.

On trouve aussi la technologie qui fait appel au Pixel binning, c'est à dire que le mobile capture les images en 12,5 Mpx et combine quatre photosites en un.

L'ultra-grand-angle de 14mm ouvre à ƒ/1,95 et ce n'est pas une optique au rabais, d'ailleurs Google l'a fortement amélioré en résolution (de 12 à 48 Mpx). Elle fait appel à un capteur de 1/2 pouce. Et ça se voit avec une excellente précision des détails. L'ultra grand-angle reste pratique dans bien des situations, mais bien sûr les bords sont déformés, c'est d'ailleurs plus visible en photo dont l'angle de champ correspond à 14 mm, qu'en vidéo...

L'Autofocus est actif avec cette optique et ça se voit bien sur les objets très rapprochés.

numérique x30

L'autre vedette du Google Pixel 8 Pro est la stabilisation.

La stabilisation optique ET électronique est possible tant avec l'objectif grand-angle qu'avec le téléobjectif.

La stabilisation la plus classique est celle montrant une main tremblante. Elle se destine à compenser les petits tremblements, qui sont très fréquents lorsqu'on filme. Ce mode de stabilisation est de type optique et fonctionne à toutes les focales. Il reste efficace même en marchant, on réalise de jolies prises de vues, rivalisant presque avec la stabilisation de vues en GoPro.

La stabilisation vidéo en mouvement est dite "active". Elle se présente sous la forme d'une icône qui montre une personne en train de courir. Ce mode de stabilisation est conçu pour les enregistrements avec des mouvements intensifs, par exemple lorsque vous filmez pendant que vous faites du vélo ou une course ou encore que vous sautez. La stabilisation retaillera dans le capteur 48 Mpx et vous donnera une image regardable. Inconvénients de cette stabilisation : elle ne fonctionne pas en 4K et se limite au 1080/30p. Par ailleurs elle recadre tant l'image que la qualité s'en ressent trop. Elle est donc trop restrictive. A oublier.

Enfin la stabilisation vidéo verrouillée, dite aussi "stabilisation plan fixe" (cadenas) est exemplaire. Elle permet de rester vraiment parfaitement fixe, ce qui avantage les situations où l'on filme longtemps depuis le même point de vue (filmage d'un match depuis un même point de vue, etc.). La stabilisation est tellement incroyable que l'on a du mal à modifier son cadre sans forcer un peu. Revers de la médaille, on passe à x2 au minimum obligatoirement, ou x5 attestant d'un "méchant" recadrage pour accomplir cette performance, recadrage heureusement compensé par l'angle de champ très large au départ. Le stabilisation verrouillée est particulièrement utile avec un zoom x5. Par contre en courant, ne vous amusez pas trop avec cette stabilisation verrouillée, le résultat n'est pas bon.

On dispose aussi d'un mode de stabilisation vidéo très particulier destiné aux panoramiques en 4K (mode "Panoramique"). Et je dois reconnaître que le résultat est bluffant ! Ce mouvement panoramique (autrefois nommé "Cinematic Pan") est en fait ralenti par rapport à la vitesse nominale, pour mieux le stabiliser. De plus, il peut se réaliser quelle que soit la focale et la résolution. Inconvénient : il ne dispose d'aucun son, le mouvement étant ralenti. On peut observer par ailleurs des micro-accrochages.

Décidément peu avare en possibilités, le Pixel 8 Pro permet en plus de stabiliser après coup au moyen d'un traditionnel (léger) recadrage qui permet de re-stabiliser la vidéo et créer ainsi une copie. Cette option accessible depuis une petite icone de cadre dans l’application Photos, peut servir si vous avez oublié de stabiliser votre vidéo (improbable mais ça peut arriver), ou si vous êtes moyennement satisfait de la stabilisation et que vous voulez renforcer la stabilisation en re-stabilisant. La manoeuvre est simple à mettre en oeuvre. Par contre le rendu prend un certain temps, variable selon la longueur de votre séquence. C'est d'ailleurs une tendance de fond que j'ai observée sur le Pixel 8 Pro : toute correction "mouline" un certain temps, signe que le processeur n'est pas si puissant ou optimisé. La copie générée se différencie apparemment par "nom du fichier-2".

Enfin sachez que vous pouvez débrayer toute stabilisation !

Oh le vilain poteau et ces fils disgracieux !

L'autre grand attrait du Pixel, est l'IA. Présente partout, l'Intelligence Artificielle concerne au premier plan les fonctions photo en termes de trucage possibles.

Le plus impressionnant de mon point de vue est la gomme magique accessible depuis l'application Photos : faisant appel à l'IA, celle-ci permet de supprimer des éléments d'une photo qui pourraient être disgracieux ou inutiles; et ça marche terriblement bien je dois dire !

De plus, vous pouvez laisser l'IA réfléchir pour vous à ce qui est disgracieux. A défaut vous lui indiquez ce que vous voulez. Par exemple, j'ai photographié la cour d'une maison comportant des fils et un poteau télégraphique disgracieux. Après quelques instants de "réflexion", l'iA m'a suggéré sans hésiter de supprimer cet élément et me les a remplacés par une continuité du ciel. Par ailleurs, j'ai volontairement demandé à supprimer un frisbee qui traînait au sol. Hop, aussitôt dit, aussitôt fait !

Allez, soyons sévères. Certes c'est assez bluffant, cela ferait illusion sur certains réseaux sociaux bien peu regardants, mais les corrections restent un peu grossières - un bout du mur à droite a été ajouté et les graviers ajoutés changent de teinte - on ferait heureusement mieux avec Photoshop.

Ôtez-moi cette poubelle que je ne saurais voir !

Par contre ici le résultat est très propre : j'ai voulu supprimer une poubelle disgracieuse située à droite d'un beau plan de nuit. L'IA ne l'a pas détectée (elle n'est pas si intelligente donc, ouf !), je lui ai donc indiquée celle-ci en l'entourant (vous pouvez même zoomer pour mieux l'indiquer). Et le résultat pour le coup est bluffant, la retouche est complètement invisible !

Notez que la modification peut se faire avec une photo déjà garnie d'effet. C'est le cas ici, puisqu’il s'agit d'une photo réalisée avec le mode Nuit.

Beaucoup plus original, est la gomme magique audio (Audio Magic Eraser) qui concerne donc l'audio de la vidéo et s'ajoute à la gomme propre à la photo. L'idée : supprimer ou réduire les sons indésirables d'une vidéo. Les professionnels du son le savent : l'exercice est très dur, le Pixel 8 Pro ne peut donc être vraiment probant que sur des situations très "carrées". C'est le cas pour supprimer des paroles (qui n'a jamais enregistré la voix indésirable de quelqu'un sur sa vidéo ?) ou le bruit d'une foule par exemple. Franchement, ça ne marche pas trop mal ! J'ai essayé avec ma propre voix durant quelques secondes où j'avais commenté une scène. Et j'ai pu supprimer ma voix facilement. En plus, c'est intuitif et dosable finement. En dehors de ces cas très concrets, le remède n'est pas magique et le résultat peut être pas terrible... Malgré tout, ça fait peur car c'est la porte ouverte à bien des trucages...

Hormis les facultés de trucages audio, la prise de son générale est correcte avec un rendu du timbre de la voix acceptable grâce à 3 capsules micro (inférieure, supérieure et arrière) mais comme souvent, sur les smartphones, l'audio n'est pas excessivement fort et surtout sans faculté de réglage à l'enregistrement à moins de faire appel à un micro optionnel. Une option toutefois intéressante : la faculté d'enclencher le zoom audio : plus le zoom s'allonge, plus l'audio est directionnel. Pas si mal... Les hauts-parleurs sont stéréo

sans et avec le mode Nuit Photo

L'IA fait aussi un détour indirect par le mode Nuit Photo qui est tout à fait intéressant. Ce mode permet de sortir vraiment de l'obscurité des images très sombres, du moins sur les vues vraiment sombres. Certains peuvent trouver à juste titre que cela dénature la réalité de l'atmosphère réelle mais le résultat est détonant et sauve la mise parfois.

Il est à noter que les algorithmes n'augmentent pas le Gain. Ainsi dans un premier exemple, 2 vues prises avec et sans mode Nuit indiquent une sensibilité quasi égale autour de 3200 Iso. Dans un autre exemple, le mode Nuit est même inférieur en sensibilité, passant de 3200 à 2425. Explication : l'obturation s'abaisse franchement sans générer de flou de bougé, grâce au traitement de l'IA pour supprimer le bruit.

L'IA s'exprime aussi par le concept de "meilleure prise". Dans une photo de groupe, si l'une des personnes ne regarde pas l'objectif à la photo 1 mais qu'il le fait à la photo 2, il recomposera la photo 1 avec l'élément de la photo 2.

Dans la même veine, l'anti-flou marche aussi un peu, c'est surtout probant sur l'utilisation du zoom x5.

On peut aussi capturer des tons de peau plus réalistes dans ses photos, grâce à la technologie d'IA avancée du Pixel 8 Pro et de son mode Real Tone, dévolu à rendre plus fidèles et plus lumineuses les couleurs de peaux. On peut aussi styliser une photo, c'est plaisant mais assez classique.

Au passage, ce qui est très agréable et pourtant très discret, est de pouvoir identifier le mode avec lequel on a filmé / photographié. Par exemple, si on a filmé avec le panoramique, on retrouvera la mention "panoramique cinématique". Pour cela, il suffit de lire la photo / vidéo et vous verrez apparaître la mention dans la barre supérieure.

On apprécie aussi le repère d'angle d'inclinaison, exprimé en degrés, ce qui évite de pencher involontairement son smartphone, un gros défaut fréquent, surtout quand on le tient à l'horizontale. Il fonctionne aussi bien en tenue verticale qu'horizontale.

Côté qualité, la 4k est un peu la vedette du smartphone car sa qualité est très bonne, comparable aux iPhone. Pas de 8K mais franchement, à quoi bon ? Il est à noter que la 4K va jusqu'au 60p et est proposée avec tous les capteurs, donc en caméra arrière comme frontale. On trouve aussi la captation en 24 FPS et 30 FPS. Le 120fps et le 240 fps sont disponibles au Ralenti. Enfin pour ceux qui n'ont pas besoin de 4K, le 1080p est également proposé en 24 FPS, 30 FPS et 60 FPS.

Les formats vidéo peuvent être enregistrés en HEVC (H.265), ou AVC (H.264) mais j'ai enregistré essentiellement en H.265 car le poids des fichiers, à qualité égale, est très inférieur. Bien sûr, le H265 ne convient pas aux ordinateurs trop anciens (saccades). Notez que a désactivation du format H265 - paramétrée par défaut - est aussi discrète que peu évidente : il faut se rendre dans les Paramètres avancés, et désactiver le paramètre "Stockage efficace des vidéos". Mouais, ça aurait pu être un peu plus clair...

Les débits tournent autour d'environ 60-65 Mbits en 4K et 20 Mbps en FullHD, ce qui est conforme à ce qu'on pourrait trouver au minimum sur un boîtier photo / vidéo.

Signalons aussi qu'on a de la vidéo HDR 10 bits mais elle est indisponible en 60p. L'Ultra HDR illumine les sections les plus claires de l'image et affiche des couleurs plus éclatantes que le traitement HDR+ par défaut.

La photo ou la vidéo en mode Macro est spectaculaire. On peut vraiment s'approcher très très près du sujet, entre 2 et 8 cm !

Les couleurs sont parfois un peu artificielles : si un sujet important est présent dans le cadre avec une couleur unie, tout le cadre "en profite". On aura donc intérêt à fouiller du côté du réglage de la balance des blancs, réglable en Auto ou toute autre valeur froide ou chaude, avec affichage des Kelvin et retour au mode Auto quand on veut.

En photo, on ne trouve pas différentes qualités JPG comme sur un boîtier photo. Le RAW est disponible mais chaque photo sort forcément en JPG + RAW, pas en RAW seul. Dommage, ça encombre inutilement la mémoire de stockage si on photographie en raw. Enfin les choix de ratios d’image sont limités entre le 4:3 et le 16:9, deux formats qu'on peut considérer comme moins "modernes". Pourquoi ne pas donner la faculté d'utiliser du 3:2, du 1:1 bien plus en vogue ?

Google argue aussi d'un mode Video Boost, qui fait lui aussi appel à l'IA et qui est conçu pour améliorer automatiquement l'exposition, les couleurs et la stabilisation des vidéos NOCTURNES - incluant le mode Vision de Nuit qui existe maintenant en vidéo, et qui prend la succession du mode Nuit disponible en Photo. Mais gros inconvénient, ce traitement amélioré exige de sauvegarder les vidéos dans Google Photos (car c'est là que l'optimisation est traitée). D'autre part, il faut attendre un certain temps pour voir la vidéo améliorée tant qu'on n'a pas pas reçu de notification des serveurs de Google ! Et ce temps peut s'avérer particulièrement long. Enfin, le mode Video Boost est limité au 4K30p.

Je n'ai pas pu tester ce mode mais je vous renvoie à ceux qui l'ont fait sur YouTube.

Notez un autre mode dépendant de l'IA, c'est le mode Top Shot qui crée une courte vidéo pour mieux capturer le moment puis l'application vous indique la prise la plus réussie ou vous pouvez aussi sélectionner celle que vous préférez.

Le Ralenti est assez beau sur un mouvement sportif ou un animal, et on peut le régler au 1/4 (lent, 120 FPS) ou au 1/8 (très lent, 240 FPS), MAIS il ne fonctionne pas en 4K, seulement en 1080p, l'image obtenue est par conséquent vite granuleuse. Les boîtiers photo hauts de gamme restent supérieurs à ce niveau par conséquent. Notez qu'un son ralenti est maintenu durant le Ralenti.

Le pixel 8 Pro dispose aussi d'une vue accélérée 4K avec stabilisation. L'accéléré peut atteindre des vitesses stratosphériques jusqu'à x120 !

Mode Flou 0%

Mode Flou 100%

Le Pixel 8 Pro est capable de générer quelques bokehs naturels grâce à son "gros" capteur 1/1,31 pouce du module grand-angle.

Mais en plus le Pixel 8 pro dispose d'un le mode vidéo Flou (dit "Cinématique") qui permet de doser un flou en arrière-plan après avoir fait le point sur un sujet. Le dosage va de 0 à 100%, on peut donc parfaitement densifier son flou comme on veut. Ses défauts : d'abord il n'est disponible qu'avec le capteur grand-angle, c'est à dire au 25mm uniquement. D'autre part, il s'agit d'un flou généré numériquement, et bien retravaillé, mais un photographe qui a l'oeil verra la différence avec un "vrai" flou. Enfin, la notion d'arrière-plan peut être diversement interprétée par l'IA ! Hé oui, par exemple, l'IA a tenu obstinément à me flouter une partie d'une fontaine qui aurait dû rester nette, c'est à dire qu'il n'a pas bien compris que je souhaitais que l'intégralité de la fontaine soit nette.

Photo : © Google

L'Astrophotographie en mode Ultra Large (ou pas) est une extension des possibilités du mode Nuit. Cette technique est intéressante d'autant qu'elle avait disparu des précédents Google Pixel après avoir existé jusqu'au Pixel 5. Elle s'améliore avec l'apport de l'IA sur le Pixel 8 Pro. En gros, le système capture plusieurs images à divers seuils d’exposition, et supprime tout ce qui peut nuire à la netteté. Il faut un ciel le plus étoilé possible avec le moins de lumières parasites possibles pour éviter la "pollution lumineuse". Il faut bien évidemment installer le smartphone sur trépied.

Un smartphone avec de très grosses facultés photo-vidéo. Si l'ergonomie d'un smartphone n'était pas si contraignante et si le zoom parvenait à être progressif (on en est loin), ce serait le produit parfait.

L’intelligence Artificielle apporte un vrai plus en termes de possibilités (gomme magique photo, gomme magique audio...) mais aussi de corrections (gestion de la sensibilité, de la stabilisation).

Du coup, le Google pixel 8 Pro est un produit tout à fait complet, rivalisant avec l’iPhone 15 Pro Max ou le Samsung Galaxy S23 Ultra ou encore le Xiaomi 13 Ultra. Le Pixel 8 pro existe aussi en version "non-Pro" qui me paraît bien moins intéressante sur le plan purement "photographique" (pas de téléobjectif optique).